Cartel

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Cartel
Counselor (The)
États-Unis, 2013
De Ridley Scott
Scénario : Cormac McCarthy
Avec : Javier Bardem, Penélope Cruz, Cameron Diaz, Michael Fassbender, Brad Pitt
Photo : Dariusz Wolski
Musique : Daniel Pemberton
Durée : 1h51
Sortie : 13/11/2013
Note FilmDeCulte : **----
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La descente aux enfers d’un avocat pénal, attiré par l’excitation, le danger et l’argent facile du trafic de drogues à la frontière américano-mexicaine. Il découvre qu’une décision trop vite prise peut le faire plonger dans une spirale infernale, aux conséquences fatales.

CORMAC À TIRE-LARIGOT

Sur la simple base du synopsis, Cartel ne semblait rien présenter de très original. On était même en droit de craindre un Ridley Scott revenu à son schéma post-résurrection, alternant films au propos ambitieux (Black Hawk Down, Kingdom of Heaven, American Gangster) et films plus récréatifs (Hannibal, Les Associés, Une grande année). Toutefois, au vu du film, on comprend davantage ce qui a pu attirer le cinéaste vers ce scénario original de l'auteur de No Country for Old Men - dont on retrouve le décorum, la noirceur, le désespoir - dans cette approche atypique du genre. Sans réelle intrigue, le film se divise en deux trames suivant principalement, d'un côté, la vie friquée du "Counselor" et de son entourage (tous criminels), et de l'autre, un deal dans lequel ces personnages sont impliqués et qui va inévitablement mal tourner. Dans cette manière d'aborder une histoire mille fois vue en s'attardant sur l'insouciance de personnages qui se croient assez malins pour s'en sortir, Cormac McCarthy semble exploiter la banalité des événements comme pour traiter de la fatalité liée à une vie de crime. La structure non-conventionnelle donne l'impression de voir un long premier acte d'exposition et de caractérisation grossière qui bascule dans un troisième acte avec ces dénouements attendus, mais sans passer par un deuxième acte. Le scénario semble si peu intéressé par les rouages éculés du genre qu'il intervient comme un commentaire (post-moderne?) sur ce dernier.

Le souci, c'est que le film ne fait que ça. Commenter. Et jamais cela ne se fait par le biais de l'action, mais uniquement par le biais des dialogues. L'écriture se résume presque exclusivement à une succession d'échanges entre deux personnages qui discourent sur la nature humaine, la nature du mal, la nature du crime. On sort du film avec l'impression que l'écrivain n'a pas compris qu'au cinéma, une telle littéralité peut-être fatale. S'il y a bien quelques répliques cinglantes qui font mouche au sein de tout ce blabla, l'ensemble n'est jamais engageant. Faire réciter la leçon à ses protagonistes pour jouer la carte de l'abstraction le reste du temps rend le tout bien trop théorique et jamais Scott ne parvient à faire passer le message au travers de simarres. Sa mise en scène léchée et détachée illustre la froideur de cet univers assez adéquatement mais reste à la surface du projet. On retrouve un peu de son cinéma dans ce que le film raconte sur la peur des femmes de pouvoir mais Cartel paraît désincarné, impersonnel, et s'avère sans doute le film le plus raté de son auteur depuis Hannibal.

par Robert Hospyan

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