Roman de gare
 |
 |
 |
 |
Notez ce film |
De Lelouch Claude
Éditeur : TF1 Vidéo
Zone 2
Nombre de disques : 2
Durée : 1h40
Sortie : 23/01/2008
Tandis qu’une célèbre auteur de polars (Fanny Ardant) cherche des idées pour un nouveau best-seller, un tueur en série s’échappe de la prison de la Santé, et une jolie coiffeuse (Audrey Dana) est plaquée par son fiancé sur une aire d’autoroute…
LELOUCH, RETENEZ BIEN CE NOM
Exsangue suite à l’échec douloureux aussi bien critique que public de sa Trilogie du Genre humain (finalement réduite à un film et demi: Les Parisiens et Le Courage d’aimer), Claude Lelouch n’a pas d’autre choix que celui de se remettre en question et de faire le point sur une œuvre attachante qui, au cours de ces dernières années, s’est embourbée dans les tics les plus irritants du cinéaste. Il a l’intelligence, l’honnêteté d’effectuer cette démarche, et le film s’en ressent. Commençant dans la plus pure tradition lelouchienne (références cinématographiques, aphorismes lourdingues, mise en scène pesante), le film s’éloigne de ce schéma au bout de quelques minutes, pour partir s’installer dans un univers champêtre. Comme si le réalisateur souhaitait soudainement épurer son cinéma de tout ce qui le plombait. Il reste bien quelques lignes de dialogues, quelques scènes pas forcément heureuses, mais dans l’ensemble, la surprise est bien là et le film fait plaisir à voir. S’attachant à son histoire, ne la quittant que très rarement (quelques petites apartés), évitant les allers et retours dans le temps (sa marque de fabrique), Lelouch va à l’essentiel: un polar dans la plus pure tradition française, qu’il tente d’épurer au maximum, et y parvient dans une bonne partie des scènes. Même la mise en abîme (le personnage principal est l’auteur d’un livre qui se déroule sous nos yeux), qui au départ paraît bien inutile, se révèle finalement utile à l’intrigue, la faisant réellement avancer, progresser. Cela devenait rare, chez Lelouch.
Bonus
Etonnante édition que celle de Roman de gare, intégralement dédiée à la gloire de Claude Lelouch, jusque dans le plus petit bonus. Et force est de reconnaître que, en dépît de ses anecdotes grosses comme des baraques, de sa façon de se poser en victime, de ses citations des Cahiers du cinéma, le cinéaste force le respect et la sympathie. Notamment dans ce long (53mn) documentaire "Claude Lelouch, on s'aimera", qui retrace, extraits de films à l'appui, près de cinquante ans de carrière. L'occasion de revoir les images inoubliables d'Un homme et une femme, d'Itinéraire d'un enfant gâté, des Uns et les autres, et celles moins connus des pourtant bons Le Voyou, Une fille et des fusils, L'Amour avec des si... Lelouch a la parole, et il dit ce qu'il pense, ce qu'il aime, livre ses doutes et ses joies, provoquant agacement et amusement, selon le film, selon l'anecdote. L'occasion également de (re)découvrir les images émouvantes d'un Claude jeune recevant l'Oscar du meilleur film, et la Palme d'or.
Au milieu des acteurs et du scénariste, Claude Lelouch est de nouveau la star du second module, composé cette fois uniquement d'interviews. Celle de Lelouch est la plus intéressante, et s'attarde cette fois sur le tournage de Roman de gare (son meilleur film depuis quinze ans, même si Hasards et coïncidences, And now ladies and gentlemen, Les Misérables, méritent largement d'être redécouverts), son accueil critique, et sa "réalisation sous x". On regrette toutefois que l'anonymat du cinéaste n'ait pas été préservé jusqu'à la sortie du film. En l'état, Lelouch, en réalisant son film sous le pseudonyme de Piquart, ne prouve strictement rien. A noter que le véritable Piquart intervient dans ces interviews.
Le court métrage Cinéma de boulevard est la seule fausse note du DVD... Typiquement lelouchien dans le mauvais sens du terme, ce court de quelques minutes raconte la légende Lelouch avec emphase.
