Dallas Buyers Club

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Dallas Buyers Club
Dallas Buyers Club
États-Unis, 2013
De Jean-Marc Vallée
Scénario : Craig Borten, Melissa Wallack
Avec : Griffin Dunne, Jennifer Garner, Jared Leto, Matthew McConaughey, Dennis O'Hare, Steve Zahn
Photo : Yves Bélanger
Durée : 1h57
Sortie : 29/01/2014
Note FilmDeCulte : *****-
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1986, Dallas, Texas, une histoire vraie. Ron Woodroof a 35 ans, des bottes, un Stetson, c’est un cow-boy, un vrai. Sa vie : sexe, drogue et rodéo. Tout bascule quand, diagnostiqué séropositif, il lui reste 30 jours à vivre. Révolté par l’impuissance du corps médical, il recourt à des traitements alternatifs non officiels. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en quête de guérison : le Dallas Buyers Club est né. Mais son succès gêne, Ron doit s’engager dans une bataille contre les laboratoires et les autorités fédérales. C’est son combat pour une nouvelle cause… et pour sa propre vie.

WHAT IF I WANTED TO FIGHT, BEG FOR THE REST OF MY LIFE

En 2005, Jean-Marc Vallée a réussi à faire passer outre l’accent québécois aux spectateurs français grâce à C.R.A.Z.Y., un film assez universel et touchant pour que le réalisateur, pourtant pas à ses débuts, se fasse remarquer internationalement. A suivi la coproduction américo-britannique Victoria : Les Jeunes Années d'une reine, dont l’un des producteurs était Martin Scorsese, et une autre coproduction, cette fois franco-canadienne, Café de Flore. Un réalisateur laissant sa marque des deux côtés de l’Atlantique donc, et qui devait bien finir, comme bien d’autres confrères étrangers, à Hollywood - qui plus est en même temps que son compatriote Denis Villeneuve, qui a aussi tout récemment signé son premier long métrage américain, Prisoners. À la différence de nombreux autres réalisateurs québécois, Vallée sait naviguer entre les touches d’humour et d’humain assez finement, sans en rajouter dans le drama quand le sujet est déjà assez intense en soi. Dallas Buyers Club se veut donc finalement peu bavard, mettant encore plus en avant le bagout de son personnage principal, filmé rapidement et caméra à l’épaule mais néanmoins proprement, sans aucune emphase sur le côté sordide de son histoire, qui parle d’elle-même.

Inspiré d’une histoire vraie (mais modifié sur bien des points), le film se devait de trouver l’interprète idéal pour Ron Woodroof, un cow-boy raciste, homophobe, arnaqueur, accro au sexe et à la drogue, à qui l'on diagnostique le SIDA et annonce 30 jours à vivre. À la surprise générale, ce n’est non pas un mais deux relancements de carrière qui nous sont offerts ici. Le plus inattendu est évidemment de voir Matthew McConaughey dans ce rôle, à des milliards de lieues de toute sa filmographie précédente, remplie de comédies romantiques où ses abdos avaient le premier rôle. Après un second rôle dans Magic Mike qui lui a permis de changer de voie, il s’est fait remarquer l’année dernière dans Mud et le temps de deux scènes dans Le Loup de Wall Street. Le voici maintenant avec vingt-cinq kilos de moins, affaibli, presque effrayant, l’exact opposé des playboys qui l’ont fait connaître. C’en est presque trop perturbant pour plonger dans le film, à la fois de le voir dans cet état physique et en même temps de découvrir enfin tout ce talent caché depuis trop longtemps derrière une jolie façade. Idem pour Jared Leto, qui n’en est pas à sa première variation de poids pour un film (il avait maigri pour Requiem for a Dream et grossi pour Chapter 27), mais s’était concentré ces quatre dernières années sur sa carrière musicale, avec son groupe Thirty Seconds to Mars, plutôt que cinématographique. Le voici ici en travesti maigrichon, crevant l’écran avec ses faux-cils. Leur amitié et collaboration improbable sera finalement le coeur du film, une approche originale comme a pu l’être à l’époque Philadelphia, même si ici la partie “bataille judiciaire” est vraiment anecdotique. Rien de tel en effet pour explorer un sujet aussi épineux que les ravages du SIDA que de le raconter par l’histoire d’un individu en particulier. Et même s’il n’est pas contemporain et donc ne provoque pas le même choc que le film de Jonathan Demme, Dallas Buyers Club reste néanmoins marquant.

par Marlène Weil-Masson

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