Control

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Control
Royaume-Uni, 2006
De Anton Corbijn
Scénario : Matt Greenhalgh d'après l'autobiographie "Touching from a Distance" de Deborah Curtis
Avec : Joe Anderson, Alexandra Maria Lara, Samantha Morton, James Anthony Pearson, Sam Riley, Harry Treadaway
Photo : Martin Ruhe
Musique : Joy Division, New Order
Durée : 1h59
Sortie : 26/09/2007
Note FilmDeCulte : ****--
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La carrière fulgurante et tragique du leader de Joy Division, Ian Curtis.

LE BAL DU PENDU

Control. Comme She’s Lost Control, l’un des morceaux d’Unknown Pleasures, premier album de Joy Division, ou comme, surtout, ce manque de contrôle qui empoisonne Ian Curtis le long de sa vie éclair. Le contrôle de ses crises d’épilepsie, de ses nerfs face à une notoriété grandissante, ou de ses sentiments tiraillés entre deux femmes et deux types d’amour. Le clippeur néerlandais Anton Corbijn peint avec force son décor mancunien déprimant, enfer de craie et de charbon fait de noir et de blanc, noirceur hantée du regard intense de Curtis, blancheur spectrale du vide urbain rempli par la musique de David Bowie. Le noir et blanc, aussi, des pochettes de Joy Division, sinusoïdes d’Unknown Pleasures ou gisant affligé de Closer. Corbijn se replonge dans sa jeunesse de photographe rock, qui l’a notamment amené à côtoyer les membres de Joy Division, afin de capturer cet esprit musical, un minimalisme cold wave qui palpite et vacille sur scène, le garçon cassable derrière le mythe 80’s.

L’AMOUR NOUS DECHIRERA

Formellement, le coup d’essai long d’Anton Corbijn s’avère assez stupéfiant de maîtrise et de beauté, et s’est vu justement attribuer une mention à la Caméra d’or cannoise, en plus de deux prix récoltés lors de sa présentation ovationnée à la Quinzaine des réalisateurs. Une classe naturelle, jamais forcée, qui crée presque un déséquilibre avec le scénario, celui-ci adoptant le relief très balisé du biopic classique (rise & fall, trauma et handicap, lien mécanique et systématique entre les chansons et la vie personnelle). Pas un véritable défaut mais peut-être un manque de caractère là où la mise en scène apporte son véritable cachet. Mais la vraie révélation ici se nomme Sam Riley, lui qui compose un Ian Curtis aux démons insatiables, interprétation possédée qui s’impose comme l'une des plus impressionnantes de l’année, visage défait d’une routine noire et dévorante, au bord de la noyade, tandis que dans le ciel blanc peu à peu la fumée sombre se dissipe.

par Nicolas Bardot

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