Agents secrets

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Quatre agents secrets sont chargés par la DGSE de saboter un bateau mouillant dans les eaux marocaines. Lisa veut quitter le service, la mission terminée, au grand dam de Georges avec qui a elle a noué une amitié ambiguë.

DES SOURIS ET DES HOMMES

Frédéric Schoendoerffer s’attaque à un pari ambitieux pour seulement son second film: renouer avec le cinéma politique et d’espionnage français, genre disparu de nos écrans depuis l’insuccès rencontré par les magnifiques Patriotes d’Eric Rochant. Oser placer sa caméra dans les rouages les plus hermétiques de l’Etat est visiblement une tradition familiale. Avec l’inoubliable 317e Section, terrible témoignage sur un conflit oublié, la guerre d’Indochine, Pierre Schoendoerffer avait marqué par son audace l’histoire du cinéma hexagonal. Le fils reprend le flambeau avec courage en exploitant une triste affaire de la République, l’explosion à quai du Rainbow Warrior. Sa vision du monde des espions échappe au glamour habituellement utilisé pour représenter ce corps de métier qui a toujours excité l’imaginaire cinématographique. Pas de James Bond dans Agents secrets, juste des soldats de l’ombre qui exécutent des missions, dont ils ignorent les tenants et les aboutissants. Ce point de vue documentaire, déjà utilisé dans Scènes de crimes, le premier et remarquable film du cinéaste, déroutera certainement le spectateur avide de sensations fortes. Exceptée la scène d’ouverture, l’action est volontairement non spectaculaire.

RAISON ET SENTIMENTS

Tel un scientifique qui observerait une fourmilière au microscope, Frédéric Schoendoerffer établit une distance avec ce qu’il dissèque, analysant dans le moindre détail la mécanique d’une affaire d’état. Que voit-on alors dans Agents secrets? Différentes routines qui s’entrecroisent sur un Boléro signé Bruno Coulais. Celle du travail de quatre agents en mission, simples touristes qui attendent le jour J pour passer à l’action, celle d’un amour impossible entre le bouillant Georges et la belle Lisa qui doivent faire semblant d’être mari et femme, celle des grands de ce monde qui choisissent sans remord qui sera la future cible et le futur sacrifié. La première partie à Casablanca est assurément la plus réussie. Formidablement montée, la préparation de la destruction d’un navire du trafiquant d’armes prend des aspects de ballets abstraits. Et si Frédéric Schoendoerffer perd ensuite un peu le fil de son récit, l’encombrant d’un surplus de romanesque, Agents secrets demeure l’une des plus belles tentatives d’un cinéma de genre intelligent et réaliste, une réussite qui démontre le potentiel de son réalisateur amoureux des romans de John Le Carré et des longs métrages de Brian De Palma.

par Yannick Vély

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