Le Casse de Central Park
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Tower Heist
États-Unis, 2011
De Brett Ratner
Scénario : Ted Griffin, Jeff Nathanson
Avec : Casey Affleck, Alan Alda, Matthew Broderick, Eddie Murphy, Ben Stiller
Photo : Dante Spinotti
Musique : Christophe Beck
Durée : 1h44
Sortie : 23/11/2011
Quand les employés d’une résidence de luxe en bordure de Central Park découvrent que le milliardaire occupant le penthouse n’est autre qu’un escroc qui les a spoliés de leur retraite, ils fomentent leur vengeance : un casse qui leur permettra de récupérer leur dû. Natif du Queens, Josh Kovaks gère depuis plus de 10 ans un des gratte-ciels les plus luxueux et sécurisés de New York, et rien n’échappe jamais à son œil de lynx. Au sommet de la copropriété, dans l’unité d’habitation la plus somptueuse, réside Arthur Shaw, un magnat de Wall Street qui se retrouve soudain assigné à résidence pour avoir usurpé 2 milliards de dollars à ses actionnaires. Parmi ceux qu’il a mis sur la paille : les employés de la résidence dont il était censé faire fructifier les fonds de retraite. Avec quelques jours seulement pour réparer l’injustice, Josh et ses compères se tournent vers Slide, une fripouille à la petite semaine qui va les aider à réaliser l’impossible : dérober le butin précieusement gardé dans l’appartement hyper sécurisé de Shaw au nez et à la barbe de l’équipe du FBI, sous les ordres de l’intraitable agent Claire Denham, qui surveille tous les faits et gestes du requin de Wall Street. Nos cambrioleurs improvisés, parmi eux Charlie, le concierge hyper nerveux ; M. Fitzhugh, le courtier déchu ; Dev’Reaux, le liftier novice et Odessa, la femme de ménage belliqueuse, jouissent néanmoins d’un atout majeur : ils connaissent le bâtiment de fond en comble. Sans jamais s’en être rendu compte, ils repèrent les lieux du crime depuis des années.
TOUR DE FARCE
Sacré Brett Ratner. Le pauvre réalisateur américain est devenu la Némésis de bien des cinéphiles mais on le cloue un peu facilement au pilori, en oubliant que quand il se cantonne à des films pas follement ambitieux, l'exercice lui sied plutôt bien. Il est difficile de ressentir une quelconque animosité envers un metteur en scène qui fait très correctement son boulot sur ce genre de films du samedi soir, surtout que le résultat, même s'il s'avère moyen au final, reste somme toute sympathique. A l'instar de son Coup d'éclat, Le Casse de Central Park est un film de voleurs plutôt balisé mais qui se regarde sans déplaisir, surtout durant la première heure qui prend agréablement son temps, construite comme un Ocean's Eleven du pauvre. Pauvre à la fois d'un point de vue formel et narratif, mais pauvre également à l'image de ses protagonistes. En effet, après les films post-11 septembre, voici venir les films post-Madoff et crise économique, et il est amusant de voir cette comédie de Davids contre Goliath sortir en pleine période de tourments et de manifestations à Wall Street. Le film n'a pas vraiment de portée au-delà de ce background quand même fort réel mais il parvient à se faire attachant puis divertissant dans l'organisation du cambriolage par ces quelques pieds nickelés, surtout lorsque l'entraînement se fait sous l'égide d'Eddie Murphy. Le visage tiré et fatigué, le comédien brille enfin à nouveau, confirmant que son salut se trouve aujourd'hui dans l'humilité d'accepter des seconds rôles (Bowfinger, Dreamgirls) plutôt que dans ses films pour enfants ou ses potacheries à rôles multiples. A l'origine du projet, Murphy envisageait initialement le film comme le "Ocean's Eleven black" dont le casting aurait été composé d'autres humoristes noirs tels que Chris Rock et Tracy Morgan. On regrette le changement de direction, qui ne nous permettra pas de voir un film de casse sans doute plus osé et incisif. Peut-être le dernier acte aurait-il été un peu moins sur des rails, s'enlisant ici dans une suite de péripéties un peu too much et tout de même balisée, faisant d'ailleurs presque disparaître le personnage d'Eddie Murphy. Dommage.
