Revolver
De Ritchie Guy
Éditeur : Fox Pathé Europa
Zone 2
Nombre de disques : 1
Sortie : 29/03/2006
Après sept ans de prison, Jake Green, joueur talentueux, revient dans l’univers criminel mais alors qu’il prépare sa vengeance, il se perd dans un mystère qui le dépasse.
ROULETTE RUSSE
En un mot, Revolver est un film frustrant. Dans un premier temps, il est frustrant car il n’offre pas un spectacle à l’image de ceux qu’étaient Arnaques, crimes et botanique et Snatch, premiers longs métrages de leur auteur Guy Ritchie (avant un A la dérive de très triste mémoire). Ici, Ritchie délaisse ses intrigues démultipliées et enlacées sur fond de morceaux propices à une bonne compilation pour un concept axé autour du jeu et de l’arnaque mais sans le côté ludique de ses précédents essais. Durant la première heure, on croit assister à un simple film de gangsters classe et sobre, à l’instar de Layer Cake, sorti plus tôt cette année (et que devait réaliser Ritchie avant d’être remplacé par son producteur, Matthew Vaughn) mais très vite, le véritable dessein du metteur en scène se fait plus apparent. Le récit adopte une structure narrative éclatée, favorisant une certaine confusion cependant très différente du joyeux bordel d’un Snatch, et la forme aux couleurs envahissantes et aux cadres soigneusement composés (en opposition à la monochromie brune et au style nerveux auquel Ritchie nous avait habitués) confère une atmosphère plus particulière au parcours énigmatique du protagoniste. C’est là que la véritable frustration intervient. En lorgnant du côté de Usual Suspects ou Fight Club (voire même Lost Highway), tout en désirant faire preuve d’une approche originale, Ritchie agence maladroitement ses séquences. On évolue entre mystère et vulgaire incompréhension, cédant parfois même à l’ennui le plus pur. Le film est d’autant plus frustrant qu’il n’est pas dénué de qualités. Outre l’évolution indéniable d’un réalisateur hype qu’on avait trop aisément catalogué comme un sous-Tarantino british vers un cinéma un tant soit peu plus recherché, Revolver comporte de bonnes idées de mise en scène, quelques scènes fortes et offre à Jason Statham (découvert justement par Ritchie, qui en fait son acteur fétiche) un rôle différent de ceux de seconds rôles à la voix abîmée ou d’ersatz charismatique de James Bond.
Bonus
Avec un boîtier tout ce qu’il y a de plus normal dans un fourreau, cette édition de Revolver suit ses prédécesseurs dans le non-sens, mais là où d’autres proposent des suppléments qui pourraient « justifier » cette devanture mensongère, le DVD ci-présent n’offre rien en guise de compensation. Rien d’intéressant en tout cas.
Tout d’abord, un making of, intitulé « Autour du film » (24mn28), qui n’est en réalité qu’une vulgaire featurette, avec tout ce que ça comprend de promotionnel et de superficiel, de la présentation de l’intrigue aux personnages (et donc les acteurs) en passant par quelques bribes d’intentions de la part du réalisateur. Pour un film aussi atypique, parfois confus et qui fut incompris voire ignoré lors de sa sortie, un commentaire audio aurait été intéressant.
Suit un « Making of de la musique » qui commence comme tout sauf un documentaire sur la bande originale, avec des extraits d’une interview de Guy Ritchie (qui en dit beaucoup plus ici sur ses aspirations concernant Revolver que dans le bonus précédent) et d’une autre avec le compositeur Nathaniel Mechaly qui, lui, parle donc de sa participation, mais de manière assez peu intéressante.
On termine avec la bande-annonce de rigueur et, interactivité du pauvre, un clip musical composé uniquement d’images du film. Ah ça, ils savent de quoi ils parlent quand ils évoquent le concept d’arnaque dans les documentaires…
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Interactivité :
Avec un boîtier tout ce qu’il y a de plus normal dans un fourreau, cette édition de Revolver suit ses prédécesseurs dans le non-sens, mais là où d’autres proposent des suppléments qui pourraient « justifier » cette devanture mensongère, le DVD ci-présent n’offre rien en guise de compensation. Rien d’intéressant en tout cas.
Tout d’abord, un making of, intitulé « Autour du film » (24mn28), qui n’est en réalité qu’une vulgaire featurette, avec tout ce que ça comprend de promotionnel et de superficiel, de la présentation de l’intrigue aux personnages (et donc les acteurs) en passant par quelques bribes d’intentions de la part du réalisateur. Pour un film aussi atypique, parfois confus et qui fut incompris voire ignoré lors de sa sortie, un commentaire audio aurait été intéressant.
Suit un « Making of de la musique » qui commence comme tout sauf un documentaire sur la bande originale, avec des extraits d’une interview de Guy Ritchie (qui en dit beaucoup plus ici sur ses aspirations concernant Revolver que dans le bonus précédent) et d’une autre avec le compositeur Nathaniel Mechaly qui, lui, parle donc de sa participation, mais de manière assez peu intéressante.
On termine avec la bande-annonce de rigueur et, interactivité du pauvre, un clip musical composé uniquement d’images du film. Ah ça, ils savent de quoi ils parlent quand ils évoquent le concept d’arnaque dans les documentaires…