Troie
De Petersen Wolfgang
Éditeur : Warner Home Vidéo
Zone 2
Nombre de disques : 1
Sortie : 17/11/2004
En l’an 1193 avant Jésus-Christ, alors que le roi Agamemnon de Mycènes, en Grèce, mène une guerre sans relâche pour rallier tous les peuples de la mer Egée à sa cause, Pâris, Prince de Troie, enlève Hélène, Reine de Sparte, à son mari Ménélas, frère d'Agamemnon. Les Grecs, bardés de leurs bouillants héros et de leurs rois illustres venus de toutes les provinces, entament alors le siège de Troie.
TROIE AUX BONNES MURAILLES
Ne nous méprenons pas, le film de Wolfgang Petersen n'illustre pas le grand poème épique d'Homère, il s'en nourrit. En une trame linéaire, conventionnelle et assez simple, inspirée et non pas adaptée de l'Iliade, Troie ne garde du texte que les faits d'armes d'Achille. Rajoutant un prologue et un épilogue puisés dans d'autres œuvres mythologiques, déformant et évinçant certains personnages ou épisodes qui ne comptent pas le super héros, tranchant dans le détail des vingt-quatre chants, il se concentre autour de l'essentiel: l'affrontement entre les hommes et le combat légendaire entre Hector et Achille. Un remaniement tout à fait justifié aux vues de la complexité du texte initial, mais qui s'avère quelques fois maladroit, en particulier dans le parti pris de supprimer toute aide des Dieux. Certains retournements de situations ou actions en deviennent ainsi quelque peu tirés par les cheveux. Mais qu'importe la comparaison avec une œuvre qui n'est au final qu'un prétexte pour renouer avec le genre du péplum et du film épique, le pari est joliment réussi. Si Troie regorge de petits défauts (notamment quelques dialogues pompeux), il n'en reste pas moins très efficace. Sur fond de reconstitution historique visuellement assez fidèle, les corps s'entrechoquent avec violence dans des combats grandiloquents toujours justes, prenant toute leur ampleur au fil du récit, trouvant leur acmé dans l'affrontement tant attendu entre Achille et Hector. A ceci s'alternent avec adresse des scènes plus posées et intimistes, éclairant les liens entre les différents protagonistes. Le tout accompagné par une musique de James Horner qui, à l'image du film, a du mal à démarrer mais va en se bonifiant, soulignant parfaitement certaines scènes de combat. On déplorera cependant une chanson de générique final pitoyable, à oublier sur le champ.
ACHEENS CHEVELUS ET TROYENS MAGNANIMES
A cette réalisation qui fonctionne relativement bien, s'ajoute un casting à la hauteur de ses attentes. Si l'on peut oublier rapidement les interventions de Brian Cox en Agamemnon un peu trop empirique, et les prestations de Diane Kruger (Hélène) et de Saffron Burrows (Andromaque) plutôt fades, les autres personnages de premier plan restent quant à eux relativement bien traités. Brad Pitt, sans livrer sa meilleure performance, capte avec aisance l'arrogance d'Achille, ses regards hautins, son tempérament capricieux, qui font de lui un héros parmi les héros. Face à lui, Eric Bana campe un Hector magistral, charismatique, qui, à plusieurs reprises, s'applique à lui ravir le haut de l'affiche. L'acteur maîtrise parfaitement et avec subtilité les forces contradictoires qui animent le prince troyen, sûrement le personnage le plus complexe et le plus intéressant du poème d'Homère. A ses côtés, son frère, Pâris, la ruine de Troie en personne, est incarné par un Orlando Bloom en demi teinte. Son aura de jeune premier fou d'amour qui affronte le monde en dilettante colle parfaitement au futur prince, mais le déclic n'est pas encore entre ses mains, et l'on attend toujours le personnage qui le révèlera vraiment après Legolas. Toujours dans la lignée des Troyens, Peter O'Toole se veut touchant en Priam apeuré et malmené par une guerre qui le dépasse. Au milieu de ces figures de proue, on retiendra en particulier Sean Bean, irréprochable Ulysse. Second rôle de taille intelligemment interprété, il est le narrateur de cette épopée et le seul des rois grecs à sortir vivant du carnage de Troie. Devant la justesse de l'acteur, on se plait à plusieurs reprises à espérer que son Odyssée fasse suite à ce Troie qui ne l'exploite que trop peu.
