Agents très spéciaux - Code UNCLE

Agents très spéciaux - Code UNCLE
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Agents très spéciaux - Code UNCLE
The Man from UNCLE
États-Unis, 2015
De Guy Ritchie
Scénario : Guy Ritchie, Lionel Wigram
Avec : Henry Cavill, Hugh Grant, Armie Hammer, Alicia Vikander
Photo : John Mathieson
Musique : Daniel Pemberton
Durée : 1h54
Sortie : 16/09/2015
Note FilmDeCulte : ***---
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Au début des années 60, en pleine guerre froide, Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E. retrace l'histoire de l'agent de la CIA Solo et de l'agent du KGB Kuryakin. Contraints de laisser de côté leur antagonisme ancestral, les deux hommes s'engagent dans une mission conjointe : mettre hors d'état de nuire une organisation criminelle internationale déterminée à ébranler le fragile équilibre mondial, en favorisant la prolifération des armes et de la technologie nucléaires. Pour l'heure, Solo et Kuryakin n'ont qu'une piste : le contact de la fille d'un scientifique allemand porté disparu, le seul à même d'infiltrer l'organisation criminelle. Ils se lancent dans une course contre la montre pour retrouver sa trace et empêcher un cataclysme planétaire.

MY TAILOR IS RITCHIE

Au milieu de tous les blockbusters estivaux, Agents très spéciaux est celui dont le budget est le plus bas. De nos jours, 75 millions de dollars, pour une grosse machine, ça n'est "rien". Et au vu du film, cela se comprend totalement. En réalité, Agents très spéciaux n'est pas du tout un blockbuster. Ce n'est peut-être pas un hasard si des noms tels que Quentin Tarantino et surtout Steven Soderbergh ont été attachés au projet parce que ce sont les deux cinéastes auxquels on pense durant la séance face à l'approche de Guy Ritchie, en décalage avec ce qu'on attend d'une adaptation mainstream d'une vieille série TV méconnue. Ritchie n'a pas repris le scénario de Scott Z. Burns (fidèle collaborateur de Soderbergh), signe lui-même le script - une première depuis 2008 - et par conséquent, un film qui paraît plus personnel que les derniers (les personnages qui se font balader, la foire aux accents). Ses Sherlock Holmes portaient clairement sa patte, avec leur délire street/gitan, et on retrouve beaucoup de cet humour décalé qu'il y avait dans le second. On ne rit jamais aux éclats, parce qu'Agents très spéciaux n'est pas ce genre de film. Mais la comédie est clairement plus réussie que le reste dans ce film d'espionnage qui se désintéresse de l'action, comme en témoigne cette très jolie séquence de Solo laissant Kuryakin en pleine poursuite de hors-bord tandis qu'il se fait un bon chianti en écoutant de la musique italienne. Ritchie se sent par moments obligé d'assurer un cahier des charges qu'il remplit de manière un peu faiblarde (les deux poursuites en voiture, au début et à la fin du film, sont globalement fonctionnelles).

Une fois de plus, c'est la dynamique de duo si chère à Ritchie qui donne ses meilleurs moments au film (exemple : Solo et Kuryakin en fashionistas se disputant sur la façon dont devrait être habillée la fausse fiancée de l'un d'eux pour la mission), d'autant plus qu'Henry Cavill s'en donne à cœur joie dans un nouveau rôle d'américain mais à l'extrême opposé de son Clark Kent emo. Il est du coup assez dommage que le récit, une origin story racontant la naissance du tandem, garde les deux protagonistes trop souvent séparés. La bromance n'est pas aussi touchante que celle de Sherlock Holmes (qui se passait intelligemment de montrer la rencontre entre Holmes et Watson). Alicia Vikander a une ou deux bonnes scènes mais la romance est précipitée et son personnage quelque peu sacrifié, à l'instar de l'autre rôle féminin du film, la méchante. Ritchie paraît plus enamouré de l'imagerie et du ton des films années 60 (la musique de western spaghetti, l'Italie de Fellini, la mode de l'époque) que par les rouages du genre (la mission des espions et le plan du méchant sont rudimentaires au possible). Il y a quelques belles idées de mise en scène et une sublime photo de John Mathieson (Gladiator, X-Men : First Class) mais si le film est une merveille pour les yeux et les oreilles, il manque de la substance derrière le style. Et il n'était pas nécessaire de rendre hommage au rythme daté des films des '60s... S'il n'est pas aussi abouti qu'un Soderbergh ou un Tarantino dans son approche "post-moderne", Agents très spéciaux reste une tentative plutôt plaisante.

par Robert Hospyan

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