Criminal
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États-Unis, 2004
De Gregory Jacobs
Scénario : Fabian Bielinsky, Gregory Jacobs, Steven Soderbergh
Avec : Maggie Gyllenhaal, Zitto Kazann, Diego Luna, Peter Mullan, John C. Reilly, Jonathan Tucker
Photo : Chris Menges
Musique : Alex Wurman
Durée : 1h26
Sortie : 19/01/2005
Rodrigo, jeune escroc naïf et inexpérimenté, est pris sous l’aile de Richard Gaddis, un "collègue" beaucoup plus expérimenté. Ensemble, ils montent une arnaque visant à délester de 500 000 dollars un riche homme d’affaires à la recherche du "certificat Monroe" de 1878, un billet de banque extrêmement rare. Mais finalement qui arnaquera qui?
ARNAQUES ET CRIMES DE PRISUNIC
Mais que se passe-t-il dans la tête de Steven Soderbergh? L’inspiration l’aurait elle quitté? Serait-il devenu aussi vénal que ses personnages au point de vouloir nous arnaquer nous aussi? Car après les nouvelles versions de Solaris et d’Ocean’s Eleven (et sa suite Ocean’s Twelve), qu’il a réalisées, Criminal devient un nouveau projet à subir les conséquences du remake. Et si cette fois-ci il délaisse la caméra au profit de Gregory Jacobs (son ancien producteur et assistant), il se rend tout de même coupable du scénario et de la production de cette version américaine du film argentin Les Neuf Reines. Avant même d’avoir laissé le spectateur digérer le film original, les deux hommes nous empressent de consommer ce réchauffé vain qui, de plus, ne se paye même pas le luxe d’apporter une variante ou même quelques idées fraîches, si ce n’est l’objet de toutes les convoitises lui-même. Ce genre de manœuvre peut pourtant être intéressante si une modification est apportée pour faire partager une vision différente. Mais si le film reste à l’identique de son modèle - supprimant seulement une ou deux scènes mais gardant les dialogues parfois à la lettre - l’exercice paraît insignifiant. Alors qui n’a pas vu l’original sera peut-être intéressé ou même intrigué, car cette nouvelle version possède quand même quelques qualités, même si elles sont mineures. Ici, le rythme du film est nettement accéléré et permet finalement une meilleure tension dans cette course contre la montre. La présence du Mexicain Diego Luna donne à l’affaire un meilleur capital sympathie face au personnage de l’associé. Et force est de constater qu’ici on ne décèle aucun signe avant-coureur quant au final twist. Mais cette histoire méritait-elle vraiment ce nouveau traitement américain et surtout si tôt?