Bonus
IMAGE ET SON
Les éloges sont de rigueur en ce qui concerne les caractéristiques techniques de cette édition collector double DVD. Aussi bien au niveau visuel que sonore le résultat est remarquable, respectant admirablement le travail des quatre directeurs de la photo et de Wylie Stateman (monteur son). Un rendu photographique irréprochable aussi bien lors des scènes de plein jour que de nuit ou d’intérieur. Si la qualité de définition, en particulier lors des gros plans, souffre parfois de la haute compression nécessaire à l’encodage de ces 2h45 sur un seul DVD, cela n’altère en aucun cas la netteté de l’image. Il en va de même pour les deux pistes Dolby Digital 5.1. Si elles aussi souffrent un poil de la compression lors des combats, l’idée d’utiliser principalement les avants lors des scènes calmes pour rallier les arrières dans un surround fracassant par la suite nous plonge plus avidement au cœur de la bataille et efface les petites imperfections.
BONUS
Ce coffret collector Troie se compose donc de deux DVD. Due à la longueur du métrage, le premier disque, décoré du bouclier d’Achille, ne comporte que le film sans aucune interactivité autre que le choix des chapitres et de langue (audio: anglais, français - sous-titres: anglais, français, néerlandais, arabe, anglais pour sourds et malentendants, aucun). Le deuxième disque aux couleurs d’Hector se constitue quant à lui de deux pages-menu sur lesquelles sont répartis les bonus en six sous-sections. Les menus très classiques reprennent l’esthétique dorée / cuivrée et assez chargée de l’affiche du film. On passera rapidement sur les deux sous-sections "Langues" (page 1) et "Bande annonce originale" (page 2) qui ne proposent guère plus que ce que leurs titres suggère. La fonction "Langues" proposant un vaste choix de sous-titres (anglais, français, italien, néerlandais, arabe et grec) se place cependant comme une atout considérable. Comme détaillé ci-après, les quatre autres sections de bonus ("Au cœur de la bataille", "Des ruines à la réalité", "Troie: l’Odyssée des effets spéciaux" et "Le Panthéon grec") s’attardent principalement sur le caractère historico-mythique du film et les moyens mis en œuvre pour arriver à reconstruire une ambiance et des personnages qui puissent être crédibles dans un tel contexte.
Au cœur de la bataille
Ce bonus d’un quart d’heure à l’intérêt inégal se focalise sur les différents combats du film et principalement sur leur préparation. Composé de trois parties, il s’ouvre dans un premier temps sur le choix des armes utilisées et leurs caractéristiques. L’on apprend ainsi que le fait de se servir principalement de lances et de boucliers a été la première barrière à dépasser lors des entraînements. Ce type d’arme étant très rarement utilisé par les acteurs dans leurs différents films, il a fallu donc faire des séances de formation supplémentaires. Dans ce cadre de détails des armes, le bonus propose trois zooms: les pointes de lance escamotables placées à l’intérieur du bouclier d’Achille afin de pouvoir filmer Brad Pitt de dos au cours de ses combats; les dégâts que peuvent causer des épées de bronze et leur conséquence sur le jeu d’acteur; la confection des flèches pour les séquences d’archers. Le deuxième temps de ce bonus porte sur la préparation des figurants par Richard Smedley, conseiller technique militaire. Huit cents hommes venus de Bulgarie et du Mexique se sont entraînés pendant plus de trois semaines au port des armes. La caméra suit ces séquences de formation physique et d’apprentissage des chorégraphies de combat sous un soleil de plomb. Cette partie ménage également un zoom sur le tournage de la scène des boules de feu dévalant sur la plage vers le campement grec.
Enfin, troisième temps, le plus gros morceau du bonus mais également du film, les coulisses de l’affrontement entre Achille et Hector. Un duel d’une grande importance qui n’a pu être tourné que deux mois après la fin de la phase de production, du à un incident de décors (l’Ouragan Marty ayant cassé tout un pan de mur de la forteresse troyenne) et à une blessure, ironiquement au talon d’Achille, de Brad Pitt. Cette partie du bonus où images de préparation et de tournage sont agrémentées d’interventions des deux acteurs et des maîtres d’armes, expose les deux styles de combat mis en œuvre pour les deux guerriers. Pour retranscrire le côté divin d’Achille, Simon Crane, réalisateur deuxième équipe et responsable cascades, a créé de toute pièce une nouvelle technique volontairement spectaculaire en s’inspirant de différents vocabulaires récupérés chez les cascadeurs thaï, le patinage de vitesse et la boxe pour l’utilisation des bras, les courses de Carl Lewis pour le jeu de jambe, et le kung-fu pour les réactions corporelles. A l’opposé, Hector étant un homme qui a appris le combat sur les champs de bataille, son style, bien que très efficace, est moins virtuose et beaucoup plus brutal. Sans aucune fioriture, chacun des coups qu’il porte doit être mortel. Les deux acteurs ont eux même réalisé l’intégralité des scènes de combat, apprenant pendant la semaine précédent le tournage les chorégraphies mises en place en pré-production.
