V pour Vendetta
De McTeigue James
Éditeur : Warner Bros
Zone 2
Nombre de disques : 1
Sortie : 18/10/2006
Londres, au 21ème siècle. Un gouvernement fascite dirige la destinée de l'Angleterre. Un homme portant le masque du célèbre anachiste Guy Fawkes a juré la perte de cet état policier à la propagande omnipotente. Son nom: "V". Alors qu'il prépare une série d'attentats retentissants, il rencontre une jeune femme, Evey.
REMEMBER, REMEMBER, THE 11th OF SEPTEMBER
L’adaptation du comic-book d’Alan Moore et David Lloyd, brûlot anarchiste culte, tenait du défi impossible, de la gageure cinématographique. La noirceur de sa charte visuelle ainsi que l’extrémisme de ses dialogues et situations n’autorisaient guère, a priori, la sortie sur les écrans américain d’un tel projet, moins de cinq ans seulement après le 11 septembre. Le pari, osé, a été tenu. Sans être parfait, V pour Vendetta réussit à ne pas trop contredire le texte original, même si Alan Moore n’a pas voulu être associé au projet. Il a gardé en mémoire l’expérience désastreuse de From Hell, autre remarquable bande dessinée portée à l’écran. Rendus célèbres pour la trilogie Matrix, les frères Wachowski ont signé un script bavard mais non dénué d’intérêt. L’action n’est plus ancrée dans notre temps, pour éviter toute vaine polémique, mais dans un futur proche, toujours en Angleterre. L’allégorie des années Thatcher est remplacée par un propos plus universel qui pose la question de la légitimité de la rébellion populaire contre un état fasciste. L’action terroriste de V, fruit d’une manipulation eugéniste, est longtemps dissertée afin d’éviter toute incompréhension. Le rythme du film est ainsi relativement lent, la parole prenant une importance considérable au détriment de l’action. Le but n’est pas de glorifier la violence mais bien de justifier son utilisation.
LE MASQUE NE TOMBE PAS
V pour Vendetta reste sans cesse sur le fil, entre la grandiloquence et le grotesque, surtout quand V part dans de longues tirades sans fin, cherchant, par la rhétorique, à expliquer son combat à la jeune Evey. Si Hugo Weaving garde en permanence le masque de Guy Fawkes, monarchiste qui tenta d’incendier le Parlement anglais en 1605, Natalie Portman a plus de chance. Elle peut imposer son personnage d’orpheline fragile mais déterminée grâce à la beauté de son visage et la fermeté de son regard. Sans elle, le film trop centré sur son discours, perdrait beaucoup de son intérêt, l’émotion manquant cruellement. Les seconds rôles sont beaucoup trop anecdotiques pour venir troubler la linéarité du récit. L’explosion finale, si prévisible dès les premières minutes du film, ne provoque pas l’impact attendu. V pour Vendetta comporte néanmoins quelques scènes marquantes comme l’apprentissage d’Evey à la souffrance. James McTeigue, ancien assistant seconde équipe sur de nombreuses super-productions (entre autres, la trilogie Matrix), s’en sort honorablement pour sa première réalisation, même si l’on regrette parfois l’absence d’un grand cinéaste pour sublimer le pesant scénario. N’est pas Terry Gilliam (Brazil) qui veut…
Bonus
IMAGE & SON
Le film n’ayant pas forcément reçu le succès escompté, oserions-nous dire que les éditeurs ont quelque peu bâclé le travail ? Non. Mais l’on ne peut s’empêcher de dire que celui-ci aurait pu être meilleur. Car si les zones de noir s’élèvent à un très bon niveau, c’est lorsque la lumière et les couleurs font leur apparition que cela laisse plus à désirer. Un peu de grain par-ci (peu perceptible ceci dit), un poil de compression inachevé par là (encore une fois seul les possesseurs de matériel ultime s’apercevront de ces défauts), et le DVD perd peut-être de sa magnificence. Mais affirmons que nous sommes quelque peu tatillon.
Comme pour l’image, le constat sonore s’élève au niveau du « pas mal, mais peu mieux faire ». Les canaux frontaux savent se faire directs et la fluidité des dialogues s’en ressent grandement (ce qui est plus que positif) mais les surrounds font un peu pale figure en comparaison. Trop rarement utilisées à plein régime il faut attendre que l’histoire le necessite (et là encore ce n’est pas forcément gagné).
BONUS
Premier bonus à pointer son nez, Construire le monde de demain est un documentaire bien court (comprendre featurette télévisuelle promotionnelle) de 17 minutes sur l’envers des décors (lieux de tournages, décors, costumes, explosions, etc…) et de leur création. Correctement construite, cette vidéo s’attarde pourtant trop peu sur les différentes étapes qu’elle aborde se résumant parfois à une simple réplique du chef de secteur alors que l’on serait en droit d’attendre un plus gros développement. Dommage, car chaque étape abordée semble pourtant fort passionnante à traiter.
