RAPT

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RAPT
De Belvaux Lucas
Éditeur : TF1 Vidéo
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 2h05
Sortie : 17/03/2010
Note FilmDeCulte : ****--

Homme d’industrie et de pouvoir, Stanislas Graff est enlevé un matin comme les autres devant son immeuble par un commando de truands. Commence alors un calvaire qui durera plusieurs semaines. Amputé, humilié, nié dans son humanité, il résiste en ne laissant aucune prise à ses ravisseurs. Il accepte tout sans révolte, sans cri, sans plainte, c’est par la dignité qu’il répond à la barbarie. Coupé du monde, ne recevant que des bribes d’informations par ses geôliers, Graff ne comprend pas que personne ne veuille payer la somme qui le délivrerait. Au-dehors, son monde se fissure au fur et à mesure de la révélation de sa personnalité. Tout ce qu’il avait réussi à garder d’intimité, son jardin secret, est révélé à sa famille par l’enquête de police ou celle de la presse. Chacun découvre un homme qui est loin de ressembler à celui qu’il imaginait.

La raison du plus fort

Inspiré de l'affaire du Baron Empain dans les années 70 - homme d'affaires kidnappé en 1978 et libéré 63 jours plus tard -, Rapt de Lucas Belvaux est une terrifiante plongée dans la logique d'entreprise qui pousse celle-ci à sacrifier sur l'autel de l'"économiquement-correct", la victime d'un kidnapping à la vie beaucoup trop dissolue pour émouvoir l'opinion publique. Le réalisateur de la trilogie Un Couple Cavale Après la vie examine avec précision les rouages de la machine, de l'emballement médiatique des premiers jours au lent travail de déshumanisation des rapports. Prodigieux en homme qui perd tout sauf la vie, Yvan Attal incarne ce riche fils d'héritier qui va vite après à ses dépens que l'on n'est jamais totalement libre de ses actes, surtout quand on dirige un grand groupe industriel. A sa libération, un nouvel enfer commence. Une nouvelle vie s’est construit sans et contre lui au sein de sa famille comme dans la grande entreprise. Seul son chien lui est resté fidèle – scène très forte – alors que son épouse bafouée lui tourne définitivement le dos et que le bras droit d’hier a désormais les rênes de sa société entre les mains. Si la mise en scène de Lucas Belvaux manque parfois de relief dans les scènes de filature, Rapt est un film glaçant dans ce qu’il dit de la société humaine.

par Yannick Vély

Bonus

Repérages #2, photographies commentées par Lucas Belvaux (14mn20) : Le cinéaste analyse neuf séquences de Rapt et nous permet d'appréhender son travail avec notamment un travail sur le montage final.

Entretien avec Yvan Attal (17mn56) : Un bonus passionnant du nominé au dernier César pour ce rôle important. Il évoque le travail de Lucas Belvaux et la véritable histoire du Baron Empain.

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