Superstar
De Giannoli Xavier
Éditeur : Wild Side Video
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h52
Sortie : 23/01/2013
Comme tous les matins, Martin Kazinski se lève pour aller travailler. Mais ce jour là est différent des autres, des centaines de personnes le reconnaissent dans la rue et rapidement la foule s’amasse autour de lui. Pourquoi ? Qu’à t-il fait pour devenir célèbre ? Et surtout, comment redevenir la personne banale qu’il a toujours été ?
Film incroyable durant lequel on hésite entre le sublime et le nanar, et pour lequel Xavier Giannoli s’en est pris un peu injustement plein la gueule lors de la sortie. Durant la projection on est à la fois surpris à la fois par l'audace (la scène des hurlements sur la musique de Badlands) et par la maladresse d'un film qui ne parvient jamais à trouver le ton juste. Parce qu’il est là le problème : en hésitant systématiquement entre la parabole, le burlesque (le mec qui se prend des godasses à la tronche) et le drame à message, Giannoli a le cul entre deux chaises. Il aurait fallu faire des choix et s'y tenir plutôt que de livrer un film qui traverse ainsi différents genres sans jamais vraiment s'y arrêter. Il aurait aussi fallu choisir d'autres acteurs. Alors qu'un Cluzet aurait été parfait, le pâle Kad semble sorti d'un de ses sketchs avec son éternel pullover, son sac plastique et sa voix quasi inaudible. Cécile de France est pour sa part à peu près convenable, le rappeur est ridicule (laissons les personnages de rappeurs aux cinéastes qui ont baigné dans ce milieu et qui sauront les retranscrire en évitant la caricature), le présentateur Delarue/Fogiel aussi. Enfin, dernier problème, la construction du début du film qui nous montre deux fois les mêmes scènes sans que ce soit vraiment justifié et qui plombe totalement le rythme. Grosse déception donc, de la part d’un des meilleurs réalisateur français. Il reste du métier, de l'ambition (on ne voit pas tous les jours un film pareil en France), un certain savoir faire, quelques très belles scènes, qui font que l’on peut rester indulgent et que l’on garde confiance en Giannoli, mais la chute est rude depuis le magnifique A l’origine.
Bonus
Si l'interview de Giannoli, réalisée lors de la sortie du film en salles, manque un peu d'intérêt (on aurait aimé un entretien enregistré quelques mois après la sortie, dans lequel le réalisateur reviendrait sur l'accueil critique et public et sur les éventuelles erreurs du film), l'éditeur ajoute un court-métrage intitulé L'Interview. Vainqueur de la Palme du meilleur court-métrage au festival de Cannes 1998, ce film marque déjà l'incroyable maîtrise du réalisateur, dirigeant Amalric dans un somptueux noir et blanc.