The Vampire Lovers
Éditeur : Sidonis
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h27
Sortie : 12/01/2010
Autriche, début du 19ème siècle. Charmante femme vampire, Carmilla va tenter de se repaître du sang de ceux qui ont commis l’erreur de l’inviter dans leur demeure.
Alors sur le déclin, mise à mal par l’émergence d’un cinéma indépendant américain imposant de nouveaux standards dans le cinéma d’horreur (La Nuit des morts-vivants) ou lorgnant avec succès sur les archétypes du cinéma gothique anglais (Rosemary’s Baby), la Hammer connaît un dernier sursaut doublé d’un vrai succès public et critique en confiant son nouveau bébé à un réalisateur inégal capable de sommets. En bouleversant de l’intérieur les codes de la Hammer, Roy Ward Baker livre ce qui reste aujourd’hui l’un des films les plus intéressants du Studio anglais, l’un de ses plus modernes aussi, à défaut d’être son meilleur. Moderne car le film aborde sans honte la sexualité et le saphisme, deux thèmes jusqu’alors tabous et montrés à l’aide de forts sous-entendus, et non comme ici frontalement via des scènes de nudité. Moderne également car ici le vampire est une femme, tranchant forcément avec la figure bien connue du mythe Dracula, popularisé par la Hammer dans Le Cauchemar de Dracula de Terence Fisher, avec Christopher Lee. Si l’on ne peut s’empêcher de ressentir parfois un certain ennui devant le film, force est de constater que, pour ces raisons et avec l’aide d’acteurs excellents (éternel Peter Cushing), il parvient à s’imposer sans mal comme l’une des dernières réussites du studio anglais, ce que ne feront pas ses deux suites totalement ratées.
Bonus
Comme Le Masque de la mort rouge sorti chez le même éditeur, The Vampire Lovers est accompagné d’une interview d’Alain Schlockoff. Pas de doute, le fondateur de la revue L’Ecran fantastique et fantasticophile devant l’éternel maîtrise son sujet à la perfection, en bon fan de Cushing (qu’il déclare être son acteur préféré) et de la Hammer qu’il est. Il revient sur la faille dans laquelle se trouvent les producteurs, le choix un peu hasardeux du réalisateur, et les tentatives de celui-ci pour bouleverser le modèle Hammer. Si le journaliste se révèle un peu moins bavard et à l’aise que sur Corman, il parvient à faire le tour de la question en moins de vingt minutes. Une interview fort intéressante et bien documentée.