Avida

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Avida
France, 2006
De Benoît Delépine, Gustave Kervern
Scénario : Benoît Delépine, Gustave Kervern
Avec : Fernando Arrabal, Claude Chabrol, Benoît Delépine, Albert Dupontel, Gustave Kervern, Bouli Lanners
Durée : 1h23
Sortie : 13/09/2006
Note FilmDeCulte : ***---

Un sourd-muet et deux drogués à la kétamine ratent l’enlèvement du chien d’une plantureuse milliardaire. Celle-ci en profite pour les forcer à l’emmener en haut d’une montagne où elle souhaite mourir.

OBJET FILMIQUE IDENTIFIE

Avida est le seconde long métrage de Benoît Delépine et Gustave Kervern après Aaltra en 2004. Avant le début de la séance, Gustave Kervern conseille au public de regarder le film sans chercher à le comprendre, ajoutant qu’il n’est pas utile de lui mettre des étiquettes ou encore d’essayer de poser des noms sur les influences des deux auteurs. Selon lui, seuls les personnes ayant le niveau certificat d’études peuvent de toutes façons le comprendre et il préconise ainsi de rester bête ou, mieux encore: "comme nous, soyez des femmes". Il a raison. Pour apprécier le film, il est préférable de le prendre comme il vient et de ne surtout pas chercher plus loin. Il est aussi préférable de posséder un solide sens de l’humour et une grande ouverture d’esprit. L’homme est un loup pour l’homme… et pour le loup aussi, car les animaux ne sont pas toujours à la fête dans le film, que ce soit le rhinocéros attaqué par un torero aux tendances suicidaires ou encore le chien kidnappé qui finit en bien mauvaise posture. Une grande partie de l’action se passe dans un zoo et les personnages ressemblent plus à des bêtes (notamment le sourd-muet interprété par Gustave Kervern) qu’à des humains, cette impression étant renforcée par le nombre réduit des dialogues. Le film a été tourné en noir et blanc et le caméraman Hugues Poulain a su installer un univers néo-surréaliste aussi caustique que réussi, la reproduction du tableau de Dali peu avant la fin du film étant le plus beau des hommages. Les sketches se suivent avec plus ou moins de réussite, une mention spéciale toutefois pour les prestations hilarantes d’Albert Dupontel en garde du corps et de Claude Chabrol en zoophile hésitant entre le chevreuil et l’autruche. Benoît Delépine et Gustave Kervern ont clairement pris beaucoup de plaisir à jouer dans leur film, tout comme le reste du casting qui a sans doute vu là une occasion de sortir du schéma classique majoritairement en vogue dans l’industrie cinématographique actuelle. Les producteurs ne sont autres que Benoît Jaubert et Mathieu Kassovitz, qui fait également un caméo. Le moins que l’on puisse écrire est que ce film possède un ton très original qui ne plaira pas à tous, mais une œuvre aussi entière ne peut prétendre à l’unanimité.

par Carine Filloux

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