Sean Connery

Sean Connery
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Acteur
États-Unis

Certains l'ont rêvé revêtant les oripeaux de Gandalf le Blanc, sorcier à la longue barbe et au regard sage. Pour d'autres, il sera toujours James Bond, bondissant de complots en filles dénudées, laissant le charme agir. A 70 ans passés, Sean Connery est un peu le grand-père idéal, beau comme un dieu, so british, charmeur et intelligent, avec une pointe d'ironie. Il a su construire une carrière variée, sachant battre des sentiers éloignés de ceux qui l'ont fait connaître. Sean Connery ou l'art d'imposer le chuintement avec style.

MY NAME IS SEAN

L'Ecosse chevillée au corps, Thomas Sean Connery est inondé par les lumières de la vie le 30 août 1930 à Edimbourg dans une famille pauvre. Très tôt, le grand Sean (1m90 au garrot) quitte l'école et s'engage dans l'armée, où il ne restera que trois petites années. Suivront plusieurs années de galère où le jeune Connery, gagne-petit, s'essaie à divers métiers avant de verser peu à peu dans le monde du show-business et la comédie (dans le King's Theatre). Il se présente au concours de "Mr Univers" et échoue à la troisième place dans la catégorie "Hommes de grande taille". Il participe à un grand nombre de castings en tous genres et obtient quelques rôles d'importance mineure dans divers films et téléfilms périssables. Toutefois, en 1957, l'acteur rencontre Terence Young, futur réalisateur de trois Bond, qui lui offre un troisième rôle dans son Au bord du volcan. Ce n'est donc qu'à trente ans passés que Sean Connery trouve enfin LE rôle de sa vie. Après avoir endossé l'uniforme du simple soldat bourru dans le all-star cast du Jour le plus long, le producteur Albert Broccoli l'engage pour revêtir l'impeccable smoking de l'agent secret. Un succès immédiat fait office de véhicule pour les sphères de la célébrité. Grisé par le succès, l'acteur écossais revêtira six fois encore le costume de l'espion, dont une dernière fois par l'entremise d'un imbroglio juridique permettant un remake d'Opération Tonnerre en dehors de la franchise officielle; Jamais plus jamais. Cela dit, les smokings bondiens collent à la peau et sont parfois pénibles à faire oublier. De tous les sociétaires du permis de tuer, seul Sean Connery est parvenu à se construire une brillante carrière parallèle. Hitchcock en premier lieu l'engage pour tourner en 1964 face à Tippi Hedren dans son Marnie, et Sidney Lumet l'emploie pour la première fois entre deux bonderies pour jouer sur sa Colline des hommes perdus. Les deux hommes tourneront cinq films ensemble.

HORS DU SENTIER DES ESPIONS

Sean Connery l'a parfaitement compris, la meilleure façon d'imposer son nom plutôt que son encombrant rôle fétiche est de choisir systématiquement son contre-pied. Aidé par son charme et son talent d'acteur diversifié, il va passer la majorité des années 60 et 70 à briser l'image de James Bond. Tournant des comédies dramatiques avec Irvin Kershner (futur réalisateur de L'Empire contre-attaque et de Jamais plus jamais) ou en compagnie de Brigitte Bardot dans Shalako, l'acteur intensifie ses rôles sans pour autant omettre l'aspect charmeur qui fait la base de son personnage. Au milieu des années 70, il joue dans le chef-d'œuvre kitsch et culte de John Boorman; Zardoz (1974). Véritable monument d'hallucination visuelle, Connery y évolue dans d'improbables costumes oranges, affublé d'une longue natte et de superbes bacchantes. Parfaitement ancré dans son époque, le film vaut principalement le détour pour ses thèmes SF empruntés de libération des mœurs, et demeure probablement la pièce la plus insolite de sa filmographie. En 1975, Sidney Lumet l'engage pour un second rôle dans Le Crime de l'Orient Express, et tourne la même année dans l'adaptation de Kipling par John Huston de L'Homme qui voulut être roi. L'année suivante, il rejoint Audrey Hepburn pour tourner une variation de la geste de Robin des bois, La Rose et la flèche de Richard Lester (Help!). Il y incarne un Robin vieillissant, voyant son monde s'écrouler sous le poids des ans. Suivront en 1977 et 1979 Un Pont trop loin et La Grande Attaque du train d'or de Michael Crichton, en compagnie de Donald Sutherland.

