Comme un avion

Comme un avion
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Comme un avion
France, 2015
De Bruno Podalydès
Scénario : Bruno Podalydès
Avec : Sandrine Kiberlain, Bruno Podalydès, Vimala Pons
Durée : 1h45
Sortie : 10/06/2015
Note FilmDeCulte : *****-

Michel, la cinquantaine, est infographiste. Passionné par l'aéropostale, il se rêve en Jean Mermoz quand il prend son scooter. Et pourtant, lui‐même n’a jamais piloté d’avion... Un jour, Michel tombe en arrêt devant des photos de kayak : on dirait le fuselage d’un avion. C'est le coup de foudre. En cachette de sa femme, il achète un kayak à monter soi‐même et tout le matériel qui va avec. Michel pagaie des heures sur son toit, rêve de grandes traversées en solitaire mais ne se décide pas à le mettre à l'eau. Rachelle découvre tout son attirail et le pousse alors à larguer les amarres.

LEAVING ON A JETPLANE

Visiblement de plus en plus fantaisiste au fur et à mesure que sa carrière progresse, Bruno Podalydès nous revient avec son meilleur opus depuis plus de 10 ans. Semblable à un film de Cameron Crowe cuisiné à la sauce Podalydès, Comme un avion est la parenthèse enchantée d'un homme dans la deuxième moitié de sa vie qu'il redécouvre en solitaire, tel un pilote de l'aéropostale mais à échelle réduite, bucolique. Seulement, ici, Tom Cruise/Matt Damon est remplacé par le cinéaste lui-même et son physique d'Alain Chabat en plus bonhomme, avec ses inévitables jeux de mots pourris et son espèce de burlesque du quotidien. Derrière l'absurde, l'auteur touche à quelque chose de très juste et surtout de très beau dans la façon de peindre le portrait de ce couple à l'amour installé, acquis, où Elle (Sandrine Kiberlain) ne le comprend pas forcément mais le soutient toujours.

Nombre de scènes, toujours traitées avec légèreté, soulignent cette caractérisation touchante: quand elle vient le décoincer de sa souche, ce sourire dans la voiture, et cette phrase, sentiment verbalisé, qu'Il a en la quittant, "Cette femme est lumineuse". Lumineux, voilà. Comme un Cameron Crowe. Drôle aussi, comme en témoigne l'improbable dirty talk du quinqua lors d'une gâterie champêtre. Comme l'indique son titre, Comme un avion plane, porté par le vent ou le courant de la vie qui le ramène sans cesse au même endroit avant de repartir, tel un palindrome, illustré par cette sublime dernière séquence où les parcours se rejoignent en parallèle, parfaitement apaisée, dans un âge de conscience. Ça fait plaisir de voir le cinéaste revenir à ce genre de comédie moins cartoonesque que ses deux derniers (même si le cameo de Pierre Arditi est extraordinaire), moins dans la chronique que ses premiers et toujours aussi humain. Podalydès ne se répète pas et signe un film inattendu aux scènes inattendues. Un film qui ne demande qu'à vous cueillir.

par Robert Hospyan

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