Puis vient La véritable histoire de Guy Fawkes et la conspiration des poudres. Ce documentaire historique du pauvre (seulement 10 minutes) s’apparente plus à du « foutage de gueule » qu’à une vrai analyse du personnage qui mériterait pourtant bien plus. Un peu comme si ses réalisateurs avaient lancé l’introduction d’une dissertation et n’avaient pas souhaité continuer son développement. On passe donc le peu de temps impartit au milieu d’historiens revenant sur le contexte religieux de l’époque Elisabethaine et nous explique le coup d’état tenté par Guy Fawkes. Mais encore une fois la durée de ce « documentaire » n’a pas le temps de nous intéresser plus que ça.
Le supplément V For Vendetta et la révolution du comic book est par contre le vrai bonus (même si encore une fois trop court) de cette édition. Pendant prés de 15 minutes, le co-créateur de la graphic novel David Lloyd, ainsi que d’autres intervenants, s’évertuent à montrer comment V pour vendetta à révolutionné, à son époque, la culture bande dessinée. Bien évidemment son analyse reste en surface (la faute à une trop courte durée du documentaire) mais sait se faire pertinente quand il le faut. Malheureusement pour nous, aucune apparition d’Alan Moore.
Le Making of de V pour Vendetta est encore une fois de la poudre aux yeux, le supplément n’étant qu’une simple featurette. Et pendant un peu plus de 15 minutes, de se souffrir les éternelles congratulations d’une équipe formidable, entourée de gens exceptionnels qui ont fait un travail admirable sur une œuvre singulière et fantastique. Quand est-ce que les éditeurs se décideront-ils à supprimer ces inutiles bonus au profit de making-of réellement digne de ce nom ?
Pour finir cette édition dite « collector », l’éditeur nous fais profiter d’un clip musical de Cat power, ou comment mettre en musique une compilation des meilleurs moments du film, suivi d’une page de publicité faite pour nous inciter à acheter la bande originale du film et de la bande-annonce.
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Interactivité :
IMAGE & SON
Le film n’ayant pas forcément reçu le succès escompté, oserions-nous dire que les éditeurs ont quelque peu bâclé le travail ? Non. Mais l’on ne peut s’empêcher de dire que celui-ci aurait pu être meilleur. Car si les zones de noir s’élèvent à un très bon niveau, c’est lorsque la lumière et les couleurs font leur apparition que cela laisse plus à désirer. Un peu de grain par-ci (peu perceptible ceci dit), un poil de compression inachevé par là (encore une fois seul les possesseurs de matériel ultime s’apercevront de ces défauts), et le DVD perd peut-être de sa magnificence. Mais affirmons que nous sommes quelque peu tatillon.
Comme pour l’image, le constat sonore s’élève au niveau du « pas mal, mais peu mieux faire ». Les canaux frontaux savent se faire directs et la fluidité des dialogues s’en ressent grandement (ce qui est plus que positif) mais les surrounds font un peu pale figure en comparaison. Trop rarement utilisées à plein régime il faut attendre que l’histoire le necessite (et là encore ce n’est pas forcément gagné).
BONUS
Premier bonus à pointer son nez, Construire le monde de demain est un documentaire bien court (comprendre featurette télévisuelle promotionnelle) de 17 minutes sur l’envers des décors (lieux de tournages, décors, costumes, explosions, etc…) et de leur création. Correctement construite, cette vidéo s’attarde pourtant trop peu sur les différentes étapes qu’elle aborde se résumant parfois à une simple réplique du chef de secteur alors que l’on serait en droit d’attendre un plus gros développement. Dommage, car chaque étape abordée semble pourtant fort passionnante à traiter.
Puis vient La véritable histoire de Guy Fawkes et la conspiration des poudres. Ce documentaire historique du pauvre (seulement 10 minutes) s’apparente plus à du « foutage de gueule » qu’à une vrai analyse du personnage qui mériterait pourtant bien plus. Un peu comme si ses réalisateurs avaient lancé l’introduction d’une dissertation et n’avaient pas souhaité continuer son développement. On passe donc le peu de temps impartit au milieu d’historiens revenant sur le contexte religieux de l’époque Elisabethaine et nous explique le coup d’état tenté par Guy Fawkes. Mais encore une fois la durée de ce « documentaire » n’a pas le temps de nous intéresser plus que ça.
Le supplément V For Vendetta et la révolution du comic book est par contre le vrai bonus (même si encore une fois trop court) de cette édition. Pendant prés de 15 minutes, le co-créateur de la graphic novel David Lloyd, ainsi que d’autres intervenants, s’évertuent à montrer comment V pour vendetta à révolutionné, à son époque, la culture bande dessinée. Bien évidemment son analyse reste en surface (la faute à une trop courte durée du documentaire) mais sait se faire pertinente quand il le faut. Malheureusement pour nous, aucune apparition d’Alan Moore.
Le Making of de V pour Vendetta est encore une fois de la poudre aux yeux, le supplément n’étant qu’une simple featurette. Et pendant un peu plus de 15 minutes, de se souffrir les éternelles congratulations d’une équipe formidable, entourée de gens exceptionnels qui ont fait un travail admirable sur une œuvre singulière et fantastique. Quand est-ce que les éditeurs se décideront-ils à supprimer ces inutiles bonus au profit de making-of réellement digne de ce nom ?
Pour finir cette édition dite « collector », l’éditeur nous fais profiter d’un clip musical de Cat power, ou comment mettre en musique une compilation des meilleurs moments du film, suivi d’une page de publicité faite pour nous inciter à acheter la bande originale du film et de la bande-annonce.