POINT DE DEDAIN POUR LA MODERNITE

Le tournant des années 80 le voit changer à nouveau de registre. Vieillissant et mettant au placard sa moumoute bondienne après Jamais plus jamais (1983), Sean Connery raréfie ses apparitions. Mais chacune d'elles comptent. Sa légendaire virilité s'est convertie en beauté crépusculaire de l'homme désireux de faire passer le flambeau à la jeune génération. Le Nom de la rose, Highlander, Les Incorruptibles (Oscar du meilleur second rôle), autant de rôles de mentors habiles, bougons ou sages. Terry Gilliam l'engage en 1981 pour jouer Agamemnon dans Bandits, bandits, homme pour qui le jeune héros du film voue une admiration sans borne. Mais qui pourrait oublier le Professeur Henry Jones Senior d'Indiana Jones et la dernière croisade? Juste hommage d'un ex-James Bond pour l'un des plus populaires et des plus géniaux héros du cinéma. Il livre une interprétation parfaitement jouissive d'un pince-sans-rire coincé mais capable de facéties, offrant un jeu et film parfait, un bonheur intégral. Son apparition est d'autant plus marquante qu'avant de réaliser le premier Indiana Jones, Spielberg avait fait part à son ami George Lucas de son intention de réaliser un James Bond. Parfaitement conscient que l'on n'est jamais si bien servi que par soi-même, Sean Connery se transforme à l'orée des années 90 en producteur de ses propres films. Après avoir collaboré avec John McTiernan en 1990 pour l'excellente Poursuite d'Octobre Rouge, il le réengage en 1992 pour réaliser Medicine Man. Il produit en 1993 Soleil levant, adaptation d'un livre de Michael Crichton, qui l'avait dirigé en 1979. En 1996, il incarne un James Bond grunge pour Rock. Parfaite transposition carcérale et humide de l'agent britannique où les similitudes sont savoureuses et savamment orchestrées.

UN MARIAGE AVEC ARETHA FRANKLIN?

Outre son amour du cinéma, Sean Connery tient à s'engager sur le front fort controversé du nationalisme. Chair d'écossais, l'homme se retrouvera fréquemment en bisbille avec l'establishment britannique à cause de sa position en faveur de l'indépendance de sa terre d'origine. Après les populaires A la rencontre de Forrester et Haute voltige, l'homme se calme un peu plus et attend trois nouvelles années pour tourner et produire La Ligue des gentlemen extraordinaires, où il personnifie un Allan Quatermain vieillissant dans la plus pure lignée de ses rôles. Possédant une filmographie à la fois foisonnante et inégale, Sean démarque une volonté très nette de rester au top malgré son âge croissant, cherchant à prouver que son futur est aussi brillant que son passé. Prouesses physiques réalisées par la grâce des cascadeurs et la magie d'un montage adéquat, rôles de mentors éclairés et bourrus, la marque Connery se décline en plusieurs tons. Et si l'on peut se permettre de temps à autres de rêver du Gandalf qu'il aurait interprété, on ne reprochera pas à Peter Jackson d'avoir préféré le génial Ian McKellen. Point de regrets, l'homme va se rattraper à n'en pas douter sur le toujours hypothétique et hautement jubilatoire Indiana Jones 4. Sean ne fait jamais de bêtises.

par Nicolas Plaire

En savoir plus

2005 Indiana Jones 4 2002 La Ligue des gentlemen extraordinaires 2000 A la rencontre de Forrester 1999 Haute voltige 1998 Chapeau melon et bottes de cuir 1996 Rock 1995 Lancelot 1993 Soleil levant 1992 Medicine Man 1991 Robin des Bois, Prince des voleurs 1990 Highlander 2 1990 A la poursuite d'octobre rouge 1989 Family Business 1989 Indiana Jones et la dernière croisade 1988 Presidio 1987 Les Incorruptibles 1986 Le Nom de la rose 1986 Highlander 1983 Jamais plus jamais 1981 Outland 1980 Bandits, bandits 1979 La Grande Attaque du train d'orr 1977 Un Pont trop loin 1976 La Rose et la flèchee 1975 L'Homme qui voulut être roi 1975 Le Lion et le vent 1973 Zardoz 1971 Les Diamants sont éternels 1967 On ne vit que deux fois 1965 Opération Tonnerre 1964 Marnie 1964 Goldfinger 1963 Bons baisers de Russie 1962 Dr. No 1962 Le Jour le plus long

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