Spider Baby
Éditeur : Wild Side Video
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h20
Sortie : 02/03/2010
Les trois enfants de la famille Merrye sont atteints d’un syndrome de dégénérescence. Leur père est mort. Les trois vivent à la campagne dans une maison isolée, en compagnie d’un chauffeur qui leur sert de tuteur. Jusqu’au jour où ils apprennent l’arrivée d’autres membres de leur famille. Les victimes vont se succéder, à commencer par le coursier qui vient leur annoncer la nouvelle…
LE MANOIR DE L’ARAIGNEE
Film aussi culte que méconnu, Spider Baby est signé Jack Hill, petit pape du B effrayant mais dont les plus gros hits, comme Coffy ou Foxy Brown avec Pam Grier, sont de purs produits de la blaxpoitation. Spider Baby promet rien moins, comme l’indique son titre original, que « the maddest story ever told ( « l’histoire la plus folle jamais contée »). Le film s’ouvre sur un dictionnaire des malades rares et singulières pour se pencher ensuite au fou chevet d’une famille légèrement secouée, composée de trois orphelins atteints d’un syndrome de dégénérescence qui les transforme en bêtes sauvages – ou plutôt en bébés araignées, armées de toiles et piquant leurs victimes à l’aide de scintillantes armes blanches. Jack Hill a choisi des visages amis de l’horreur : Lon Chaney Jr, l’immortel Loup-garou de George Waggner (et qui, dans Spider Baby cause lycanthropie et pleine lune au dîner), mais aussi Carol Ohmart, Miss Utah 1946 et surtout épouse vénale de Vincent Price dans La Nuit de tous les mystères . Les protagonistes peuvent bien se sentir perdus, atterrissant dans cette maison de déments, le spectateur, lui, sait tout à fait où il met les pieds.
Soit un film d’exploitation, son budget minimal, son tournage express, dans une maison isolée qui semble annoncer celle, envahie par les herbes folles, de Grey Gardens, théâtre coupé du monde et où les seules lois en vigueur sont celles d’une jungle où grouillent les tarentules. Cris, gémissements, chauves-souris et ossements, maisons hantées et monstres adolescents, fantômes à demeure, vampires drapés de noir, prenez garde c’est la pleine lune ce soir ! Hill distille son atmosphère toquée, poisseuse, disperse quelques jolis plans, comme celui, iconique, des sœurs de sang filmées immobiles dans la pénombre de la cave, et dévie parfois vers la comédie noire (la future victime s’inquiétant des procédures lors de sa mise à mort). Spider Baby est autant un cousin de La Famille Addams que le fantôme annonciateur d’une horreur rurale à famille dysfonctionnelle façon Massacre à la tronçonneuse ou le père des fous malsains de Rob Zombie, qui réemploiera, des années plus tard, Sid Haig dans La Maison des 1000 morts, The Devil’s Rejects ou encore son Halloween. Gardé quatre ans dans un placard suite à la faillite de ses producteurs, Spider Baby s’est taillé sa petite réputation, de drive-in en vidéoclub. Wild Side donne l’occasion, avec son édition dvd, d’apporter encore un peu plus de lumière sur cette petite pépite du bis poético-crapuleux.