The Woman

The Woman
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
The Woman
De McKee Lucky
Éditeur : Emylia
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h40
Sortie : 01/03/2012
Note du film : *****-

L'agent Chris Cleek mène une vie tranquille, au cœur du Maine, avec sa famille bien-aimée. C'est alors que Chris découvre une femme sauvage errant dans les bois et fait le projet de la "civiliser"...

FAIS MOI MALE

Après quelques déconvenues qui en auraient laissé plus d’un sur le carreau (son The Woods a été charcuté au montage et il s’est fait viré au bout de quelques semaines de tournage de Red), Lucky McKee, un des cinéastes les moins consensuels de sa génération, revient botter le cul de l’Amérique bien pensante et un peu trop puritaine avec ce The Woman, un film coup de poing qui va vous faire déglutir ! Car avec cette fausse suite à Offspring écrite à quatre mains, la nouvelle alliance entre le sulfureux réalisateur de May et l'écrivain controversé Jack « The Lost » Ketchum éclabousse le politiquement correct en dressant le portrait d’une famille de la middle class américaine polishé à l'acide sulfurique. Véritable scandale au festival de Sundance (certains spectateurs n'ont pas dû apprécier l'image de leur société que leur renvoyait le miroir McKee), The Woman propose donc de suivre le parcours d'une cellule familiale qui semble à l'abri de tous soupçons face à une situation qui va faire ressortir les plus bas instincts de chacun (bien qu’ici l'avilissement de la femme dans une cruauté mentale, verbale et physique soit une coutume familiale qui se transmet de père en fils) le tout sur fond d'humiliation et de sévices où l’atmosphère lourde joue un rôle essentiel.

Car c'est surtout ça la grande force du film: mettre mal à l'aise (et encore le terme est faible) tout du long et surtout pendant les scènes et séquences de "vie commune", juste par le biais d'un regard, par le prisme d'un comportement que l'on sait malsain, par la lorgnette d'une situation que l'on sait horrible jusqu'à une expiation logique et sans concession de la douleur. Et cette montée en puissance, Dieu sait qu'on l'aura attendue autant que redoutée. Vous aviez souffert à Girl next door (non, pas la bluette pour ado boutonneux avec Elisha Cuthbert !) ? Préparez vous à repousser vos limites avec The Woman, un film limite insoutenable qui sent la rage et la furie et où la torture aussi physique que morale s'opère dans un calme à vous glacer le sang. Car quand les pitbulls McKee et Ketchum vous chopent à la gorge, c'est pour vous secouer comme une poupée de chiffon afin que vous ne vous en sortiez pas indemne !

par Christophe Chenallet

Bonus

Emylia a beau ne pas faire partie des éditeurs les plus connus, leur travail n’en reste pas moins aussi efficace que d’autres concurrents à la force de promotion plus conséquente, comme le prouve la sortie sur galette numérique du chef d’œuvre de Lucky McKee. Agrémenté de beaux contrastes et d’un piqué précis, seuls quelques légers fourmillements sur certains noirs profond viennent entacher ce solide transfert. Niveau son, le constat est le même, l’ampleur du 7.1 offre de quoi s’immerger de la meilleure des manières : sans esbroufe et tout en finesse (même si certaines musique englobent un poil trop l’ensemble par instant). Rayons suppléments, on trouve un lot de trois scènes coupées pas forcément indispensable, ainsi que Malam Domesticam, le making of du film. Assez informatif, car bien réduit à l’essentiel, ce module de 23 minutes fait intervenir l’ensemble des protagonistes de l’affaire (comédiens comme techniciens) sur son rôle dans la production du film. Et même si l’ensemble parait un peu court (à part le réalisateur, les intervenants n’ont pas forcément plus d’une intervention), il reste suffisamment intéressant pour ne pas tomber dans les limbes de la featurette promotionnelle sans intérêt. Il faut toutefois savoir que ces deux suppléments (scènes coupées et making-of donc) sont malheureusement fournis sans sous-titre, ce qui risque de rebuter les non anglophones.

Commentaires

Partenaires