Don’t Come Knocking

Don’t Come Knocking
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Don’t Come Knocking
Don't Come Knockin'
Allemagne, 2005
De Wim Wenders
Scénario : Sam Shepard, Wim Wenders
Avec : Fairuza Balk, Jessica Lange, Gabriel Mann, Eva Marie Saint, Sarah Polley, Tim Roth, Sam Shepard
Photo : Franz Lustig
Musique : Bono
Durée : 2h02
Sortie : 12/10/2005
Note FilmDeCulte : *****-
  • Don’t Come Knocking
  • Don’t Come Knocking
  • Don’t Come Knocking
  • Don’t Come Knocking
  • Don’t Come Knocking
  • Don’t Come Knocking

FESTIVAL DE CANNES 2005 - Célèbre acteur de western sur le déclin, Howard Spence mène une vie solitaire se réfugiant dans l’alcool, les femmes et la drogue. Alors qu’il vient de quitter prématurément le plateau de tournage de son dernier film pour retourner dans son Nevada natal, il apprend qu’il pourrait avoir un enfant, quelque part…

A SORT OF HOMECOMING

Caravane perdue au milieu du désert, notes écorchées de T-Bone Burnett, Wim Wenders se rappelle à notre bon souvenir. Après huit années d’absence sur la Croisette émaillées d’œuvres principalement musicales, le réalisateur allemand revient tout en douceur, du blues plein les poches. Egalement de retour dans sa valise, Sam Shepard, vingt-et-un ans après l’aventure Paris, Texas. Peu étonnant dès lors de trouver d’étranges similitudes entre les deux œuvres. Fuite, paternité troublée, réapprentissage de la vie sur fond de road-trip planant. Mais le parallèle s’arrêtera là. Si Don’t come knocking fait inévitablement penser à son ancêtre, il s’en détache, fier de ses racines, mais bien décidé à tailler sa propre route. La femme jadis boîte de Pandore devient le fil d’Ariane d’un labyrinthe en ligne droite. Du décor fordien de Moab aux immeubles fantômes de Butte via Elko dans le Nevada, le tracé qu’emprunte Howard attaque le temps à rebrousse-poil, revisitant conjointement son passé de cow-boy et la mythologie de cet Ouest américain. Croquant le tout à la manière d’un Edward Hopper, Wim Wenders souligne ce scénario hommage à l’Amérique d’après-guerre. Un scénario qui aura nécessité trois années d’écriture, parsemées de rencontres entre les deux hommes, égrainées aux quatre coins des Etats-Unis. Un scénario qui s’élabore autour de personnages finement travaillés, des figures étranges dont les interactions créent une histoire toute simple, remarquable.

THE WANDERER

Prêtant son physique de cow-boy filiforme à Howard, Sam Shepard lui-même. Wenders rêvait de faire passer l’acteur devant la caméra depuis leur première collaboration, mais ce dernier avait refusé catégoriquement le rôle de Travis. Plus de vingt ans plus tard, le rêve se réalise en beauté. Toujours sobre dans son jeu, Shepard – dont les premiers rôles se font bien trop rares sur les écrans - impressionne par sa justesse de ton. Howard apparaît paumé, gêné, peu sûr de lui, face aux erreurs de son passé qui lui éclatent en plein visage. Starlettes inconnues allongées sur son lit au petit matin, articles révélant ses démêlés avec la justice précieusement gardés par sa mère, mais surtout un fils qu’il n’a jamais connu par simple négligence, autant d’éléments qui embrayent la machine vers Butte, dans le Montana, là où tout à commencé. C’est dans un saloon enfumé que Howard découvre son fils, Earl, chantant du Honky Tonk sur fond de velours rouge. Un jeune homme beau, fragile, sous les traits de Gabriel Mann, qui refuse ce père venu de nulle part. Autre personnage qui rappelle sans cesse à Howard son lourd passif, le troisième homme du film, Sutter, un chasseur de primes engagé par l’assurance du film qu’Howard a déserté. Incarné par un Tim Roth à l’humour noir parfait, il apporte de l’urgence à ces retrouvailles.

STAY (FARAWAY, SO CLOSE)

Pour aiguiller ces hommes dans leurs pérégrinations et décisions, trois anges blonds. Mère délaissée, amour lointain, fille présumée, trois générations de femmes qui reconstruisent peu à peu la vie d’Howard et ainsi celle d’Earl. Au point de départ, la maman d’Howard, Eva Marie Saint, à Elko, Nevada. Si elle n’est présente à l’écran que quelques scènes, elle a cependant l’importante fonction de révélateur, poussant Howard à partir à la recherche de son fils. A l’autre bout de la route, Doreen, Jessica Lange, la mère d’Earl. Retranchée dans la ville de Butte depuis plus de vingt ans, elle livrera dans un monologue remarquable toutes ses rancoeurs et passions pour cet acteur de passage qu’elle avait tant aimé. Entre les deux plots, Sky, Sarah Polley. Jeune orpheline en quête de famille, elle croit reconnaître en Howard l’homme qui aurait pu être son père, celui dont sa mère décédée lui avait tant parlé. Réelle perle du film, la jeune actrice livre une prestation époustouflante qui aurait largement mérité un prix d’interprétation féminine. Aux côtés de ces trois blondes, la brune chaotique Amber (Fairuza Balk). Petite amie excentrique de Earl intriguée par la venue d’Howard, huluberlue gesticulante sur un canapé hawaïen trônant sous la fenêtre de son cher et tendre, elle essayera de convaincre ce dernier de se tourner vers ce père qui, selon elle, lui a tant manqué.

par Julie Anterrieu

En savoir plus

Un générique de dernière minute

Si la musique originale du film est signée T-Bone Burnett, le générique Don’t Come Knocking a quant à lui été composé par Bono et The Edge du groupe U2, deux amis de longue date de Wim Wenders. U2 avait déjà écrit pour le réalisateur Stay (Faraway, so close) inspirée du film Si loin, si proche et Until The End of the World figurant sur la BO du film du même nom. Bono avait également écrit un duo avec Sinead O’Connor I’m not your Baby pour The End of Violence, ainsi que le scénario de Million Dollar Hotel, film pour lequel U2 avait composé l’intégralité de la bande originale. Une collaboration a double sens puisque Wim Wenders a réalisé en 1990 le documentaire Red, Hot and Blue mettant en scène le groupe, ainsi que les clips de Stay (Faraway, so close) et The Ground Beneath her Feet le single de Million Dollar Hotel. Pour Don’t Come Knocking Wenders a fait une nouvelle fois appel à ses amis, mais ces derniers étant alors en phase de post-production de leur dernier album, How to Dismantle an Atomic Bomb, et en pleine préparation du Vertigo Tour, la chanson a pris du retard. Reprenant le titre du film, le morceau a enfin été enregistré en août 2005 en duo avec Andrea Corr, juste avant la sortie du film en Allemagne. Le générique a donc été ajouté à la dernière minute, constituant un micro bonus pour les spectateurs ayant vu le film à Cannes. Pour en savoir plus sur ce générique : http://www.wim-wenders.com/news_reel/2005/08-index.htm

Quelques liens :

Commentaires

Partenaires