Walk the Line
De Mangold James
Éditeur : Fox Pathé Europa
Zone 2
Nombre de disques : 1
Sortie : 30/08/2006
Avant que Johnny Cash ne devienne une légende et une inspiration pour toute une génération d’artistes… Ses débuts chez Sun Records, ses tournées avec les premières rock stars de l’histoire, ses colères, ses dépendances, ses rencontres et la maturation de sa relation avec June Carter.
PEOPLE GONNA STOOP AND BOW
1996, plongé dans le pays des flics sur les rives de l’Hudson, immergé dans l’ambiance de sa ville natale, James Mangold pense déjà à un projet futur: faire transpirer à l’écran un autre repère de son enfance, la voix caverneuse de Johnny Cash. De relations adéquates en heureux hasards de circonstances, il rencontre rapidement, avec son co-scénariste Gill Dennis, l’homme en noir et sa muse. Prenant avidement des notes au cours d’entretiens passionnés, les deux hommes définissent peu à peu leur axe de travail: montrer au public les débuts du chanteur/compositeur, l’émergence du rock, les tournées d’après-guerre dont finalement peu de personnes connaissent les rouages. Le scénario prend forme et fait régulièrement des aller-retour entre les studios et la maison des Cash. Le couple s’investit à fond dans le projet, visite les plateaux de tournage du réalisateur et du chef opérateur, valide le choix des acteurs. 2003, alors que la production se met en place et contacte Reese Witherspoon, June Carter décède, cinq mois avant Johnny Cash. Les acteurs, qui n’auront jamais ou que peu côtoyé leurs modèles, s’embarquent corps et âme dans ce projet qui prend des allures d’hommage. Camp d’entraînement pour chanteurs et musiciens sous l’égide de T-Bone Burnett, enregistrement d’un disque, Reese Witherspoon et Joaquin Phoenix dépassent leurs limites. Quand le film est présenté au festival de Toronto deux ans après la mort de Johnny Cash, l’intensité des interprétations fait mouche.
HOTTER THAN A PEPPER SPROUT
La qualité de Walk the Line réside en effet dans ce parti pris d’avoir tout misé sur la performance de ses acteurs en leur demandant d’enregistrer live, sans doublage. Sans jamais prétendre imiter les voix inaccessibles de Johnny et June, les deux interprètes ont misé le tout sur la spontanéité et la simplicité. Comment leur voix raisonne dans leur propre corps, comment elle imprègne leurs mouvements, leurs jeux de scène. Guitare et autoharp rivées dans les bras comme des extensions corporelles, ils offrent des prestations scéniques d’une qualité incroyable, faisant ressortir toute la puissance émotive et viscérale qui accompagnait les concerts d’époque. La réalisation de ces séquences suit le mouvement. Lumières brutes éclairant les interprètes sans fioriture, saisis par des angles de prises de vue peu conventionnels pour de la captation de spectacle. James Mangold place la caméra sur scène. Parfaitement fluide, la steadycam trace sa route entre les stars qui défilent, les filme sous tous les angles en intégrant le public dans la plupart des plans. L’espace scénique devient un nouveau monde. Celui où Johnny s’habille de noir et chante son enfermement. Celui où June fait éclater son humour à travers ses yeux pétillants, laissant de côté ses ennuis de divorce et de mère célibataire. Celui où tous deux se retrouvent, enfin seuls, tissant leur intimité sous le regard attentif de centaines de spectateurs.
GO AHEAD AND WRECK YOUR HEALTH
Serait-ce alors pour mieux faire ressortir ces instants fiévreux et remarquables, ces îlots de vie comme des bouffées d’air dans le marasme ambiant qui entoure les personnages, que James Mangold a choisi un scénario plan-plan et une réalisation plus que classique, à la limite de l’insignifiant, lors des séquences non musicales? Car si le travail esthétique (aussi bien au niveau de la photographie que des décors ou des costumes) et le jeu des acteurs restent d’une très grande qualité, la mise en scène, quant à elle, prend un coup de mou, se laissant aller dans les facilités du genre. Biopic construit comme un long flash-back amenant au concert clé de Johnny Cash à Folsom Prinson, Walk the Line est constamment sur ce fil du rasoir dont parle le titre. A deux doigts de sombrer dans le gros hommage glamour qui tâche et perd de sa saveur au fil du temps, il se voit sans cesse repêché par l’alternance de ces scènes rythmées et enivrantes où déborde l'énergie des interprètes. Les Oscars ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Alors que les deux acteurs principaux ainsi que les costumes, le montage et le son sont nommés dans leurs catégories respectives, James Mangold et Gill Dennis sont restés sur le carreau. Avec déjà de nombreuses récompenses dans la poche, dont notamment celles du Screen Actors Guild et des Golden Globes, Reese Witherspoon fait déjà figure de favorite pour la cérémonie du 5 mars prochain.
