Captain Fantastic
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Dans les forêts reculées du nord-ouest des Etats-Unis, vivant isolé de la société, un père dévoué a consacré sa vie toute entière à faire de ses six jeunes enfants d’extraordinaires adultes. Mais quand le destin frappe sa famille, ils doivent abandonner ce paradis qu’il avait créé pour eux. La découverte du monde extérieur va l’obliger à questionner ses méthodes d’éducation et remettre en cause tout ce qu’il leur a appris.
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Il arrive que le sens d'un film échappe à ses créateurs. Captain Fantastic de Matt Ross est ainsi vendu en France comme un Feel Good Movie, un film qui fait du bien, c'est même écrit en gros sur l'affiche. Pourtant, il n'y a rien de Feel Good dans Captain Fantastic, mis à part quelques charmantes têtes blondes et la possibilité pour un ado de perdre son pucelage. Une mère se suicide des suites d'une longue dépression, un père se mue malgré lui en gentil dictateur et toute une famille se déchire sur l'éducation à donner à ses enfants.
Il y a même quelque chose de réellement inquiétant, un certain découragement : Matt Ross a bien pris soin de ne pas donner son avis sur la méthode alternative proposée par Ben - un retour à la nature et aux idées progressistes -, mais - et le film le montre - la société américaine toute entière n'est plus qu'une suite de zones commerciales que longe une autoroute. Aux Etats-Unis, Captain Fantastic a d'ailleurs été jugé transgressif : ce n'est pas tous les jours que l'on fête l'anniversaire de Noam Chomsky et que l'on se moque aussi ouvertement de la religion. En France, Captain Fantastic est apprécié comme une gentille fable tant notre système éducatif, malgré ses défauts, donne encore à nos enfants la liberté de conscience et de pensée. Mais ne nous y trompons pas : un ancien président de la République a encore ciblé récemment les gens qui achètent des oeufs frais pour les mettre dans des paniers en osier... Sur le plan du cinéma, Captain Fantastic n'est pas révolutionnaire - la première partie dans la Nature est plus réussie que la suite, road movie un peu trop prévisible. Mais la proposition est originale et le sujet ouvre au débat.
