Ali

Ali
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Ali
Ali
États-Unis, 2001
De Michael Mann
Scénario : Gregory Allen Howard
Avec : Jamie Foxx, Ron Silver, Will Smith, Mario Van Peebles, Jon Voight, Jeffrey Wright
Durée : 2h42
Sortie : 27/02/2002
Note FilmDeCulte : ****--

Muhammad Ali était un personnage arrogant, sûr de lui, un spectacle humain à chaque fois qu'il apparaissait en public. C'est peut-être là la plus grande réussite du film, avoir réussi à représenter le personnage tel quel à l'écran, grâce au jeu très satisfaisant de Will Smith.

Cependant, s'il joue bien, il n'est pas non plus exceptionnel, il ne transcende pas le rôle. A aucun moment il ne nous fait dire que seul lui et personne d'autre ne pouvait jouer Ali, contrairement à Russell Crowe dans le précédent film de Michael Mann, le chef d'oeuvre Révélations. Il est nécessaire de comparer les deux films, et on pourrait également inclure le précédent chef d'oeuvre du réalisateur, Heat, dans la comparaison, car dans ces trois films, Mann emploie la même méthode concernant ses personnages. Il les colle, reste au plus près d'eux, si bien que nous sommes littéralement plongés dans leur univers, leur monde teinté par leurs émotions et sentiments. Le problème ici est qu'il échoue, ne parvenant jamais à nous faire ressentir une sensation comparable aux expériences passées des deux autres films.

Du point de vue technique, il n'y a pourtant rien à reprocher. Mann garde comme à l'accoutumée sa caméra très proche de ses acteurs, les plaquant souvent en amorce devant une large étendue, un environnement symbolique auquel il les confronte. Le film acquiert ainsi ses moments de grâce, parfois même lors des matches de boxe, à la mise en scène monumentale, mais ceux-ci sont peut-être trop présents sur les 2h42 d'un film qui parait inachevé, inabouti. Probablement à cause d'un scénario maladroit, laborieux, décousu, où les séquences s'enchaînent sans qu'on puisse parfaitement appréhender ce qui s'y passe, sans qu'on puisse comprendre toutes les données, afin de créer une suite logique. On n'accroche jamais réellement, les scènes n'ont pas assez à voir entre elles pour que puisse se créer un lien entre le spectateur et le personnage. Nous ne sommes donc jamais les témoins d'une ambiance semblable à la psychose d'un Jeffrey Wigand paranoïaque (Russell Crowe dans Révélations).

Un exemple très représentatif de l'incapacité du film à réitérer l'exploit de Heat et Révélations est la musique. À nouveau signée Lisa Gerrard et Pieter Bourke (comme sur le précédent), elle tente d'atteindre le même résultat, c'est-à-dire participer de façon capitale à l'atmosphère du film, mais en vain. Les acteurs sont bons, la photo est phénoménale (Emmanuel Lubezki, déjà responsable du magnifique Sleepy Hollow) mais le coeur n'y est pas. Le réalisateur paraît trop détaché de ce projet dont il n'est pas l'instigateur, un projet qui traîne à Hollywood depuis des années.

par Robert Hospyan

En savoir plus

Quelques liens :

Partenaires