Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
Birds of Prey (And the Fantabulous Emancipation of One Harley Quinn)
États-Unis, 2020
Scénario : Christina Hodson
Avec : Mary Elizabeth Winstead, Ewan McGregor, Chris Messina, Margot Robbie
Photo : Matthew Libatique
Musique : Daniel Pemberton
Durée : 1h49
Sortie : 05/02/2020
Vous connaissez l'histoire du flic, de l'oiseau chanteur, de la cinglée et de la princesse mafieuse ? BIRDS OF PREY (ET LA FANTABULEUSE HISTOIRE D'HARLEY QUINN) est une histoire déjantée racontée par Harley en personne – d'une manière dont elle seule a le secret. Lorsque Roman Sionis, l'ennemi le plus abominable – et le plus narcissique – de Gotham, et son fidèle acolyte Zsasz décident de s'en prendre à une certaine Cass, la ville est passée au peigne fin pour retrouver la trace de la jeune fille. Les parcours de Harley, de la Chasseuse, de Black Canary et de Renee Montoya se télescopent et ce quatuor improbable n'a d'autre choix que de faire équipe pour éliminer Roman…
DEADPOULES
Initialement, le calamiteux Suicide Squad de David Ayer devait avoir un spin-off intitulé Gotham City Sirens dans lequel Harley Quinn partageait l'affiche avec Poison Ivy et Catwoman. Piloté par Margot Robbie, Birds of Prey remplace ce projet et Cathy Yan, réalisatrice de l'inédit Dead Pigs, remplace Ayer. D'aucuns accueillaient ce revirement à bras ouverts tant la façon de fringuer et de filmer le personnage tenait du male gaze dans le navet susmentionné. Malheureusement, si le film s'est débarrassé de toute objectification, au grand dam de fanboys abrutis se plaignant que les héroïnes du film ne sont plus sexy, il ne suffit pas de montrer l'une d'elles passer un chouchou à une autre pour faire un film intéressant. Il était évidemment nécessaire qu'une femme asiatique puisse bénéficier du même type de chance généralement réservé à des hommes blancs comme Colin Trevorrow. Ainsi a-t-elle pu à son tour livrer un blockbuster impersonnel et raté. Un minimum de style perce, dans cette esthétique acidulée, mais tout comme Wonder Woman passait pour du Zack Snyder lite, Yan reste dans les pas d'Ayer. Pire encore, Chad Stahelski (la trilogie John Wick) a été appelé pour tourner des scènes d'action supplémentaires et la différence entre celles-ci et celles tournées par Yan est flagrante. Un comble vu la vocation du film. Si les acteurices s'en donnent à cœur joie, le film ne parvient pas à transcender une intrigue basique derrière ses allers-retours temporels cache-misère, sa voix off méta et ses combos "arrêt sur image/carton" ringards ainsi que son propos féministe au traitement superficiel qui ne dépasse pas le titre original du film prônant l'émancipation d'Harley Quinn. Certes, le Joker n'est plus là et la bouffonne se trouve des copines mais en fin de compte, Birds of Prey s'avère globalement aussi agaçant et inintéressant que sa protagoniste.