Vendredi 13
De Nispel Marcus
Éditeur : Paramount
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h37
Sortie : 11/08/2009
Un groupe d'adolescents découvre le camp de Crystal Lake en même temps que le terrifiant Jason Voorhees et ses intentions meurtrières...
LE SAIGNEUR DES ADOS
C’est à la vision de ce nouveau remake, énième relecture d’un classique du cinéma d’horreur ayant déjà donné lieu à pas moins de dix autres suites, que l’on comprend finalement qu'il était vain d'en attendre quoi que ce soit... Vain car le personnage de Jason, mongolien ressuscité, n’offre aucune prise à ses scénaristes. Quoi que l’on pense du résultat, les remakes de Massacre à la tronçonneuse et de Halloween apportaient, ou tentaient de le faire, un sang neuf via de nouveaux personnages pour le premier, et une recaractérisation du tueur pour le second. Or, on aura beau humaniser Jason, le rendre plus rapide, moins raide, le montrer d'abord avec son sac à patates puis avec son masque de hockey, rien n'y fait, il reste un mec qui butte des jeunes dans une forêt. Le film reste donc un Vendredi 13 dans la plus pure tradition avec un budget dix fois plus imposant. C'est sa première qualité… mais aussi sa principale limite. Qualité parce qu'on retrouve typiquement les dialogues crétins et la psychologie réduite des personnages habituels de la série et qu’il est difficile à croire que ça puisse ne pas être fait exprès ; limite parce que venant après dix ans de vague post-Scream. D'autant plus que le film, formellement, ne cherche jamais à retranscrire le visuel des années 80 : l’image reste très léchée, jamais granuleuse, putride ou poisseuse comme pouvait l'être, par moments, celle du remake de Massacre à la tronçonneuse (pourtant déjà photographié par Daniel Pearl). Malgré tout, le côté frontal du film (on est vraiment dans un petit budget d'horreur, nichons, obsédés, et meurtres gores à l'appui) séduit. De même que son approche compilatrice, le film récupérant un bon nombre de moments forts des épisodes de la série : la décapitation (honteusement hors champ !) de la mère (le 1), Jason avec un sac sur la tête (le 2), la jeune fille ressemblant à la mère de Jason (le 2), Jason sans masque (le 3) puis avec le masque de hockey (le 3), la nana tuée dans un sac de couchage (le 7), Jason au fond du lac (le 6), le dernier plan "traumatisant" (le 1)... Mais, à moins de chambouler le mythe, ce que les scénaristes ne cherchent jamais à faire, ou d'iconiser au maximum le personnage (échec total à ce niveau), la marge de manœuvre restait bien entendu réduite.
Bonus
Tout le monde connaît la légende, tout le monde connaît le monstre derrière le masque de hockey. Avec ce reboot de l'un des plus grands boogeyman du cinéma, Paramount à donc su offrir aux spectateurs un film qui tient parfaitement la dragée haute à ses prédécesseurs (certains oseront même jusqu'à affirmer qu'il s'agit du meilleur film de la franchise) tout en donnant aux néophytes de quoi se délecter avec un vieux mythe. Et ce DVD de rendre avec justesse le travail fourni par le réalisateur Marcus Nispel et ses scénaristes Damina Shannon et Mark Swift. Ainsi, la compression numérique arrive à restituer pleinement l'atmosphère fun et trash du film en faisant tranquillement mais assurément travailler votre installation. Image aux contrastes imposant et aux noirs profond (un très faible grain se fait tout de même ressentir) et son tonitruant en façade mais malheureusement moins proprement exploité en surround, la galette numérique offre donc au possesseur la possibilité de s'en repayer une tranche jusqu'à plus soif sans qu'il ai l'impression d'avoir été pris pour une vache à lait (ce qui arrive souvent avec ce genre de production). Au niveau des suppléments, on pourrait trouver cette édition assez avare, mais admettons-le ce n'est pas forcément ce que l'on cherche en priorité quand on s'offre un film de cette trempe. Au menu on trouvera donc un segment intitulé La Renaissance de Jason Voorhees qui n'est autre qu'une featurette un peu précipitée de 10 minutes dans laquelle on sent les affres d'un making of un peu plus complet. Le bonus suivant, à savoir Taillader d'un sens à l'autre est une sorte d'honnête complément du premier module qui occupe principalement sa courte durée (là encore une dizaine de minutes) à rehausser le niveau du mythe très affaibli de Jason. Enfin 3 Scènes alternatives qui n'apportent pas grand-chose, si ce n'est une variation sur l'obtention du masque par ce cher Jason, viennent ponctuer cette édition qui n'en fait ni trop, ni pas assez.