Deux soeurs pour un roi

Deux soeurs pour un roi
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Deux soeurs pour un roi
The Other Boleyn Girl
Royaume-Uni, 2008
De Justin Chadwick
Scénario : Peter Morgan d'après The Other Boleyn Girl de Phlippa Gregory
Avec : Eric Bana, Scarlett Johansson, Natalie Portman, Kristin Scott Thomas
Photo : Kieran McGuigan
Durée : 1h45
Sortie : 02/04/2008
Note FilmDeCulte : ****--
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Dans l’Angleterre du XVIe siècle, une rumeur se répand : le roi Henry VIII n’arrive pas à avoir un héritier mâle de sa première femme, l’espagnole Catherine d’Aragon. C’est alors que les Boleyn, une famille de petite noblesse, s’arrangent pour que Anne, la plus âgée de leurs filles, soit choisie comme favorite par le roi, en visite. Mais leurs manigances échouent et vont bientôt provoquer les changements les plus radicaux que le royaume ait connus.

LES JEUNES FILLES A LA PERLE

Lorsqu’en 1998 Shekhar Kapur recrée les jeunes années de la reine Elizabeth, il prend le parti de raconter l’Histoire sous un angle ludique, les intrigues de cour devenant des mini prétextes à un traitement de thriller enlevé, imposant du même coup Cate Blanchett. Une décennie plus tard, ce dernier fait figure de maître étalon pour Deux sœurs pour un roi - notons d’ailleurs l’horrible titre français – qui hérite d’un souffle similaire. Un cours d’histoire pas rébarbatif à grands coups de costumes chamarrés et de décors somptueux dans lesquels évoluent Natalie Portman et Scarlett Johansson. Reines de la jeunesse glamour, les deux actrices américaines glissent leur beauté dans les habits de filles de petite noblesse anglaise dévorées par l’ambition et les stratagèmes de leurs aînés. Pions sur un échiquier dérisoire, filles-prétextes à un ascenseur social, le film pratique une dichotomie si forte qu’elle en deviendrait presque suspecte. L’une est blonde et douce et n’aspire qu’à la tranquillité d’un mariage et d’une famille bien faite lorsque l’autre est brune, manipulatrice et ambitieuse, dépassant ses parents dans la conspiration, jusqu’à imaginer le pire.

ELIZABETH ZERO

Réalisateur télé expérimenté, Justin Chadwick se voit remettre la tâche difficile de raconter l’Histoire sans barber, de donner du relief et de l’entrain à un fond austère. Il a aussi la lourde besogne de traiter en toile de fond la Réformation et la création de l’église d’Angleterre en rupture avec Rome et la tradition catholique. S’il s’avère être un conteur efficace, on le sent un petit peu trop amoureux de ses décors et ses costumes, répétant à l’envie ses entrées et sorties de scènes sur un motif ou une sculpture. Là où ses actrices font un sans faute, le metteur en scène pèche par excès graphique, poussant ses effets toujours un poil trop loin, exagérant les filtres colorés, rajoutant un détail ici ou là pour faire plus riche. Rien de bien sérieux, mais Chadwick alourdit son récit d’artifices superflus là où Kapur – uniquement pour le premier opus sur la Reine Vierge, le second étant encore plus boursouflé – détourne le clinquant pour envoler son histoire. Deux sœurs pour un roi s’avère tout de même réussi grâce à un scénario malin qui parvient à parler d’enjeux importants sans en avoir l’air et un trio d’acteurs réjouissant, Portman et Johansson étant belles à tomber, épaulées par un Eric Bana cruel à souhait en homme à femmes bien peu intéressé par ses responsabilités.

par Nicolas Plaire

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