Des ruines à la réalité
Treize minutes sur la confection des décors réparties en quatre temps : la ville de Troie, le campement grec, le cheval, l’incendie. Le bonus s’ouvre sur les différentes recherches mises en place par les décorateurs pour construire la ville, ses remparts, et le temple d’Apollon. Les vestiges de Troie n’ayant jamais été réellement retrouvés, ils se sont inspirés des différents styles artistiques présents sur le pourtour de la Méditerranée à l’époque (temples égyptiens, forum mycéniens), afin de créer leur propre langage architectural. Le bonus expose certains dessins préparatoires mis en parallèle avec les décors construits à Malte et explique comment toutes les dimensions ont été triplées par rapport aux constructions de l’antiquité afin de donner plus d’ampleur aux décors et de coller à l’esprit épique. S’ensuit une présentation sous forme de collage d’anecdotes peu intéressantes du second lieu important du film: l’étendue de sable hors des murailles de Troie et le campement grec. Le tournage des scènes en extérieur était initialement prévu au Maroc, mais compte tenu du contexte international, la production, en accord avec les autorités marocaines, a préféré s’orienter vers un lieu plus éloigné de l’Irak, et c’est une plage quasi vierge de Baja au Mexique qui a été retenue avec malgré tout beaucoup d’inconvénients (réserve de Tortues marines, ouragan, marées, etc…).
La troisième partie du bonus détaille les différentes inspirations qui ont mené à la création de ce cheval de Troie si particulier. Afin de respecter la logique du récit Paul Catling a décidé de ne construire l’animal qu’à partir des restes de bateaux calcinés du campement grec et des vestiges des batailles jonchant la plage, le tout en s’inspirant d’une photo d’un gorille fabriqué à partir de bouts de pneus. Une idée de puzzle qui a servit à merveille le récit puisque les différents morceaux ont permis de justifier les ouvertures par lesquelles les Grecs s’extirpe du cheval. Enfin, le bonus revient sur la construction de la ville de Troie et plus principalement sur la nécessité d’inclure dans les décors des boiseries afin que le feu de la séquence finale prenne le plus rapidement possible. Une autre section peu intéressante où les intervenants n’ont de cesse de se féliciter pour cette bravoure comparant l’étendue de leur travail à l’incendie d’Autant en emporte le vent. Le mot de la fin sera pour Peter O’Toole qui conclue très naïvement sur l’influence que le mythe et l’Histoire ont eu sur la confection des décors et le choix des lieux de tournage. Merci Peter.
Troie: l’Odyssée des effets spéciaux
Part I: Les effets visuels: Cette section expose en sept minutes les différents programmes informatiques utilisés pour les effets visuels. Le premier, un système de travelling virtuel respectant les échelles, a été créé pour la séquence de l’armada de navires grecs approchant des côtes troyennes. Seulement trois bateaux ont été construits en dur, les centaines d’autres sont des extrapolations en 3D réalisées à partir des plans fournis par le département décors. Le deuxième programme a été mis en place pour contrôler et gérer tous les soldats en CGI afin de les rendre plus crédibles. Le principe était de créer une bibliothèque virtuelle de mouvements récupérés à partir de cessions de motion capture faites sur les cascadeurs et acteurs permettant à l’ordinateur de créer des centaines de combats virtuels différents. Le troisième effet présenté a été réalisé lors du tournage avec une caméra sur câble destinée à réaliser des travellings aériens dont la vitesse gérée par ordinateur permet des raccords très fluides entre les différentes prises de vue. Enfin, un dernier petit programme a été utilisé afin de gérer les trajectoires des flèches lors des séquences d’archers. Monté de façon à ce que, pour chaque programme utilisé, le spectateur puisse suivre les différentes étapes (pré-visualisation informatique, version initiale lors du tournage, version finale après les ajouts numériques), ce bonus se place comme l’un des plus intéressants de ce coffret.
