Perhaps Love
De Chan Peter
Éditeur : Universal
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h47
Sortie : 04/12/2007
A Pékin, un étudiant fauché tombe amoureux d'une danseuse de bar. Mais la misère et la frustration ont raison du couple. Dix ans plus tard, le hasard les réunit dans une comédie musicale. Lin Jian Dong et Sun Na sont devenus des acteurs célèbres. Que reste-t-il de leurs amours?
SPECTACULAR SPECTACULAR
Producteur aguerri de la série The Eye et de 3 Extrêmes, Peter Ho-sun Chan est notamment connu pour avoir réalisé Chez nous, le meilleur segment du collectif 3, Histoires de l'au-delà. Chan insufflait à la photo soyeuse et glacée de Christopher Doyle une épaisseur funèbre, une douce et habile angoisse poétique. Gros bébé joufflu, Perhaps Love promettait du spectacle. Sur le papier, le rêve est en marche: une romance et une mise en abyme musicales, six Hong Kong Film Awards dont celui de la meilleure actrice, Christopher Doyle et Peter Pau à la photo, Takeshi Kaneshiro (Le Secret des poignards volants, Chungking Express) et Zhou Xun (Suzhou River) en appâts de luxe. Rien ne manque à la parade nuptiale, Perhaps Love abat sans discontinuer ses Quinte flush. Mais à y regarder de plus près, rien ne s'emboîte parfaitement, la rivière de diamants cache une vilaine pâte à choux. Chan dose de façon hasardeuse ses effets, piétine plus qu'il n'embellit, les multiples fils de l'intrigue se distendent dangereusement. Premières incriminées, les chansons: d'une redoutable mièvrerie, elles affadissent les rares numéros de voltige copieusement inspirés de Moulin rouge!. Au poteau, le scénario: l'histoire d'amour, peu entraînante, se noie dans sa propre grandiloquence. Le rythme hésitant, les virages éprouvants, les zigzags entre passé cireux et présent immobile, scène et backstage, "film dans le film dans le film", cette volonté de montrer les ficelles à tout prix, achèvent de ruiner le bel édifice.
Bonus
Si le making-of (16 min), la bande-annonce et les 2 teasers, la filmographie et la galerie photos ne présentent pas d’intérêt particulier, l’entretien avec Peter Ho-Sun Chan (26 min) nous éclaire sur les motivations du réalisateur hong-kongais. Décidé à profiter du marché chinois pour offrir une alternative au genre prisé du kung-fu, Chan a voulu marquer un grand coup, via une production panasiatique et une incursion dans la comédie musicale. Son objectif avoué : impressionner le public chinois et le ramener dans les salles de cinéma. Chan se défend d’être un romantique. Ses histoires d’amour sont toujours ambivalentes et plus sombres qu’il n’y paraît. Les héros sont pragmatiques. Ainsi, le personnage de Zhou Xun fait passer sa carrière avant ses sentiments. Perhaps Love est moins une histoire d’amour que l’histoire d’une obsession (celle de Takeshi Kaneshiro pour Zhou Xun).