Cleaner
États-Unis, 2007
De Renny Harlin
Scénario : Matthew Aldrich
Avec : Robert Foster, Luis Guzman, Ed Harris, Samuel L. Jackson, Eva Mendes, Keke Palmer
Photo : Scott Kevan
Musique : Richard Gibbs
Durée : 1h25
Sortie : 14/05/2008
Ancien membre de la police, Tom Cutler se recycle comme nettoyeur de scènes de crimes, un métier honnête qui lui permet d’élever seul sa fille Rose avec la conscience tranquille. Lors de sa dernière mission, il s’aperçoit que le crime dont il a effacé les traces n’a jamais été signalé à la police. Quand Ann Norcut, la femme qui habite la maison où il vient d’intervenir, lui demande de l’aider à trouver une piste sur son mari disparu, Tom comprend qu’il a été piégé.
MR PROPRE, SA VIE, SON OEUVRE
Pas qu'il fallait s'y attendre, mais presque. Conscient qu'il aura du mal à réintégrer les hautes sphères de Hollywood, et sûrement désireux de faire oublier ses deux dernières bouses (Le Pacte du sang et L'Exorciste: au commencement), Renny Harlin livre avec ce Cleaner un film qu'on pourrait qualifier de banal et quelconque. Son nouveau métrage est un produit inoffensif, habile dans sa manière d'être et de fonctionner, pas exceptionnellement haletant mais correctement ficelé. Un film qui n’en fait pas trop, qui sait quel est son potentiel et qui ne cherche pas à être autre chose que ce qu’il est : une œuvre sans prétention. Et cette non-prétention de devenir autant une qualité (pas de fioritures ni d'effets gratuits et une histoire qui va directement à l'essentiel) qu'un défaut (le scénario ne réserve aucune surprise et la mise en scène est très fonctionnelle). L’aboutissement de l'intrigue laisse quelque peu à désirer au milieu du classique conflit amitié/famille/job (saint triptyque des thrillers DTV ou télé) mais cela nous évite le sempiternel twist « fatal » devenu trop systématique; malheureusement ici on a la cruelle impression que le scénariste Matthew Aldrich n’a rien trouvé de mieux et, plutôt que de se retrouver devant l'angoissant symptôme de la feuille blanche, a accouché d’un final bâtard, empêchant son histoire de sortir du lot d'une multitude de produits consommables et sans âme. Alors, en l'état, Cleaner constitue un gentil divertissement aux personnages plutôt bien écrits et construits pour être crédibles, qui laisse place à une bonne interprétation syndicale (à la limite, il constituerait même un très honnête pilote de série télé), mais on est encore loin du produit doré qui mérite absolument le déplacement et le qualificatif d'indispensable.