Bonus
IMAGE & SON
- Nous n’aurons pas grand chose à dire sur le transfert numérique de cette image tant l’éditeur à encore une fois mis les petits plats dans les grands. Couleurs chatoyantes et chaudes, définition efficace, piqué pointilleux et rendu identique à l’image aperçue en salle. On aurait tort de s’en priver. - Sur cette édition, 3 pistes sont disponibles. Mais peut-être pas comme les puristes l’auraient souhaité. En effet si la version française se taille la part du lion grâce à un mixage en Dolby Digital 5.1 et une autre version en DTS, la version originale n’est disponible qu’en 5.1. Dommage. Mais cela n’enlève cependant rien à l’excellence du transfert qui sais faire profiter le spectateur d’un son très fluide et d’une belle dynamique d’ensemble. La puissance se permet même d’être accentué lors des scènes de concert. Que demande le peuple ?
BONUS
- Le premier des bonus, et pas des moindres, disponible sur cette édition simple est tout simplement le Commentaire audio de James Mangold. L’exercice de style auquel se prête bien consciencieusement le réalisateur prend le temps de distiller un maximum d’information sur et autour de son film, n’oubliant pas de faire la part belle aux comédiens et à leurs rôles. Et en écoutant la voix et les propos de Mangold, on s’aperçoit très vite à quel point il s’est investi dans sa fonction de metteur en scène avec passion, tant ses dires semble-on ne peu plus authentique et passionné. Une belle leçon de franchise. - Viennent ensuite dix Scènes coupées avec les commentaires de James Mangold en option. Le réalisateur explique évidemment pourquoi ces scènes ont été retirées du film, le plus souvent pour une histoire de rythme, et s’évertue en plus à leur rendre hommage. Mais même dépourvues de commentaires, chacune de ces scènes et trouve un intérêt, ne serais ce que pour prolonger le plaisir du film. - Enfin, la Bande-annonce cinéma du film, vient terminer la liste des maigres bonus de cette édition simple. - À noter quand dans l’édition collector double dvd, les suppléments contiennent également de nombreux documentaires intitulés: Le juke-box de Johnny Cash : séquences musicales intégrales du film, Alliance de feu : la passion de Johnny et June, Folsom : le retour de Cash, Devenir Cash / devenir Carter, Cash et la foi ainsi qu’un Making of.
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Interactivité :
IMAGE & SON
- Nous n’aurons pas grand chose à dire sur le transfert numérique de cette image tant l’éditeur à encore une fois mis les petits plats dans les grands. Couleurs chatoyantes et chaudes, définition efficace, piqué pointilleux et rendu identique à l’image aperçue en salle. On aurait tort de s’en priver. - Sur cette édition, 3 pistes sont disponibles. Mais peut-être pas comme les puristes l’auraient souhaité. En effet si la version française se taille la part du lion grâce à un mixage en Dolby Digital 5.1 et une autre version en DTS, la version originale n’est disponible qu’en 5.1. Dommage. Mais cela n’enlève cependant rien à l’excellence du transfert qui sais faire profiter le spectateur d’un son très fluide et d’une belle dynamique d’ensemble. La puissance se permet même d’être accentué lors des scènes de concert. Que demande le peuple ?
BONUS
- Le premier des bonus, et pas des moindres, disponible sur cette édition simple est tout simplement le Commentaire audio de James Mangold. L’exercice de style auquel se prête bien consciencieusement le réalisateur prend le temps de distiller un maximum d’information sur et autour de son film, n’oubliant pas de faire la part belle aux comédiens et à leurs rôles. Et en écoutant la voix et les propos de Mangold, on s’aperçoit très vite à quel point il s’est investi dans sa fonction de metteur en scène avec passion, tant ses dires semble-on ne peu plus authentique et passionné. Une belle leçon de franchise. - Viennent ensuite dix Scènes coupées avec les commentaires de James Mangold en option. Le réalisateur explique évidemment pourquoi ces scènes ont été retirées du film, le plus souvent pour une histoire de rythme, et s’évertue en plus à leur rendre hommage. Mais même dépourvues de commentaires, chacune de ces scènes et trouve un intérêt, ne serais ce que pour prolonger le plaisir du film. - Enfin, la Bande-annonce cinéma du film, vient terminer la liste des maigres bonus de cette édition simple. - À noter quand dans l’édition collector double dvd, les suppléments contiennent également de nombreux documentaires intitulés: Le juke-box de Johnny Cash : séquences musicales intégrales du film, Alliance de feu : la passion de Johnny et June, Folsom : le retour de Cash, Devenir Cash / devenir Carter, Cash et la foi ainsi qu’un Making of.