Sibériade

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Sibériade
Éditeur : Potemkine
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 2h07
Sortie : 04/09/2012

Note FilmDeCulte :

Sibériade est une fresque grandiose en quatre parties : Elan, un village perdu de la Sibérie, région désolée et couverte de marécages. Deux familles, depuis des générations, incarnent le destin du village : les Solomine, riches, avares, attachés à leurs privilèges, et les Oustioujanine, pauvres, rebelles, idéalistes. Lorsqu'éclate la révolution, le jeune Nikolaï Oustioujanine se réjouit de la perspective d'un bouleversement de l'ordre établi. Mais il se heurte à l’hostilité des Solomine qui ont tout à y perdre. Il faudra de longues années pour que les deux familles renoncent à une rivalité qui n'a désormais plus de sens et unissent leurs efforts pour exploiter les richesses de la terre de Sibérie.

Fresque en quatre volets, Sibériade couvre la vie d’un village reculé de Sibérie. Sont ainsi successivement évoqués l’ordre ancien, la révolution et le bouleversement de l’ordre établi, la seconde guerre mondiale et l’héroïsme des soldats et enfin la découverte des réserves de pétrole de la Sibérie. Initialement prévu comme une fresque édifiante à la gloire de l’URSS et de la population sibérienne, Sibériade est heureusement parasité par de nombreuses scènes à la lisière du fantastique et de l’onirisme. Le film est centré sur quelques personnages à la portée iconique dont le parcours est très marqué par l’histoire, qu’il s’agisse de leur histoire familiale ou de celle de leur pays. Le passage régulier des destins personnels aux grands évènements qui ont marqué la Russie est accentué par l’intégration fréquente d’images d’archives. Sibériade est une œuvre hybride, mi film d’auteur, mi film de propagande. Andrei Konchalovsky y montre en particulier comment la main de l’homme altère la nature sauvage sibérienne. Ce bouleversement va débuter par un illuminé qui trace une route à travers une forêt et se poursuivra par l’irruption des bulldozers et des derricks. N’attendez tout de même pas une œuvre contestataire. Seules certaines réflexions laissent à penser que la Sibérie était également un goulag à ciel ouvert.