Part II: Les effets sonores: Cette partie de bonus est principalement destinée à réhabiliter le travail du sound designer très peu connu du grand public et se constitue principalement d’une courte interview (trois minutes) de Wylie Stateman. Ce dernier, après nous avoir fait visiter son plateau de bruitage et expliqué en quoi consiste son travail ("simuler la réalité d’une image photographique") s’attarde sur quelques unes des créations sonores réalisées pour ce film: le bruit des boules de feu dévalant le campement grec, le collage sonore destiné à simuler une nuée de flèches fendant les airs, les différents bruits métalliques accompagnants les combats à l’épée, et, pour finir, le crépitement du feu. Un bonus inhabituel qui se regarde avec la plus grande attention.
Le Panthéon grec
Bonus interactif exclusivement réalisé en image de synthèse, il présente les douze Dieux les plus emblématiques du Panthéon grec : Arès, Dieu de la guerre; Héphaïstos, Dieu du feu et grand forgeron de l’Olympe; Dionysos, Dieu de la boisson et du théâtre; Artémis, Déesse de la chasse; Apollon, Dieu des arts et de la beauté; Aphrodite, Déesse de l’amour et de la beauté; Déméter, Déesse de la moisson et de la fertilité; Poséidon, Dieu de la mer et des océans; Zeux, Dieu des Dieux; Héra, épouse et sœur de Zeus, Déesse des femmes mariées; Hermès, messager des Dieux, Dieu des voyageurs et des bandits; Aténa, Déesse de la guerre et de la cité. Dans un temple en 3D aux colonnes doriques peu respectueuses, chaque divinité est représentée par une statue cliquable (attention, pour accéder au six statues du fond du temple il faut préalablement cliquer sur la flèche en bas de l’écran). Après un zoom sur le visage de marbre dans une esthétique des plus kitsch, une voix off (masculine pour les Dieux, féminine pour les Déesses) expose les attributs du Dieu / Déesse et son importance dans le déroulement de la guerre de Troie, le tout étant agrémenté de petits travellings sur des peintures d’histoire montrant les représentations de la divinité à travers le temps. Un supplément tout à fait à propos qui rétablit plus d’une fois la vérité mythologique sur certains évènements propres à cette guerre comme notamment l’enlèvement d’Hélène par Paris.
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Interactivité :
IMAGE ET SON
Les éloges sont de rigueur en ce qui concerne les caractéristiques techniques de cette édition collector double DVD. Aussi bien au niveau visuel que sonore le résultat est remarquable, respectant admirablement le travail des quatre directeurs de la photo et de Wylie Stateman (monteur son). Un rendu photographique irréprochable aussi bien lors des scènes de plein jour que de nuit ou d’intérieur. Si la qualité de définition, en particulier lors des gros plans, souffre parfois de la haute compression nécessaire à l’encodage de ces 2h45 sur un seul DVD, cela n’altère en aucun cas la netteté de l’image. Il en va de même pour les deux pistes Dolby Digital 5.1. Si elles aussi souffrent un poil de la compression lors des combats, l’idée d’utiliser principalement les avants lors des scènes calmes pour rallier les arrières dans un surround fracassant par la suite nous plonge plus avidement au cœur de la bataille et efface les petites imperfections.
BONUS
Ce coffret collector Troie se compose donc de deux DVD. Due à la longueur du métrage, le premier disque, décoré du bouclier d’Achille, ne comporte que le film sans aucune interactivité autre que le choix des chapitres et de langue (audio: anglais, français - sous-titres: anglais, français, néerlandais, arabe, anglais pour sourds et malentendants, aucun). Le deuxième disque aux couleurs d’Hector se constitue quant à lui de deux pages-menu sur lesquelles sont répartis les bonus en six sous-sections. Les menus très classiques reprennent l’esthétique dorée / cuivrée et assez chargée de l’affiche du film. On passera rapidement sur les deux sous-sections "Langues" (page 1) et "Bande annonce originale" (page 2) qui ne proposent guère plus que ce que leurs titres suggère. La fonction "Langues" proposant un vaste choix de sous-titres (anglais, français, italien, néerlandais, arabe et grec) se place cependant comme une atout considérable. Comme détaillé ci-après, les quatre autres sections de bonus ("Au cœur de la bataille", "Des ruines à la réalité", "Troie: l’Odyssée des effets spéciaux" et "Le Panthéon grec") s’attardent principalement sur le caractère historico-mythique du film et les moyens mis en œuvre pour arriver à reconstruire une ambiance et des personnages qui puissent être crédibles dans un tel contexte.
