Deux Frères
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France, 2004
De Jean-Jacques Annaud
Scénario : Jean-Jacques Annaud, Alain Godard
Avec : Jean-Claude Dreyfus, Freddie Highmore, Philippine Leroy-Beaulieu, Moussa Maaskri, Guy Pearce
Photo : Jean-Marie Dreujou
Musique : Stephen Warbeck
Durée : 1h49
Sortie : 07/04/2004
L’Indochine, ses colons, sa jungle, sa faune... Lors d’une partie de chasse, deux frères tigres sont séparés et assistent à la mort de leurs parents. Après bien des péripéties auprès d’un ancien chasseur devenu pilleur de temples sacrés, d'une famille de colons, d'un cirque et d'un pseudo empereur en mal de reconnaissance paternelle, les deux félins parviendront-ils à se retrouver au milieu de ce beau monde ?
LES AVENTURES DES TIGROUS
De Jean-Jacques Annaud, on connaît le goût pour l’aventure aux 4 coins du monde et à différentes époques. La Russie de la seconde guerre mondiale dans Stalingrad, l’Italie moyenâgeuse du Nom de la Rose, la préhistoire de La Guerre du feu, les montagnes de l'Himalaya pendant la seconde guerre mondiale dans Sept ans au Tibet, l’Indochine des années 20 pour L’Amant... Dans son nouveau long-métrage, Annaud revient en Asie et place l’action sous les empires coloniaux. Mais pour une fois l’histoire n’est ni complexe ni ambiguë. Au contraire, tout est simple et facile, beau et paisible comme l’endroit où vit la famille tigre au début de l’histoire. Et cette fable enfantine de narrer un aspect des plus élémentaires de la vie, l’amour fraternel. Car c’est bien des tigres qui sont les héros de cette douce aventure, les humains, même si catalyseurs du sort de nos deux compagnons félins, ne sont finalement que des seconds rôles. Et ce n’est que justice face aux prouesses animales dont nous sommes les témoins tout au long de cette aventure. Enorme tour de force, les sentiments sont vraiment lus sur leur "visage". Mais là ou le bât blesse c’est qu’a force de prouesse sur ces animaux, on a l’impression que Annaud a délaissé ses acteurs. Si Guy Pearce est immédiatement crédible en aventurier fatigué et las du monde dans lequel il vit et qui retrouve une parcelle d’humanité dans sa rencontre avec un des tigres, son personnage manque de profondeur et son jeu reste monolithique. Dreyfus lui, a cassé la laisse qui pouvait le retenir et devient finalement une caricature de lui-même en ancêtre de Mr Marie. Quant à Leroy-Beaulieu, elle est tout simplement absente par la faute d'un rôle peu étoffé. Seul l’enfant surnage mais sa présence à l’écran est trop restreinte pour que l’on s’attache finalement à lui. Avec ces personnages humains caricaturaux et son histoire dépourvue d'aspérités, Deux Frères s'adresse avant tout aux enfants. Enfin, si l’utilisation de la HD comme support visuel a peut-être apporté des facilités financières pour le développement du projet, l’image en pâtit, surtout lors des passages sombres, malgré des séquences spectaculaires. De la part d’un réalisateur aussi talentueux que Annaud qui nous a si souvent émerveillé par le passé, on est déçu par ce manque d'ambition artistique.
