Crimes et pouvoir
High crimes
États-Unis, 2002
De Carl Franklin
Scénario : Cary Bickley, Yuri Zeltser
Avec : Jim Caviezel, Bruce Davison, Morgan Freeman, Ashley Judd, Amanda Peet, Adam Scott
Durée : 1h55
Sortie : 10/07/2002
L'avocate Claire Kubik voit sa vie chamboulée quand son mari se fait arrêter et accuser de crimes commis contre des civils lors d'une intervention militaire en Amérique Latine. Tom Kubik s'avère s'appeler en réalité Ron Chapman, et ce n'est que le début des découvertes de Claire sur son mari...
Chaque année a ses gros films. Chaque année a ses petits films qui créent la surprise. Chaque année a ses nouveaux films de réalisateurs confirmés. Certains d'entre eux ont une place assurée lors de récapitulatifs habituels de fin d'année faits par un bon nombre de magazines... Gageons que High Crimes ne fera pas partie de la liste de ces films. Car le nouvel opus de Carl Franklin fait partie de ces oeuvre qui défilent en groupe chaque année, apparaîssant dans une période de creux afin de combler un vide, trompant quelques spectateurs crédules jusque dans les salles de façon à leur soutirer quelques pièces. High Crimes est un film d'une banalité caractéristique de ces sous-produits qui servent de bouche-trous dans le calendrier des sorties. Aujourd'hui, on adapte tout et n'importe quoi. On aura beau gueuler contre des incessantes retranscriptions à l'écran de chaque roman de John Grisham, de Stephen King ou de Michael Crichton, ou encore contre les transpositions de héros de bandes-dessinées, rien ne peut aujourd'hui changer cet état de fait. Mais on oublie que, dans l'ombre, sont également adaptés des bouquins quasiment inconnus, retenus pour avoir été en tête des ventes pendant une petite semaine, gage pour certains producteurs d'un prétendu potentiel filmique. High Crimes est l'adaptation d'un tel ouvrage.
La situation de départ est classique avec l'évènement déclencheur habituel. Le cœur du film, c'est-à-dire le procès où les rebondissements ont été vus, revus, des centaines de fois, l'est tout autant. Il en va exactement de même pour les personnages, archétypaux à outrance: la femme battante (protagoniste auquel on s'identifie), la sœur ingénue (second rôle comique), le partenaire expérimenté mais rendu peu crédible par un problème antérieur (ici l'alcoolisme, substitut d'un accident, d'une perte de proche ou quelconque autre trauma), et le personnage-clé du mari dont on doutera toujours, jusqu'à une révélation finale aussi ridicule que la séquence qui la suit - tentant de clore le film dans une apogée de tension alors qu'on est trop las pour s'intéresser à quoi que ce soit. Il y a des schémas qu'on enseigne aux apprentis scénaristes, des constructions en trois actes, des règles élémentaires à suivre, afin d'obtenir un produit classique, scolaire, mais efficace. High Crimes est ce genre de produit. High Crimes donne envie de chanter le refrain de The Wall. Il faut se passer d'un certain apprentissage des codes d'un genre afin d'expérimenter ne serait-ce qu'un tout petit peu, de prendre quelques risques afin d'obtenir un résultat un peu moins flagrant de banalité.