Les années 70 sont le berceau de la blaxploitation. C'est durant cette période prolifique, aussi bien en petits bijoux qu'en nanars monumentaux, que Marvel Comics Group s'entiche d'un nouvel héros, Blade. Imaginé par Gene Colan et Marv Wolfman, cet Afro-américain traque les vampires et les extermine dans le seul but de venger sa mère, mordue peu avant son accouchement.




Digne descendant de Shaft, Blade ne connaîtra qu'un succès très relatif auprès des lecteurs. Le tueur aura rencontré, durant sa courte carrière, des personnages
 
insolites. C'est précisément à cet instant que le cinéma s'intéresse à lui... (un descendant de Van Helsing et un détective vampire nommé Hannibal King comme partenaires) et mené des combats acharnés (contre son ennemi mortel Deacon Frost et même Dracula). Un peu plus de dix ans s'écoulent et le trio Blade - Van Helsing - King se retrouve sur le papier pour former les héros de la série Nightstalkers. Blade est désormais un dangereux psychopathe complètement obnubilé par la chasse aux vampires... La série, pourtant de qualité médiocre, met en avant le personnage et lui
 
permet d'avoir son propre comics. Wesley Snipes EST Blade (ce qui à l'image est incontestable !), un chasseur de vampires mi-homme mi-vampire secondé par Whistler (Kris Kristofferson), son mentor. Les deux hommes mènent une croisade jour et nuit ayant pour but de massacrer le plus de monstres possible. Le Daywalker ("Celui qui marche le jour") comme l'appellent les créatures de la nuit, n'est pas seulement leur fléau, il est aussi la composante essentielle d'un dangereux rituel vampi- rique.
 
En effet, d'après une prophétie, il est possible aux vampires de devenir insensible aux rayons du soleil après avoir sacrifié un être tel que Blade durant un ancien rituel. C'est Deacon Frost (Stephen Dorff), un jeune vampire aux ambitions démesurées, qui décide de mettre en application ce terrible plan. Ce dernier est un individu de la pire espèce, il ne respecte aucune règle, pas même celles dictées par les vampires les plus anciens. Il est prêt à tout pour arriver à ses fins. C'est incontestable
 
Blade réussit là où Spawn échoue et échoue là où Batman réussit. C'est-à-dire que Blade s'en sort magnifiquement bien sur l'aspect comics, mais n'est plus du tout à la hauteur lors des scènes non spectaculaires où les personnages discutent entre eux. La faute en incombe aux dialogues insipides qui ne fonctionnent pas toujours. C'est un film, pas un comics. On pardonne totalement au personnage ses poses impossibles car c'est un super-héros, mais on n'admet que très difficilement des dialogues idiots. Une fai-
 

blesse qui nuit terriblement au film pourtant très prometteur.



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Le début du film est, à ce titre, spectaculaire! Le coucher de soleil sur les buildings nous met dans une ambiance de frayeur.et la séquence de la boîte de nuit qui s'ensuit est un pur moment de joie. Une musique entraînante, des idées délirantes (les jets de sang) et l'arrivée du héros. On nage dans le bonheur pour un fan de comics no-tamment lorsque débute le jeu de massacre où les corps des vampires craquent, explosent et tombent en cendres sous les coups de
 
Blade, véritable maestro de l'empalement. Stephen Norrington (Death machine) maîtrise totalement la séquence, on est véritablement plongé dans un comics délirant. Malheureusement, ces dix premières minutes seront les meilleures. Le film s'enlisant par la suite dans un scénario fléché avec ces fameux dialogues insipides. Le plus dommage étant qu'on ne se rattrapera pas avec des scènes d'action de haut niveau.



Néanmoins, Norrington nous distille quand même quelques séquences très fortes comme celle de ces vampires, vêtus de casques noirs, contemplant un lever de soleil, ou encore la danse frénétique de fausses écolières nippones devant une clientèle japonaise vraisemblablement perv- erse. Si Blade est une réussite incomplète, il n'en demeure pas moins un spectacle agréable avec des acteurs dévoués à leur cause (Stephen Dorff est
 
inquiétant à souhait et Wesley Snipes se prend vraiment pour le personnage!). On retiendra surtout Stephen Norrington qui, pour sa deuxième réalisation, s'en sort plutôt pas mal avec des scènes d'actions relativement bien maîtrisées et des effets spéciaux bien sanglants (explosions de vampires très gores!) mais aussi très soignés (les vampires qui se désagrègent). Blade est l'un des meilleurs films de super-héros mais sa suite,
 
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réalisée par Guillermo Del Toro a prouvé qu'on pouvait aller encore plus loin...