Avengers

Avengers
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Avengers
Avengers (The)
États-Unis, 2012
De Joss Whedon
Scénario : Joss Whedon
Avec : Robert Downey Jr, Chris Evans, Chris Hemsworth, Samuel L. Jackson, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Mark Ruffalo
Photo : Seamus McGarvey
Musique : Alan Silvestri
Durée : 2h22
Sortie : 25/04/2012
Note FilmDeCulte : *****-
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers
  • Avengers

Lorsque Nick Fury, le directeur du S.H.I.E.L.D., l'organisation qui préserve la paix au plan mondial, cherche à former une équipe de choc pour empêcher la destruction du monde, Iron Man, Hulk, Thor, Captain America, Hawkeye et Black Widow répondent présents. Les Avengers ont beau constituer la plus fantastique des équipes, il leur reste encore à apprendre à travailler ensemble, et non les uns contre les autres, d'autant que le redoutable Loki a réussi à accéder au Cube Cosmique et à son pouvoir illimité...

I'M HERE TO TALK TO YOU ABOUT THE AVENGERS INITIATIVE

Jamais le choix des réalisateurs élus par Marvel Studios ne mettra tout le monde d'accord. Et d'ailleurs, Avengers ne mettra sans doute pas tout le monde d'accord. Défi rendu impossible par les attentes, qu'il s'agisse de celle des fans de la BD existant depuis les années 60 ou de la nouvelle génération d'aficionados qui s'interrogent depuis la première des séquences désormais habituelles situées après le générique de fin des films Marvel. En prenant Joss Whedon, qui n'a à son compte qu'un seul long métrage, l'adaptation de sa propre série télévisée, Serenity, Marvel allait au devant de bien des représailles. On sait maintenant que depuis 2008, les producteurs préfèrent engager des réalisateurs qui n'ont pas forcément une personnalité envahissante, privilégiant le matériau, de manière à échafauder soigneusement et de façon homogène cet univers commun à maintenant six films. Toutefois, sans parler de film d'auteur, on retrouve tout ce qui fait l'œuvre de Whedon dans Avengers et le bonhomme arrive même à infirmer les craintes que l'on pouvait ressentir à l'annonce de son embauche en ce qui concerne l'action et l'ampleur de cet improbable crossover. Quiconque connaît le curriculum du cinéaste sait parfaitement pourquoi il a été désigné : il a l'habitude des séries télévisées peuplées de nombreux protagonistes, une qualité non-négligeable lorsque l'on s'attelle à une réunion de divas comme celle des super-héros qui composent l'équipe des Vengeurs. Une gageure. Et la première réussite du film. Malgré la recrudescence de personnages, Whedon - qui s'est permis de réécrire le scénario initial de Zak Penn (X-Men 2, X-Men 3, Elektra, L'Incroyable Hulk) - parvient à faire exister chacun d'entre eux. Il tire le maximum de chaque combinaison possible, exploitant le potentiel présent sur le papier (la rivalité Steve Rogers/Tony Stark, la complicité Tony Stark/Bruce Banner, le conflit Thor/Loki, Stark/Loki, Fury/Loki, etc.) et créant des paires pas forcément attendues (Natasha Romanoff/Bruce Banner, Romanoff/Clint Barton).

