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LA NOUVELLE VOITURE DE BOB
Mike’s New Car
Etats-Unis, 2002
De Pete Doctor et Roger Gould
Scénario: Pete Doctor, Jeff Pidgeon, Roger Gould, Rob Gibbs
Durée: 4 min
C'est un jour comme un autre à Monstropolis. Bob montre sa nouvelle
voiture à Sulli en lui vantant les mérites des six roues motrices. Il l'invite à monter à bord et profiter de toutes
les options. Seul souci: Bob ne les maîtrise pas encore toutes. Proposé en supplément sur le DVD de Monstres &
Cie, La Nouvelle Voiture de Bob est la preuve par l'image de la suprématie absolue de Pixar dans son
domaine. Parfaitement rythmé, techniquement sans faille et agrémenté d'un sens du rythme incomparable, le court
métrage est un monument de la slapstick comedy: le pauvre corps de Bob se retrouve ainsi infligé des pires
outrages par sa voiture. Le tout sous l'œil bienveillant de son ami Sulli qui, calme et professionnalisme obligent,
sortira Bob de ce nouveau, mais irrésistible mauvais pas. Outre la joie de retrouver les deux personnages principaux
de Monstres & Cie, le film nous replonge avec un immense bonheur dans la douceur sereine d'un après-midi
ensoleillé à Monstropolis.
Nicolas Plaire
DROLES D’OISEAUX
For the Birds
Etats-Unis, 2000
De Ralph Eggleston
Scénario: Ralph Eggleston
Durée: 3 min
Chargé de la direction artistique sur Toy Story et du design des
décors sur Le Monde de Nemo, scénariste pour Monstres & Cie, Ralph Eggleston réalise ici son premier
court métrage. Un groupe de petits oiseaux égoïstes prend place sur une ligne à haute tension et se moque d’un plus
gros spécimen, perché à proximité. Ce dernier décide d’approcher la communauté. Les magiciens de Pixar nous offrent
encore un bijou d’animation. Ils accomplissent une double prouesse: donner vie à des créatures pourvues de poils et
de plumes, les deux bêtes noires des animateurs, et les rendre incroyablement expressives. En plus des piaillements
ordinaires, ils exploitent à merveille toute une variété de comportements distincts qui participent à la
caractérisation des oiseaux. En apparence tous identiques, les volatiles possèdent chacun de subtils détails: des
yeux écarquillés pour l’un, des sourcils froncés pour l’autre, une extrême nervosité pour un troisième... Appuyé par
un sens inné de la chute comique développé par Pixar, ce travail sur la forme du visage rend hilarant chaque gag de
Drôles d’oiseaux. Il permet aussi, dans un registre plus dramatique, de parer les personnages d’expressions
humaines, immédiatement émouvantes.
Robert Hospyan
LE JEU DE GERI
Geri’s Game
Etats-Unis, 1997
De Jan Pinkava
Scénario: Jan Pinkava
Durée: 4 min
Un vieil homme se prépare à jouer aux échecs. Seulement, son adversaire
n'est autre que lui-même, dans un accès enfiévré de schizophrénie ludique. Coup après coup, ôtant puis réajustant ses
lunettes, le vieil homme - caméo remarqué dans Toy Story 2 - va simultanément perdre et gagner sa partie.
Lauréat de l’Oscar du meilleur court métrage d'animation en 1997, Le Jeu de Geri est à l’origine, comme toute
œuvre de Pixar, un laboratoire technologique. L’'expérimentation, ici l'animation des vêtements humains, importe moins
que le montage virtuose et l'espièglerie du vieil homme. Avec un découpage semblable à la fameuse scène de Gollum dans
Les Deux Tours, Jan Pinkava (qui prépare actuellement le tournage de Ratatouille, prévu pour 2006)
respecte un canevas simple mais efficace. Il crée l’effet de confusion désiré: mettre en scène deux personnages que
l'on pourrait croire différents. Malicieux dans l'âme, le perdant se joue de lui-même afin de remporter la partie et
ainsi récupérer l’objet convoité, mise de leur petit pari.
Nicolas Plaire
KNICK KNACK
Etats-Unis, 1989
De John Lasseter
Scénario: John Lasseter
Durée: 4 min
Difficile de briser la glace quand on est un bonhomme de neige prisonnier
d’une boule en verre. Dernier court métrage en date de John Lasseter, Knick Knack est une (trop brève)
récréation fortifiante, un regard piquant sur l’incompatibilité des saisons et des milieux. Soit l’impossible
rencontre de deux microcosmes, séparés par une maudite cloison. A gauche, cocotiers, flamand rose et planches de surf.
A droite, cache-col, couvre-chef et igloo en carton. L’imagination fantasque de John Lasseter peut désormais insuffler
vie à n’importe quel bibelot (la signification même du terme "knick knack" en anglais), avec une préférence
marquée pour les objets oubliés, passés de mode ou dissonants. Comme toutes les créations de Pixar, Knick Knack
hérite de volumes seyants et de rondeurs harmonieuses, mais la candeur affichée cache des pulsions plus coquines.
Lasseter réinterprète avec une évidente jubilation les classiques de Tex Avery et de Chuck Jones. Interpellé par une
affriolante playmate, le séquestré élabore les stratagèmes les plus brutaux pour s’évader. Inutile de préciser
que le calvaire du petit bonhomme de neige (explosions, malchance, chutes à répétition) se transforme vite en
pirouettes hilarantes. Un an après Tin Toy, le trait s’est encore affiné. 1989 marquera également les débuts
de Pixar dans la publicité.
Danielle Chou
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