Anna
France, 2019
De Luc Besson
Scénario : Luc Besson
Avec : Luke Evans, Sasha Luss, Helen Mirren, Cillian Murphy
Photo : Thierry Arbogast
Musique : Eric Serra
Durée : 1h59
Sortie : 10/07/2019
Les Matriochka sont des poupées russes qui s’emboîtent les unes dans les autres. Chaque poupée en cache une autre. Anna est une jolie femme de 24 ans, mais qui est-elle vraiment et combien de femmes se cachent en elle ? Est-ce une simple vendeuse de poupées sur le marché de Moscou ? Un top model qui défile à Paris ? Une tueuse qui ensanglante Milan ? Un flic corrompu ? Un agent double ? Ou tout simplement une redoutable joueuse d’échecs ? Il faudra attendre la fin de la partie pour savoir qui est vraiment ANNA et qui est “échec et mat”.
LA POUPÉE RUSSE
Après le semi-succès (ou semi-échec c’est selon…) de Valérian et la cité des mille planètes, il fallait que Besson, en champion du box-office, revienne sur le devant de la scène avec un hit, un film sur lequel il pourrait apposer une formule toute faite afin de reconquérir son public, une espèce de récréation filmique, le genre de valeur sûre qu’il maitrise et sur laquelle il pourrait capitaliser un minimum sans risquer grand-chose entre deux plus gros projets. Et le film sur lequel parie le réalisateur de Jeanne d’Arc et de Lucy c’est ce Nikit…, pardon Anna, un film d’espionnage inoffensif ou l’action prime plus que l’infiltration (en même temps chez Besson c’est rarement la finesse qui prime). Sorte de cousine de Red sparrow et d’Atomic blonde, avec aussi quelques graines d’ADN de John Wick (pour les tirs à bout portant et/ou en mode headshot), Anna grignote un peu à droite à gauche les quelques miettes laissées par ses ainés tout en recyclant également (forcément ?) la formule de Nikita, le charme de l’époque et la spontanéité en moins. Bah oui pourquoi changer la recette gagnante de son succès de 1990 ? Retour donc de la panoplie habituelle de la femme forte qui cache bien son jeu et de l’action musclée campée ici par une Sasha Luss en osmose avec son rôle d’agent simple puis double puis triple… Mais si la mannequin/comédienne russe arrive à se glisser sans trop de problèmes dans les fringues de cette héroïne tout ce qu’il y a de plus bessonienne, le réalisateur à plus de mal à rentrer dans les frusques d’un Brian De Palma (voir d’un Alfred Hitchcock) dont il semble largement s’inspirer (même s’il n’y a pas de split screen ici). Car avec sa construction en gigogne à base de flashback et flashforward annonçant fausses pistes et autres faux-semblants, impossible de ne pas penser à certaines œuvres du maître comme Pulsions, Blow out, Mission : Impossible ou même Snake eyes. Bref encore une histoire de recyclage…