IMAGES DERIVEES

Lors des étapes préliminaires de l'écriture du scénario, les auteurs de Toy Story s'interrogèrent sur l'équilibre entre Buzz et Woody. C'est ainsi que l’un des premiers concepts visant à introduire le personnage de Buzz à travers sa série animée fut rapidement abandonnée. John Lasseter et Andrew Stanton pensaient en effet que le personnage de Woody n'aurait aucune chance face à un Buzz encore plus cool que Han Solo. Cependant, de nombreux concepts et stroryboards avaient déjà été dessinés pour l'occasion. Le studio estimant qu'il était dommage de gâcher un si beau potentiel, les planches furent ressorties de leurs cartons et un premier dessin animé d’une heure dix destiné exclusivement au marché vidéo fut réalisé en 2000. Simplement intitulé Buzz l'Eclair, le film: le début des aventures, le film fut dirigé par Tad Stones, le réalisateur attitré des suites Disney. Exit donc les images de synthèse – à l'exception de la courte scène d’introduction – place à l'animation cellulo traditionnelle. Tim Allen reprend du service pour doubler le héros. Une mini série d'une vingtaine d'épisodes suivra la vidéo. Tim Allen se voyant remplacé par un comédien moins onéreux (Patrick Warburton), ce concept ne tiendra qu'une saison. On retrouvera quelques noms connus aux génériques faisant de menues apparitions. Mark Hamill, Haley Joel Osment, Charles Napier, Eric Idle, Peter MacNicoll, Ron Perlman, Clancy Brown ou encore le fameux Dan Castellaneta (génial Homer Simpson) sont appelés en renforts. Au final cet animé classique est une honnête extension de l'univers Toy Story.


Particulièrement adapté à l'univers des jeux vidéos – la séquence d'entrée de Toy Story 2 en est un exemple marquant – les films Pixar se sont souvent retrouvés sur nos consoles et autres ordinateurs. Peu de choses croustillantes à se mettre sous la dent toutefois. Entre les mini jeux Monstres & Cie, les éducatifs Disney avec Woody et Buzz ou le flipper sous la fourmilière de 1001 Pattes, le joueur adulte peinera à trouver matière à faire fumer son joypad. Si la vague des jeux Nemo, déclinés à l'infini sous des formes pédagogiques à faible potentiel ludique, n’avait pas relevé le niveau de ces produits Disney, on se plaisait à espérer que des efforts auraient vu le jour avec le potentiel d’action du nouveau Pixar. Las, ne dérogeant pas à la règle à présent d’airain voulant que seuls les jeux tirés de la licence Star Wars soient dignes d’intérêt, le jeu adapté des Indestructibles s’avère aussi pauvre que son modèle est riche. Répétitif, au gameplay lourd et particulièrement peu original, il n’est même pas sauvé par sa technique fort en retard qui témoigne qu’une fois de plus le budget est passé dans l’acquisition de la licence, trop chère pour pouvoir financer ensuite un développement original. Pas méchant, malgré la désagréable sensation de se faire prendre pour une vache à lait, le jeu Indestructibles ne mérite pas vraiment de figurer dans une ludothèque digne de ce nom.


Ce manque d’imagination se retrouve également dans les mini jeux rajoutés dans les coffrets DVD Monstres & Cie et Nemo, pâles copies de ceux proposés par les classiques Disney. Heureusement, pour compenser, Pixar a soigné les bonus techniques de ses films offrant dans chaque édition spéciale de DVD des visites guidées dans la joie et la bonne humeur. Des salles de storyboard aux ordinateurs de montages, John Lasseter, Andrew Stanton, Pete Docter et Lee Unkrich se délectent à nous faire partager les secrets qui se cachent derrière la conception de leurs joyaux. On y découvre avec un certain plaisir les premières versions des scénarios, la présentation hilarante de 1001 Pattes pour les studios Disney, les logiciels créés spécialement pour animer les mouvements de foule de la colonie de Tilt, la fourrure de Sulli, les plis du T-shirt de Bouh ou l’eau de l’Océan de Marin et Dory et tant d’autres merveilles. En attendant le coffret Indestructibles au rayon jeux éducatifs, des petits divertissements en ligne sont disponibles sur les sites officiels. Quant aux bonus, les studios Pixar ont d'ores et déjà mis en vente leur désormais traditionnelle bible racontant, croquis de storyboard à l’appui, la genèse du film (The Art of The Incredibles, livre exclusivement en anglais) ainsi que trois comic-books retraçant les aventures de notre famille de super-héros.

Julie Anterrieu et Nicolas Plaire