Bukowski
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Bukowski: Born into This
États-Unis, 2004
De John Dullaghan
Avec : Bono, Charles Bukowski, Linda Bukowski, Harry Dean Stanton, Taylor Hackford, Sean Penn, Barbet Schroeder
Photo : Matt Mindlin
Musique : James Stemple
Durée : 1h30
Sortie : 26/01/2005
Portrait de l'écrivain-poète Charles Bukowski, décédé en 1994, à travers les témoignages de ses proches et de ses admirateurs.
DEBOIRES
Bukowski, alcoolique notoire, ivre de femmes et de vers ébréchés. Dans un documentaire poussif, dilué par des témoignages succincts et d'un intérêt inégal, John Dullaghan barbouille un portrait attendu de l'écrivain et n'en retient que le versant défraîchi. Avant l'artiste, ses racines littéraires, ses influences, c'est l'homme à femmes, le rustre au grand coeur, le postier errant et l'ado ravagé par l'acné qui sont soumis aux commentaires évasifs de l'entourage. Dullaghan conforte les images d'Epinal en restant à la surface de l'homme, momifié d'avance par sa propre légende. Ni critique ni pédagogue, seulement médiateur, Dullaghan cite quelques très beaux passages de son oeuvre, dépoussière de vieux enregistrements, débroussaille les archives pour mieux ceinturer le bougon. Peine perdue: le gras et le jambon se côtoient dans un portrait-vérité éparpillé, dont on ne relève que les mots aigres de l'écrivain. Certains regards émeuvent (celui de Linda Lee, sa dernière compagne), d'autres sont sacrifiés au montage (une apparition hasardeuse de Joyce Fante, veuve de John Fante dont Bukowski avait préfacé le roman Demande à la poussière). Les interventions insignifiantes des illustres Tom Waits, Bono, Barbet Schroeder ou Sean Penn ne font que rappeler la vraie nature du projet. Bukowski est un hommage débonnaire et sincère, mais aussi un hommage étriqué et peu inspiré de fan.
En savoir plus
Né d'un père américain et d'une mère allemande, Henry Charles Bukowski Jr. passe ses deux premières années à Andernach avant de gagner Los Angeles. La Dépression, la puberté difficile et les frustrations d'un père chômeur en font un enfant secret, isolé du reste du monde. Pendant onze ans, il exerce le métier de postier et cumule les petits boulots sans avenir. En 1969, lassé de cette vie improductive, il démissionne et tente sa chance comme écrivain. L'alcool aidant, Bukowski n'a jamais cessé d'écrire; des petites revues ont déjà publié la plupart de ses poèmes. Son premier roman autobigraphique, Le Postier, est rédigé en trois semaines. Les thèmes de prédilection: Los Angeles, les anti-héros, les débauchés, les femmes, les bars malfamés... Sa verve désespérée, ses esclandres (Bernard Pivot s'en souvient encore), le scénario de Barfly (Barbet Schroeder, 1987), où Mickey Rourke y interprète son double littéraire, Henry Chinaski, et son Journal d'un vieux dégueulasse prépublié dans LA Free Press en font une personnalité indissociable de la contre-culture des années 60 et de la "Beat Generation". Bukowski est mort le 9 mars 1994 en Californie, des suites d'une leucémie.
