Capitaine Sky et le monde de demain

Capitaine Sky et le monde de demain
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Capitaine Sky et le monde de demain
Sky Captain and the World of Tomorrow
États-Unis, 2004
De Kerry Conran
Scénario : Kerry Conran
Avec : Omid Djalili, Angelina Jolie, Jude Law, Bai Ling, Gwyneth Paltrow, Giovanni Ribisi
Durée : 1h46
Sortie : 16/03/2005
Note FilmDeCulte : ****--
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Après l’attaque de New York par des robots géants, une journaliste fait équipe avec un pilote pour mener l’enquête sur un mystérieux Dr. Totenkopf.

SERIAL LOVER

Plus d’un an après qu’on a entendu parler pour la première fois de ce projet atypique, arrive enfin sur les écrans le tant attendu Sky Captain (oublions le titre français nonsensique) and the World of Tomorrow. De prime abord une légère déception, le premier long métrage de l’inconnu Kerry Conran demeure néanmoins un remarquable essai de la part d’un jeune auteur en devenir. Le scénariste-réalisateur nous présente un univers qui pullule de références, sévèrement sous influence, mais cohérent de bout en bout. En réalité, Conran a signé plus qu’un simple hommage aux serials d’antan, il en a carrément réalisé un, vrai de vrai. Plus encore que son parti pris visuel (entièrement tourné sur fond bleu, le film adopte une forme presque onirique, renvoyant directement à ses prédécesseurs), c’est le parti pris scénaristique du film qui s’avèrera peut-être trop dur à avaler pour les plus réfractaires spectateurs contemporains. Tissant une intrigue classique et linéaire autour de personnages archétypaux aux dialogues basiques, Conran embrasse pleinement les codes de ses modèles originaux. Le résultat se révèle être un film d’aventure au parfum de jadis, pas rassis pour un sou, mais furieusement premier degré (parfois un peu trop) donc fragile. Comme tout petit bijou, pourra-t-on dire. Un véritable bijou du genre tant l’œuvre a su digérer multiples cultures et médias différents pour aboutir à un ensemble homogène fort séduisant.

PULP FICTION

Un dirigeable baptisé Hindenburg III vient débarquer des passagers au sommet de l’Empire State Building peu de temps avant que des robots géants fendent les airs pour se poser dans la ville qu’ils entreprennent de détruire. Il s’agit bien de New York et d’un passé pas si lointain, mais nous nous trouvons pourtant dans une réalité alternative. Probablement en 1939, à la veille de l’Exposition "Le Monde de Demain", qui donne son nom au film, où figuraient de nombreuses nouvelles inventions, symboles d’une avancée technologique déjà à portée de main dans le film de Conran. A l’instar d’un Kill Bill, Sky Captain se situe dans un monde filmique où les "monstres mécaniques" proviennent directement du dessin animé Superman de Max et Dave Fleischer (à l’instar des divers cadrages obliques et du personnage de Polly Perkins, reporter à la double initiale calquée sur Loïs Lane) et où l’épave du Venture (le navire qui transportait King Kong) gît au fond de l’océan. Ainsi, sans faire preuve du talent d’un Tarantino, Conran mélange cependant rétrofuturisme et serials d’aventure, avec un soupçon de comic books et autres magazines pulp, avec une cohésion supérieure à celle, par exemple, d’un Christophe Gans (Le Pacte des Loups). La principale réussite du film donc, avec son esthétique à tomber, entre sépias aux tons nostalgiques et ambiance éthérée. Dommage que le montage, par moments faiblard, trahisse quelque peu le débutant Conran, à l’instar de sa direction d’acteurs (les interprètes essaient de s’en sortir avec leurs répliques délibérément clichées et l’absence totale de décors). A défaut d’être la bombe espérée, Sky Captain and the World of Tomorrow demeure une oeuvre unique.

par Robert Hospyan

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