A l'ombre de la haine
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Monster's Ball
, 2001
De Marc Forster
Scénario : Will Rokos
Avec : Halle Berry, Peter Boyle, Heath Ledger
Durée : 1h55
Sortie : 20/03/2002
Comment un gardien de prison raciste tombe amoureux de la veuve d'un homme qu'il a exécuté, parvenant à s'affranchir de la haine qui les habite.
Présenté ainsi, A l'ombre de la haine dégage un parfum de pathos édifiant...malheureusement, le film ne s'en affranchit pas totalement. Le scénario, signé Millo Addica et Will Rokos (nommés à l'oscar pour leur travail), s'appuie trop maladroitement sur l'aspect "nous avons tant à partager" des deux principaux (et en apparence opposés) protagonistes. Dommage, car le film est malgré tout porteur d'un joli message d'espoir, mettant en scène deux paumés aux vies sacagées qui tentent de s'en sortir en unissant leurs forces. Dommage car le scénario s'égare trop souvent sur de bizarres chemins de traverse: un prologue qui fait penser à un film de prison (alors que non), une rupture/réconciliation qui tient de la mauvaise comédie romantique (bien que le film soit ici exempt de tout ressort comique), ou une scène de cul très crue mais très étrangement montée, agrémentée d'effets sonores superflus et plutôt ridicules...
Le salut vient en partie de l'humanité des personnages et la force de leur interprétation. On a beaucoup loué celle d'Halle Berry (louanges méritées) dans un rôle complexe (et plutôt inhabituel) de mère à fleur de peau, mais il ne faudrait pas oublier le monumental Billy Bob Thornton qui, dans un rôle plus difficile à cerner, délivre une performance à la hauteur de ses précédentes et très brillantes sorties dans The Barber ou Bandits. Ils sont la principale attraction d'un film batard, entre l'atmosphère sèche de l'Amérique profonde (lenteur, musique sourde) teintée d'une réelle noirceur, et une touche d'espoir certes réjouissante mais pas toujours habilement amenée (à l'image d'un plan final très mignon mais très naïf).
