Créance de sang
Blood Work
États-Unis, 2002
De Clint Eastwood
Scénario : Brian Helgeland
Avec : Jeff Daniels, Clint Eastwood, Anjelica Huston, Paul Rodriguez, Wanda de Jesus
Durée : 1h49
Sortie : 23/10/2002
Terry McCaleb est un profiler médiatique mis à la retraite par un coeur récalcitrant alors qu'il poursuivait un serial killer sadique. Sauvé par une greffe, il est sollicité par une jeune femme épeurée. C'est le coeur de sa soeur, victime d'un meurtre atroce, qui bat dans la poitrine du jeune retraité. Malgré l'avis du corps médical, il reprend donc du service.
L'INSPECTEUR TERRY
Clint Eastwood qui met en scène un scénario de Brian Helgeland (Braveheart) adapté d'un roman de Michael Connelly, c'était la promesse d'un bon polar avec la Clint's touch en prime, cette ironie désabusée qui traverse ses films des années 90. Après le magnifique Space Cowboys, la légende Clint revenait à ses premières amours, le thriller urbain, un genre qu'il a initié avec la série des Inspecteur Harry. Clint Eastwood avec un flingue, c'est tout un pan de l'histoire du cinéma américain, une image incontournable. Il est à jamais le flic ricain aux méthodes expéditives, le bras vengeur des victimes innocentes. Avec Créance de sang, il pouvait ressasser à loisir ses thèmes de prédilection, la vieillesse et le devoir. Le rôle du vieux flic à la retraite qui surmonte une attaque cardiaque grâce au coeur de la victime d'un meurtre et à qui on demande, bien sûr, de ressortir le magnum pour résoudre cet homicide, semble avoir été écrit pour lui tant on le devine proche des positions morales du héros. Hélas, Créance de sang est un triste ratage, peut-être le plus mauvais film du réalisateur d'Impitoyable. L'intérêt est mince, la faute à un script digne du pire Hollywood Night.
MAUVAIS SANG
Hautement prévisible et d'une banalité à pleurer, le film ressemble dans ses pires moments à The Watcher, authentique nanar avec Keanu Reeves et James Spader. Les deux scénarios sont très proches et jouent sur l'idée, toujours mal exploitée, de l'affection du serial killer pour le flic qui le poursuit. L'enquête est expédiée, les scènes d'action particulièrement anémiques et mal montées. On a le sentiment d'avoir déjà vu et revu chaque scène, chaque séquence et l'on peut aisément prévoir les rebondissements de l'intrigue. Dénué de toute aspérité, Créance de sang est un thriller lambda au scénario gruyère et à la réalisation utilitaire. Bien sûr, il reste le charisme légendaire de Clint Eastwood acteur et la joie de retrouver Jeff Daniels en sympathique compagnon du héros ainsi qu'Anjelica Huston en infirmière attendrie. Les répliques fusent et quelques bons mots permettent d'oublier parfois la faiblesse de l'ensemble. Malheureusement, l'hystérique dernière demie-heure finit par plomber définitivement ce Créance de sang à très vite oublier. Clint Eastwood nous doit une revanche.
En savoir plus
Michael Connelly est devenu l'un des nouveaux maîtres du polar. Après une carrière de journaliste marquée par un Prix Pulitzer en 1986, il se lance dans l'écriture de roman policier en 1989 avec Les Egouts de Los Angeles dans lequel apparaît son héros récurrents, Harry Bosh, un inspecteur de LAPD. Grand admirateur de Raymond Chandler, il excelle dans le portrait de vieux flics expérimentés luttant contre les forces du Mal. Créance de sang, premier roman avec le profiler retraité Terry McCaleb, a été un best-seller.