Tombe de Ligeia (La)
 |
 |
 |
 |
 |
Notez ce film |
De Corman Roger
Éditeur : Sidonis
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h21
Sortie : 03/02/2010
L'Angleterre, 1821. Verden Fell rencontre Rowena Trevanion, une jeune femme qui ressemble étrangement à sa défunte épouse, Ligeia Fell. Ils ne tardent pas à tomber amoureux et se marient. Petit à petit, la ressemblance entre Rowena et Ligeia s'accentue...
Pour son dernier film de la série des adaptations d’Edgar Poe (série qui sera poursuivie par d’autres cinéastes), Roger Corman adapte son style à un nouvel environnement : les extérieurs. Contrairement aux films précédents, quasi intégralement tournés en studios (parfois avec beaucoup de réussite, Cf. Le Masque de la mort rouge et ses murs éclairés de teintes monochromes), celui-ci voit ses personnages s’évader dans des décors naturels filmés dans des couleurs pastelles. Ce "détail" donne un second souffle au film, qui se révèle, pour cette raison notamment, l’un des meilleurs de la série : beau à couper le souffle, émouvant (la visite des deux amoureux sous les dolmens), romantique, La Tombe de Ligeia permet en outre d’offrir à Vincent Price un rôle certes à sa mesure, mais éloigné de ceux auxquels on le rattache trop souvent. Mélancolique, touchant, son personnage de Verden Fell s’impose comme l’une de ses plus belles compositions. Alors bien entendu, certains détails, certains plans pourront aujourd’hui prêter à sourire, en raison de l’époque moins cynique au cours de laquelle le film a été tourné, en raison aussi de l’absolu premier degré de son réalisateur. Mais il faut absolument passer outre et se laisser bercer par la poésie baroque de son auteur. Une réussite majeure dans la carrière d’un auteur parfois mineur, capable d’atteindre comme ici des sommets.
Bonus
Deux bonus de taille (en plus de la bande-annonce du film), deux interviews de deux connaisseurs, deux encyclopédies vivantes du cinéma. Passons sur la moins intéressante des deux, celle de Joe Dante : le réalisateur de Gremlins revient sur ses débuts de carrière auprès de Roger Corman, sur les méthodes de travail du mogul, sur ses budgets, sur les cinéastes et acteurs qu’il a pu découvrir. Une interview de Dante reste toujours un événement tant le bonhomme se fait rare ces derniers temps. Mais il faut reconnaître qu’on l’a connu plus volubile. Heureusement, cette petite interview est compensée par celle en tout point extraordinaire de Bertrand Tavernier, qui connaît son sujet sur le bout des doigts, au point que l’intervieweur semble presque avoir du mal à l’arrêter. Il détaille tout, absolument tout, de la carrière de Corman, décrypte ses thèmes majeurs, ses méthodes, ses récurrences formelles, livrant une foule d’anecdotes, de titres, de noms… C’est simple, il lui faut rien moins que 22 minutes pour arriver à La Tombe de Ligeia. Et là aussi, son analyse n’est rien moins que passionnante. Rien que pour ce bonus, le DVD mériterait l’achat !