LE CHOC DES TITANS

Joss Whedon est de la génération des Quentin Tarantino et des Kevin Smith. Le film est donc très bavard mais ces bavardages ont un but. On ne peut nier quelques longueurs - dans la première heure du film uniquement et surtout dans le deuxième acte - mais exceptés quelques passages fonctionnels, les dialogues sont vraiment bons, et les répliques cinglantes. Tout sert à confronter ces protagonistes, à les foutre face à face, les faire se challenger, tantôt par les mots, tantôt par les POINGS. Et l'un est indispensable à l'autre. Certains spectateurs veulent peut-être juste voir des super-héros se castagner mais s'il n'y a pas un minimum de tissu liant ces personnages, ça se réduit à regarder les superstars du catch. Cela dit, quand ça catche... ça ne rigole plus. On a souvent reproché aux films Marvel de manquer d'action. Ici, il y a plus d'action que dans les cinq films précédents. Réunis. Certes, l'action est souvent condensée - principalement en deux grosses séquences, une centrale, une finale - mais quel spectacle! Le climax new-yorkais rappelle Transformers 3 : la scène d'action fait tout le troisième acte. Et qu'il s'agisse de cette scène, ou de l'autre grosse scène, ou de la première baston entre les héros, c'est un vrai festival. Une avalanche d'idées. La mise en scène peut paraître un peu plate dans les scènes de parlotte, la faute semblant revenir à une photo cherchant une impression de lumière naturelle, signée du chef opérateur de World Trade Center, dans les scènes tournées en intérieur. Néanmoins, dans les scènes tournées en extérieur, c'est précisément ce qui permet d'ancrer dans le réel cette action mettant en scène un géant vert, un mec en armure rouge et or et un mec déguisé en drapeau américain, de manière homogène. Whedon n'est pas, et ne sera probablement jamais, Sam Raimi, qui reste sans doute à ce jour le réalisateur ayant proposé les meilleures scènes d'action présentant des super-héros, mais l'action déployée ici se place facilement au-dessus de tout le reste, et égale presque celles de Spider-Man 2 par sa richesse, sa densité. Forcément, il faut dire qu'ici on n'a pas UN super-héros mais SIX. Et il n'y a jamais redondance, et chacun est superbement exploité, comme il faut. Réussir à rendre badass un mec comme Hawkeye, au pouvoir peu impressionnant à côté d'Iron Man, Thor, Captain America et Hulk, c'est du talent. Whedon redouble de plans dynamiques ou iconiques et fait même parfois preuve d'idées un poil plus personnelles, comme l'utilisation de la musique classique dans une scène vers le début.

REVENGE OF THE NERDS

Si le film possède un point faible, c'est sans aucun doute son intrigue, réduite à un McGuffin. Le film ne suit pas un protagoniste unique et son parcours, donc il n'y a pas vraiment d'arc permettant de s'attacher aux personnages si on ne l'est pas déjà grâce aux films individuels. Toutefois, cela n'empêche pas Whedon de faire quelques tentatives. Par exemple, même si c'est rendu excessivement difficile par le récit, le film parvient à proposer un chouïa d'émotion sur la fin avec Stark (très belle utilisation de la vision "interne" du costume d'Iron Man, où l'on voit le visage de Stark), qui est celui qui a la trame la plus proche d'un arc dans le film. Cependant, à notre grand étonnement, la surprise du film, c'est Hulk. Des trois films où apparaît le personnage, Avengers est probablement celui qui s'avère le plus complet, et donc le plus satisfaisant, dans la caractérisation du personnage, Banner comme Hulk, ainsi que dans les effets spéciaux évidemment. Jamais le monstre n'a-t-il été plus humain qu'ici. Le temps d'un plan sur ses yeux lors de la première transformation, il se fait presque bouleversant. Si Captain America ou Thor sont vos chouchous, vous serez peut-être un peu en reste en ce qui concerne leurs parcours, mais ils ne paraissent pas négligés pour autant. A vrai dire, et les détracteurs le déploreront peut-être, Avengers est davantage comme un gigantesque troisième acte de 2h22 commun aux cinq films de l'univers Marvel qu'une histoire indépendante. Le film est tout à fait conscient de ce qu'il est et Whedon parfaitement conscient de ce qu'il fait. Outre l'inédite réunion de super-héros, on notera un jusqu'au boutisme comics (et cosmique) comme rarement vu auparavant. Le film a des couilles grosses comme un camion. Il y a un personnage en costume au début qui risque d'en faire pouffer certains... Toutefois, Whedon prend régulièrement le soin de désamorcer ce premier degré avec un nombre incalculable de blagues frôlant le second degré, et alors que ces gags pourrait paraître lâches, ils s'avèrent redoutablement bien dosés. Juste ce qu'il faut pour créer un équilibre, sans jamais nuire à toute tentative de séquence sérieuse ailleurs. Contre toute attente - enfin pas tant que ça, c'est quand même Joss Whedon - LA plus grande réussite du film : l'humour. Ou pour voir plus large : le fun. Avengers est un blockbuster presque parfait, incroyablement généreux, qui ne se fout jamais de la gueule du public. Une jouissance de tous les instants. Un rêve de gosse concrétisé. On trépigne, littéralement, sur son siège, comme parfois pris de spasmes devant certaines scènes, certains plans, certaines idées. Parfois même un simple geste. On jubile, incrédule, devant le spectacle qui s'offre à nous, improbable, inimaginable il y a quelques années en tout cas. Objectivement, on peut trouver bien des choses à redire au film, mais si l'une d'entre elles est indéniable, c'est que le plaisir que procure ce film à un geek - ou à toute personne sensible à ce genre de personnages, d'univers et d'action - n'a pas son pareil.

par Robert Hospyan

Commentaires

Partenaires