Au cœur de la bataille
Ce bonus d’un quart d’heure à l’intérêt inégal se focalise sur les différents combats du film et principalement sur leur préparation. Composé de trois parties, il s’ouvre dans un premier temps sur le choix des armes utilisées et leurs caractéristiques. L’on apprend ainsi que le fait de se servir principalement de lances et de boucliers a été la première barrière à dépasser lors des entraînements. Ce type d’arme étant très rarement utilisé par les acteurs dans leurs différents films, il a fallu donc faire des séances de formation supplémentaires. Dans ce cadre de détails des armes, le bonus propose trois zooms: les pointes de lance escamotables placées à l’intérieur du bouclier d’Achille afin de pouvoir filmer Brad Pitt de dos au cours de ses combats; les dégâts que peuvent causer des épées de bronze et leur conséquence sur le jeu d’acteur; la confection des flèches pour les séquences d’archers. Le deuxième temps de ce bonus porte sur la préparation des figurants par Richard Smedley, conseiller technique militaire. Huit cents hommes venus de Bulgarie et du Mexique se sont entraînés pendant plus de trois semaines au port des armes. La caméra suit ces séquences de formation physique et d’apprentissage des chorégraphies de combat sous un soleil de plomb. Cette partie ménage également un zoom sur le tournage de la scène des boules de feu dévalant sur la plage vers le campement grec.
Enfin, troisième temps, le plus gros morceau du bonus mais également du film, les coulisses de l’affrontement entre Achille et Hector. Un duel d’une grande importance qui n’a pu être tourné que deux mois après la fin de la phase de production, du à un incident de décors (l’Ouragan Marty ayant cassé tout un pan de mur de la forteresse troyenne) et à une blessure, ironiquement au talon d’Achille, de Brad Pitt. Cette partie du bonus où images de préparation et de tournage sont agrémentées d’interventions des deux acteurs et des maîtres d’armes, expose les deux styles de combat mis en œuvre pour les deux guerriers. Pour retranscrire le côté divin d’Achille, Simon Crane, réalisateur deuxième équipe et responsable cascades, a créé de toute pièce une nouvelle technique volontairement spectaculaire en s’inspirant de différents vocabulaires récupérés chez les cascadeurs thaï, le patinage de vitesse et la boxe pour l’utilisation des bras, les courses de Carl Lewis pour le jeu de jambe, et le kung-fu pour les réactions corporelles. A l’opposé, Hector étant un homme qui a appris le combat sur les champs de bataille, son style, bien que très efficace, est moins virtuose et beaucoup plus brutal. Sans aucune fioriture, chacun des coups qu’il porte doit être mortel. Les deux acteurs ont eux même réalisé l’intégralité des scènes de combat, apprenant pendant la semaine précédent le tournage les chorégraphies mises en place en pré-production.
Des ruines à la réalité
Treize minutes sur la confection des décors réparties en quatre temps : la ville de Troie, le campement grec, le cheval, l’incendie. Le bonus s’ouvre sur les différentes recherches mises en place par les décorateurs pour construire la ville, ses remparts, et le temple d’Apollon. Les vestiges de Troie n’ayant jamais été réellement retrouvés, ils se sont inspirés des différents styles artistiques présents sur le pourtour de la Méditerranée à l’époque (temples égyptiens, forum mycéniens), afin de créer leur propre langage architectural. Le bonus expose certains dessins préparatoires mis en parallèle avec les décors construits à Malte et explique comment toutes les dimensions ont été triplées par rapport aux constructions de l’antiquité afin de donner plus d’ampleur aux décors et de coller à l’esprit épique. S’ensuit une présentation sous forme de collage d’anecdotes peu intéressantes du second lieu important du film: l’étendue de sable hors des murailles de Troie et le campement grec. Le tournage des scènes en extérieur était initialement prévu au Maroc, mais compte tenu du contexte international, la production, en accord avec les autorités marocaines, a préféré s’orienter vers un lieu plus éloigné de l’Irak, et c’est une plage quasi vierge de Baja au Mexique qui a été retenue avec malgré tout beaucoup d’inconvénients (réserve de Tortues marines, ouragan, marées, etc…).
