Coup de foude à Rhode Island
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Dan in Real Life
États-Unis, 2008
De Peter Hedges
Scénario : Pierce Gardner, Peter Hedges
Avec : Juliette Binoche, Emily Blunt, Steve Carell, Dane Cook, John Mahoney, Dianne Wiest
Photo : Lawrence Sher
Musique : Sondre Lerche
Durée : 1h36
Sortie : 17/09/2008
Depuis la mort de sa femme, Dan élève seul ses trois filles, persuadé qu'il ne retrouvera jamais l'amour. Jusqu'au jour où le hasard le met sur la route de la ravissante Marie, qu'il croise dans une librairie et dont il tombe instantanément raide dingue. L'attirance semble réciproque, mais les femmes parfaites sont rarement célibataires, et Dan ne va pas tarder à voir les difficultés s'acharner contre son possible bonheur.
40 ANS, TOUJOURS CELIBATAIRE
Tout, dans l'emballage de ce Coup de foudre à Rhode Island, respire le produit bas de gamme. Avec son pitch facilement identifiable, son titre français sirupeux et une date de sortie flirtant avec l'arrivée de l'automne (saison propice à l’enlacement au coin du feu), on se dit vite que la trame archi-connue et romancée ne saura ravir qu'un public composé de midinettes, de quarantenaires esseulées et autres âmes sensibles en panne de sensations amoureuses pour un petit moment de tendresse à consommer sur l'instant. On pense même aux romcom de l'époque de l'invincible binôme Tom Hanks/Meg Ryan. Et pourtant, bien mal nous en a pris. Car même si le nouveau film de Peter Hedges (Pieces of April, 2005) ne recèle pas de pépites ultra surprenantes, son ton indé doux amer, qui rappelle même une certaine atmosphère à la Lasse Hallström, saura en attendrir plus d’un grâce à la limpidité de ses situations ambiguës dans une love story simple mais qui ne se fiche jamais des spectateurs. Ainsi la note de séduction va tourner autour des sentiments et pulsions refoulés et/ou inavoués, avec les complications que cela entraîne forcément, oscillant autour d’un quiproquo au schéma narratif basique. Bref, rien de neuf sous le soleil de l’art romantique. Mais agrémenté par l’interprétation d’un Steve Carell toujours plus appréciable dans ce genre d'exercice (souvenez-vous de Little Miss Sunshine) que dans les pitreries sans intérêt que sont Evan tout puissant ou Max la menace, le deuxième film de celui qui nous avait offert les scénarios de Pour un garçon et Gilbert Grape possède donc les ingrédients nécessaires pour satisfaire le public blasé par le genre et perdurer quelques peu dans les mémoires, beaucoup plus que les bluettes classiques et prédigérées que l'on a trop l'habitude de supporter. Et en cela, on peut lui tirer notre chapeau.
