Danny the Dog

Danny the Dog
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Danny the Dog
France, 2003
De Louis Leterrier
Scénario : Luc Besson, Robert Mark Kamen
Avec : Kerry Condon, Morgan Freeman, Bob Hoskins, Jet Li
Photo : Pierre Morel
Musique : Massive Attack
Durée : 1h43
Sortie : 02/02/2005
Note FilmDeCulte : ***---
  • Danny the Dog
  • Danny the Dog
  • Danny the Dog
  • Danny the Dog
  • Danny the Dog
  • Danny the Dog
  • Danny the Dog
  • Danny the Dog
  • Danny the Dog
  • Danny the Dog
  • Danny the Dog

Bart, un mafieux local, a élevé Danny comme un chien de combat, dressé pour tuer. Lorsque Danny se retrouve seul après la fusillade qui lui a enlevé son maître, il rencontrera Sam, un accordeur de piano, qui l’accueillera au sein de sa famille. Le chien saura-il accepter une nouvelle éducation?

LA LEÇON DE PIANO

On dit que la musique adoucit les mœurs. Mais possède elle suffisamment de puissance pour changer à jamais un être vivant? C’est avec cette emphase scénaristique que débarque Danny the Dog, le dernier-né de la maison Europa Corp, plutôt connue pour ses scénarii légers et à l’humour plus facile que travaillé. Seulement, depuis presque deux ans, on peut observer une assez nette amélioration quant aux entreprises sorties du four de la société et ce nouveau film de Louis Leterrier ne déroge pas à la règle. Besson aurait-il laissé un peu de mou dans la laisse trop tendue du contrôle de ses machines, afin de laisser un peu mieux s’exprimer ses nouveaux auteurs, qu’il parraine systématiquement de ses histoires? Il y a fort à parier que oui, tant on commence à sentir les volontés des auteurs, en plus du classique actionner de tatanne, à tirer leurs métrages au-delà du divertissement pur, ou pas. Si bien évidemment l'on retrouve sur la pellicule l’essentiel de ce qui a auparavant réussi à Europa, c’est-à-dire la castagne stylisée, la présence d’émotion dans ce genre de produit est relativement neuve et s’en sort presque sans égratignure. Bien sûr, elle essuie les plâtres du genre en devenir (espérons-le), mais possède quelque chose d’assez sincère pour que l’on arrête, ne serait-ce que pour ce film, de cracher systématiquement sur les productions du père Besson. Aurait-il même retrouvé cette veine scénaristique qui le transcendait lors de son magnifique Léon et qu’il semblait avoir laissé échapper depuis? Pas sûr, mais gageons que cette tentative apparaît plus que salvatrice dans ce film.

KEN LE SURVIVANT

Si Danny the Dog se pose peut-être en nouveau genre salutaire d’une franchise commençant sérieusement à tourner en rond, il ne faut toutefois pas oublier le savoir-faire en matière de combats. Alors qu’ils prennent ici la tournure de règlements de compte pour la solde d’un petit malfrat ou se déroulant lors de séances clandestines, à l’image de ces combats de chiens féroces ayant lieu dans des hangars ou autres caves anodines, le chef d’orchestre Leterrier, accompagné des partitions de Yuen Wo Ping (Matrix, Kill Bill) et de son instrument Jet Li, s’en donne à cœur joie pour offrir au spectateur ce concert de savate, très porté sur les notes percutantes mais tout aussi symphoniques qu’un concert de métal. De plus, la lisibilité des différents assauts confirme qu’après Le Transporteur, Leterrier sait donner corps et âme aux chocs frontaux que sont ces duels. Aidé des images de Pierre Morel, devenu depuis réalisateur de Banlieue 13, et de son monteur plus ou moins attitré Nicolas Trembasiewicz, chacune des expériences agressives, pourtant pas aussi nombreuses qu’on pourrait le croire, sait se réinventer et ainsi donner au spectateur le show qu’il est en droit d’attendre de ce genre de production. De plus, ces séquences ne s’invitent pas à n’importe quel moment de l’histoire pour satisfaire une cruelle envie de rythmer un ensemble parfois bancal, mais servent juste la linéarité de l’affaire, afin qu’on ne s’égare pas trop non plus du sujet au point de départ assez incontrôlable.

REPLICANT

À scènes de combat presque exemplaires, la fausse note de l’histoire se posera inévitablement sur les séquences dites d’émotion. Puisque si l’évidente volonté de poser son castagneur principal dans des situations antithétiques de celles escomptées, rajoute une qualité certaine au métrage, le presque trop lourd canevas de départ tire un peu trop le film vers un bémol qualitatif. Car la narration, maladroite, peine parfois à poser ses marques, lorgne un peu trop vers le pathos et voit donc certains de ses interlocuteurs tomber peu à peu dans le cliché. Si la dualité des deux pères de substitution fonctionne correctement, à l’image de ces anges et démons qui tiraillent l’esprit simple des héros sur les épaules des personnages de dessins animés, l’initiation et l’apprentissage apparaissent plus comme enfantins pour ne pas dire faciles et trop rapides. Sur la nappe musicale de Massive Attack qui, ici, ne réitère pas les magnificences précédentes de Craig Armstrong ou Archive, mais qui ne fait qu’accompagner ou tout juste souligner les actions sans apposer une réelle identité aux images, le jeu quasiment cabotin de Morgan Freeman en ange noir(avec son éternel sourire et sa petite réplique d’homme qui a vécu) dénonce cruellement un manque de direction d’acteur pour ce rôle et dénature presque une interprétation qui aurait mérité plus de finesse. Alors que face à lui, Bob Hoskins, en démon blanc, fait couler une rage intrinsèque assez jouissive. Mais chacun de ces personnages ne serait pas ce qu’il est sans le jeu presque magique de Jet Li, qui compose un Danny évoluant dans un registre d’émotion insoupçonnable chez l’acteur. Un sourire naïf, des yeux quasi globuleux, et quelques larmes épousant ce caractère naissant, n’en finissent pas de rendre Li des plus émouvant. Seulement deux semaines après la prestation de Van Damme dans L’Empreinte de la mort, la consécration des acteurs physiques serait-elle à portée de main?

par Christophe Chenallet

En savoir plus

Quelques liens :

Partenaires