Boarding Gate
France, 2007
De Olivier Assayas
Avec : Asia Argento, Kelly Lin, Michael Madsen
Durée : 1h45
Sortie : 22/08/2007
FESTIVAL DE CANNES 2007 -Sandra, une jeune Italienne originaire de Rome, s'est enlisée à Londres dans une relation sans avenir, mais tumultueuse, entremêlée de désir et de jeux sexuels avec un golden boy déchu, Miles Rennberg. Un jour, Sandra se débarrasse de lui autant pour briser le cercle infernal d'une passion qui la consumait que pour l'argent. Il y avait en effet un contrat sur Miles et c'est l'amant de Sandra, un Sino-Américain, Lester Wang, qui en est l'intermédiaire. Tous deux souhaitent racheter un club à Pékin et refaire leur vie là-bas. Ils se sont donné rendez-vous à Hong Kong, mais Lester disparaît et Sandra tombe dans un piège tendu par Sue, la femme de ce dernier...
JET-LAG
Après le sobre Clean, à la longue et difficile gestation, le cinéaste français Olivier Assayas souhaitait mettre en scène un polar sophistiqué dans la droite lignée de Demonlover, son long métrage le plus expérimental. Boarding Gate, exercice de style fascinant entre Paris et Hong Kong, est plus ouvertement une série B classique que son film antécédent. Si l'auteur d'Irma Vep pose de nouveau sa caméra dans les arcanes tentaculaires du pouvoir financier, il joue plus qu'il ne critique, se réappropriant les codes du genre pour mieux les moderniser. Dans la peau de la sulfureuse tarentule prise à son propre piège, Asia Argento signe une performance en tout point époustouflante, aussi convaincante en femme fatale adepte du sado-masochisme qu'en jeune étrangère dépassée par les évènements à son arrivée à Hong Kong. Le récit s'emballe d'ailleurs dès qu'il quitte le sol français pour un ailleurs grouillant de vie et de mystère. Les masques tombent, plus ou moins vite, mais surtout la psychologie des personnages s'épaissit enfin. Sur le plan de la mise en scène, Olivier Assayas continue d'explorer l'esthétique numérique et le fractionnement des plans pour imposer une atmosphère entre rêve et réalité, à la manière d'un David Lynch ou d'un Michael Mann. Si le résultat n'est pas toujours à la hauteur des ambitions formelles, le geste reste rare dans le contexte du cinéma français.