Le Refuge

Le Refuge
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Refuge (Le)
France, 2010
De Francois Ozon
Scénario : Mathieu Hippeau, Francois Ozon
Avec : Isabelle Carré, Louis-Ronan Choisy, Melvil Poupaud, Marie Rivière
Photo : Mathias Raaflaub
Musique : Louis-Ronan Choisy
Durée : 1h30
Sortie : 27/01/2010
Note FilmDeCulte : **----
  • Le Refuge
  • Le Refuge
  • Le Refuge
  • Le Refuge

Mousse et Louis sont jeunes, beaux et riches, ils s'aiment. Mais la drogue a envahi toute leur vie. Un jour, c'est l'overdose et Louis meurt. Mousse survit, mais elle apprend qu'elle est enceinte. Perdue, elle s'enfuit dans une maison loin de Paris. Quelques mois plus tard, le frère de Louis la rejoint dans son refuge.

BABY BLUES

Après deux projets d'envergure (Angel et ses belles plumes, Ricky et son bébé volant) qui se sont soldés par deux lourds échecs publics, François Ozon revient vers le drame intimiste, une histoire plus simple, son Refuge à lui. L'univers est reconnaissable, deuil aussi soudain qu'impossible et vagues de chagrin façon Sous le sable, ou représentation chamboulée de la famille comme dans la moitié de sa filmographie. Mais Le Refuge cloche. Loin de la profondeur et des ambiguïtés du Temps qui reste ou de 5x2 , Le Refuge n'offre que des personnages creux en moteur trempé de l'intrigue. Ozon disait s'intéresser au thème de la maternité: que l'héroïne (Isabelle Carré, plutôt convaincante dans un contre-emploi loin de ses hystéries habituelles) soit enceinte ou non ne change pourtant rien au film, tant sa grossesse n'est ni exploitée, ni questionnée. Face à elle, un minet fadasse et inexpressif, qui pourrait bien être remplacé par une brioche Pitch parlante qu'on n'y verrait pas la différence. Crise d'inspiration? Chaque virage que prend le scénario aboutit à une impasse, l'irruption de l'amant, la dernière nuit, ou la fin qui ressemble à une porte de secours poussée dans l'urgence. Jamais le film ne sort de ses rails ron-ron, pas grand chose à dire et à montrer, à l'image de sa séquence musicale hantée par un morceau qu'on croirait échappé de la BO finie à l'eau de vaisselle des Chansons d'amour. Seul moment de flottement et d'intérêt: l'irruption, sur la plage, de Marie Rivière, l'égérie de Rohmer qu'Ozon avait déjà employée dans Le Temps qui reste, et qui rappelle au bon souvenir du Ozon plus aventureux, digression étrange et malaise grandissant. Et il n'y a guère qu'à ce court instant qu'on peut se raccrocher.

par Nicolas Bardot

Commentaires

Partenaires