La Possibilité d'une île
De Houellebecq Michel
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h30
Sortie : 17/03/2009
Guerres ethniques et religieuses conduisant à des conflits nucléaires ; épidémies incontrôlables ; et, surtout, catastrophes climatiques d'une ampleur inédite. La science-fiction nous a depuis longtemps habitués à ces sombres pronostics sur l'avenir de l'humanité, qui sont, depuis quelques années, devenus dangereusement plus crédibles. Plus originale est l'idée qu'une petite communauté survive et traverse ces temps difficiles, tout en maintenant à l'abri de la destruction les connaissances humaines (un peu comme les communautés monastiques l'avaient fait à la fin du Moyen âge, au temps des guerres et des grandes épidémies). Plus seul qu'aucun ermite ne l'a jamais été, Daniel25 (le vingt-quatrième descendant, par reproduction artificielle, du premier des Daniel) vit avec son chien Fox dans une cellule souterraine préservée de toute contamination ; les images satellite qu'il reçoit sur ses écrans d'ordinateur lui retransmettent des visions d'une terre désertée. Il se consacre, comme ses prédécesseurs, à la rédaction d'un commentaire sur les événements qui ont conduit Daniel1 à prendre la tête d'une secte qui sera le fondement d'un nouveau culte, et d'une espèce qui survivra à l'espèce humaine. Venu à la rencontre de son père, le chef d'une secte dont il était séparé depuis des années, Daniel1 se rend compte que la secte, qu'il croyait basée sur une banale supercherie, a changé de nature avec le recrutement d'un scientifique de haut niveau et la construction d'un laboratoire. Il se rend compte que la promesse faite aux adeptes (l'immortalité technique par les moyens de la biologie moderne) est en passe d'être tenue. Après la mort de son père, il décidera de prendre sa suite. Vingt-cinq générations plus tard, Daniel25 a survécu aux cataclysmes ayant dévasté l'espèce humaine. Sa vie changera du jour où, guidé par de mystérieux messages apparus sur ses écrans d'ordinateur, il découvrira l'existence, à la surface de la Terre, d'une autre survivante.
La réalité d'un flop
Que Michel Houellebecq, déçu par les deux adaptations précédentes de ses livres (Extension du domaine de la lutte, Les Particules élémentaires, deux films qui, sans forcément être ratés, peinent à restituer fidèlement l’œuvre de l'écrivain), ait pu souhaiter mettre directement en scène une variation sur son quatrième roman, cela peut se comprendre. Mais qu’il se vautre à ce point dans les grandes largeurs, ça forcerait presque l’admiration. En élaguant l’histoire de Daniel, en la réduisant au strict minimum (exit donc une bonne moitié du livre dans laquelle Daniel gravit une à une les marches du showbiz), l’auteur ne parvient ni à nous intéresser au destin de ce personnage, ni même à celui de ses clones. 1h25, c’est donc la nouvelle durée d’un métrage qui a failli devenir le chef d’œuvre de la science-fiction française et qui, en l’état, se réduit à une succession de scènes aussi grotesques que superflues, à une liste de personnages caricaturaux (la palme revenant à l’inspecteur belge et son accent à couper au couteau), et à une fin ridicule et incompréhensible. Quid de la beauté du roman, de ses plages de poésie (expliquant notamment le titre), de ses dialogues incisifs, de sa description de la notoriété, des religions, du clivage homme/femme, etc. ? Il ne reste rien qu’un film ampoulé, qui fait mine de ne rien dire pour faire croire qu’il a tout compris.
Bonus
A venir