La troisième partie du bonus détaille les différentes inspirations qui ont mené à la création de ce cheval de Troie si particulier. Afin de respecter la logique du récit Paul Catling a décidé de ne construire l’animal qu’à partir des restes de bateaux calcinés du campement grec et des vestiges des batailles jonchant la plage, le tout en s’inspirant d’une photo d’un gorille fabriqué à partir de bouts de pneus. Une idée de puzzle qui a servit à merveille le récit puisque les différents morceaux ont permis de justifier les ouvertures par lesquelles les Grecs s’extirpe du cheval. Enfin, le bonus revient sur la construction de la ville de Troie et plus principalement sur la nécessité d’inclure dans les décors des boiseries afin que le feu de la séquence finale prenne le plus rapidement possible. Une autre section peu intéressante où les intervenants n’ont de cesse de se féliciter pour cette bravoure comparant l’étendue de leur travail à l’incendie d’Autant en emporte le vent. Le mot de la fin sera pour Peter O’Toole qui conclue très naïvement sur l’influence que le mythe et l’Histoire ont eu sur la confection des décors et le choix des lieux de tournage. Merci Peter.
Troie: l’Odyssée des effets spéciaux
Part I: Les effets visuels: Cette section expose en sept minutes les différents programmes informatiques utilisés pour les effets visuels. Le premier, un système de travelling virtuel respectant les échelles, a été créé pour la séquence de l’armada de navires grecs approchant des côtes troyennes. Seulement trois bateaux ont été construits en dur, les centaines d’autres sont des extrapolations en 3D réalisées à partir des plans fournis par le département décors. Le deuxième programme a été mis en place pour contrôler et gérer tous les soldats en CGI afin de les rendre plus crédibles. Le principe était de créer une bibliothèque virtuelle de mouvements récupérés à partir de cessions de motion capture faites sur les cascadeurs et acteurs permettant à l’ordinateur de créer des centaines de combats virtuels différents. Le troisième effet présenté a été réalisé lors du tournage avec une caméra sur câble destinée à réaliser des travellings aériens dont la vitesse gérée par ordinateur permet des raccords très fluides entre les différentes prises de vue. Enfin, un dernier petit programme a été utilisé afin de gérer les trajectoires des flèches lors des séquences d’archers. Monté de façon à ce que, pour chaque programme utilisé, le spectateur puisse suivre les différentes étapes (pré-visualisation informatique, version initiale lors du tournage, version finale après les ajouts numériques), ce bonus se place comme l’un des plus intéressants de ce coffret.
Part II: Les effets sonores: Cette partie de bonus est principalement destinée à réhabiliter le travail du sound designer très peu connu du grand public et se constitue principalement d’une courte interview (trois minutes) de Wylie Stateman. Ce dernier, après nous avoir fait visiter son plateau de bruitage et expliqué en quoi consiste son travail ("simuler la réalité d’une image photographique") s’attarde sur quelques unes des créations sonores réalisées pour ce film: le bruit des boules de feu dévalant le campement grec, le collage sonore destiné à simuler une nuée de flèches fendant les airs, les différents bruits métalliques accompagnants les combats à l’épée, et, pour finir, le crépitement du feu. Un bonus inhabituel qui se regarde avec la plus grande attention.
Le Panthéon grec
Bonus interactif exclusivement réalisé en image de synthèse, il présente les douze Dieux les plus emblématiques du Panthéon grec : Arès, Dieu de la guerre; Héphaïstos, Dieu du feu et grand forgeron de l’Olympe; Dionysos, Dieu de la boisson et du théâtre; Artémis, Déesse de la chasse; Apollon, Dieu des arts et de la beauté; Aphrodite, Déesse de l’amour et de la beauté; Déméter, Déesse de la moisson et de la fertilité; Poséidon, Dieu de la mer et des océans; Zeux, Dieu des Dieux; Héra, épouse et sœur de Zeus, Déesse des femmes mariées; Hermès, messager des Dieux, Dieu des voyageurs et des bandits; Aténa, Déesse de la guerre et de la cité. Dans un temple en 3D aux colonnes doriques peu respectueuses, chaque divinité est représentée par une statue cliquable (attention, pour accéder au six statues du fond du temple il faut préalablement cliquer sur la flèche en bas de l’écran). Après un zoom sur le visage de marbre dans une esthétique des plus kitsch, une voix off (masculine pour les Dieux, féminine pour les Déesses) expose les attributs du Dieu / Déesse et son importance dans le déroulement de la guerre de Troie, le tout étant agrémenté de petits travellings sur des peintures d’histoire montrant les représentations de la divinité à travers le temps. Un supplément tout à fait à propos qui rétablit plus d’une fois la vérité mythologique sur certains évènements propres à cette guerre comme notamment l’enlèvement d’Hélène par Paris.