Détention secrète
Rendition
États-Unis, 2008
De Gavin Hood
Scénario : Kelley Sane
Avec : Jake Gyllenhaal, Omar Metwally, J.K. Simmons, Meryl Streep, Reese Witherspoon
Photo : Dion Beebe
Musique : Paul Hepker, Mark Kilian
Durée : 2h02
Sortie : 09/01/2008
Alors qu’il rentre d’un voyage à l’étranger, Anwar El-Ibrahimi, un ingénieur chimiste américain d’origine égyptienne, est enlevé par la CIA qui le soupçonne d’être un terroriste…
ORDINARY RENDITION
Ce n’est pas par hasard qu’Omar Metwally campait déjà un étonnamment charismatique terroriste dans le Munich de Steven Spielberg. Ici, le Sud-Africain Gavin Hood (Mon nom est Tsotsi) exploite tout le potentiel d’identification que l’on peut ressentir pour cet acteur touchant en le jetant au fond d’un cachot et en le soumettant à mille sévices. C’est son regard déchirant qui constitue le cœur de Détention secrète. En face de lui, des yeux éteints: ceux d’une Meryl Streepc qui reprend presque son rôle d’Un crime dans la têtec et de Jake Gyllenhal, en agent de la CIA obligé de faire face aux pratiques abjectes de ses employeurs. Tout le monde dans Détention secrète est très sérieux, même Reese Witherspoon, en épouse éplorée de Metwally, qui nous avait habitués à des performances plus habitées. Bien qu’il utilise les ressorts du thriller pour dénoncer les méthodes douteuses post-11 septembre des Etats-Unis, Gavin Hood ne parvient bizarrement pas à faire décoller son film et son intrigue. Inévitablement, comme toute œuvre à propos géopolitique, Détention secrète se sent obligé de croiser plusieurs intrigues. Certaines semblent nécessaires, d’autres moins, et même un retournement temporel astucieux du scénario ne parvient pas à leur donner toute leur utilité. On laisse néanmoins le bénéfice du doute à Hood en attendant de voir son prochain film, une variation sur une autre victime des pratiques secrètes du gouvernement américain: Wolverine.