Creed II

Creed II
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Creed 2
Creed 2
États-Unis, 2018
De Steven Caple Jr.
Scénario : Sylvester Stallone, Juel Taylor
Avec : Michael B. Jordan, Dolph Lundgren, Sylvester Stallone, Tessa Thompson, Milo Ventimiglia
Photo : Kramer Morgenthau
Musique : Ludwig Goransson
Durée : 2h10
Sortie : 09/01/2019
Note FilmDeCulte : ****--
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La vie est devenue un numéro d'équilibriste pour Adonis Creed. Entre ses obligations personnelles et son entraînement pour son prochain grand match, il est à la croisée des chemins. Et l'enjeu du combat est d'autant plus élevé que son rival est lié au passé de sa famille. Mais il peut compter sur la présence de Rocky Balboa à ses côtés : avec lui, il comprendra ce qui vaut la peine de se battre et découvrira qu'il n'y a rien de plus important que les valeurs familiales.

UNE PRIERE AVANT L’AUBE

Qui aurait parié il y a 3 ans de la franche réussite de Creed, ersatz de reboot de la franchise Rocky. Pas grand monde assurément. Même les plus grands fans de Sly n’en espéraient pas autant après le sublime chant du cygne Rocky Balboa. Mais voilà, Ryan Coogler avait malgré tout des choses à dire, un amour fou pour le personnage et une envie folle de faire renaître de ses cendres le phœnix Sylvester Balboa. Et pour cela, il fallait assurer la relève sans pour autant tomber dans la vulgaire copie du mésestimé Rocky 5. 173 millions de recettes mondiales, un Golden globe et une nomination aux Oscars pour Stallone et surtout une vraie reconnaissance publique et critique plus tard, l’opération Creed est adoubée et on attendait la suite avec la fébrilité d’une pucelle le soir d’un bal de promo. Et même si la franchise en devenir à perdu son créateur parti faire le mariole chez Marvel avec le succès qu’on lui connait (Black panther et son rang de 2e plus gros succès mondial en 2018), on espérait que le bébé aurait les reins suffisamment solides pour encaisser ce départ et assez de souffle pour tenir ce 2e round pas forcément gagné d’avance, surtout quand on a vu le nom de Dolph Lundgren être annoncé et le fantôme d’Ivan Drago ressurgir d’un passé qu’on croyait enterré avec les clinquantes et parfois boursouflées 80s. Car on ne va pas se mentir, aussi jouissif soit-il, Rocky 4 et sa guerre froide décongelée sur le ring avait quand même un ton putassier et désormais kitch qu’on espérait pas vraiment voir revenir.

LES POINGS CONTRE LES MURS

Mais, rassurez-vous, Creed 2 ne s’est pas bâti sur les ruines des blocs capitalistes vs communistes. Non. On peut même arguer que c’est tout le contraire dont il s’agit ici. Si Rocky 4 jouait la carte du gigantisme, Creed 2 choisit celle de l’intimisme, le scénario se concentrant avant tout sur l’humain. Adonis et Rocky, Ivan et son fils Viktor voilà le quatuor que Stallone (qui récupère les clés du script au passage) et le petit nouveau Juel Taylor regroupent autour de ce qui pourrait servir de base à une tragédie Shakespearienne devant la caméra du solide Steven Caple Jr. Et même si le script semble couru d’avance, comme le modèle Rocky tout cela est bien plus qu’une simple histoire de boxe. Creed 2 c’est l’histoire de plusieurs hommes qui vont, vivent et deviennent. De plusieurs hommes qui grandissent, vieillissent en cherchant toujours qui ils sont, quelles places ils ont et quel héritage ils vont pouvoir laisser. Une très juste histoire de filiation, qu’elle soit de cœur ou de sang, à travers des hommes qui prennent des coups mais qui continuent d’avancer coute que coute. Parce que malgré les doutes, les épreuves, les échecs, ils ne se laissent pas abattre. Parce que malgré leurs âges, leurs castes et leurs destins secoués, malmenés, aveuglés, ils se relèvent, toujours prêts pour un nouveau round, simplement pour se prouver qu’ils existent et comprendre ce qu’est être un homme, un père, un fils. C’est bien simple, plus Creed 2 avance plus on se remémore le poème Si de Rudyard Kipling. « Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, […] Si tu sais être dur, sans jamais être en rage, si tu sais être brave et jamais imprudent, […] Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite, et recevoir ces deux menteurs d'un même front, si tu peux conserver ton courage et ta tête, quand tous les autres les perdront, […] Tu seras un homme mon fils ! ». Vous l’aurez compris, Creed 2 continue donc l’héritage amorcé par son ainé. Et plus que jamais le destin de ces personnages arrive à toucher une corde sensible, et pas seulement celle des nostalgiques de héros d’une autre époque, faisant de l’ensemble un diptyque (pour l’instant ?) avec une sensibilité à toute épreuve aussi naïve qu’étincelante et un cœur gros comme ça. Et au sortir du film on espère juste que le Rocky legacy continuera de nous faire de tels bébés. Parce que franchement, plus la famille s’agrandit, plus on se sent heureux de la retrouver lors des grandes occasions.

par Christophe Chenallet

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