Paria
Éditeur : Malavida
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 2h05
Sortie : 15/06/2009
Victor, dix-huit ans, est dans l'effervescence des préparatifs du passage à l'an 2000. Coursier dans un vidéoclub, il vient juste de tomber amoureux d'Annabelle quand il se fait voler son scooter et virer de sa chambre. Victor erre alors dans Paris et fait la rencontre de Momo, un sans-abri de vingt-cinq ans, qui l'entraîne dans la réalite de l'exclusion sociale.
Sept ans après sa réalisation, (re)voir Paria, surtout à l’aune des plus récents La Blessure et La Question humaine, est un véritable coup de poing, fort différent dans le style, la mise en scène, la direction d’acteur, des deux films précités. Au métrage social caricaturalement français auquel on pouvait s’attendre étant donné le titre et le thème, Nicolas Klotz oppose et impose non seulement un film brutal, mais aussi touchant, parsemé de scènes magnifiques, voire poétiques (on retiendra celle où Thomasin, habité par son rôle, chante la chanson « Couleur menthe à l’eau » dans le bus de ramassage). On a beaucoup rapproché le film de l’œuvre de Pialat ; pourtant, en dépit d’une interprétation certes prise sur le vif, les méthodes des deux cinéastes sont assez éloignées, Klotz se rapprochant bien plus, sur ce film du moins, des débuts de Leos Carax : sorte d’humanité partagée entre boue et poésie. On ne comptera pas les scènes sublimes du film tant elles sont nombreuses, mais on pourra, avec l’aide du passionnant livret fourni dans l’édition DVD, les mettre en parallèle avec les films suivants du cinéaste. La blessure, titre de l’autre film de Klotz sorti en DVD chez le même éditeur, pourrait parfaitement s’appliquer à Paria. Et inversement. Insistons lourdement : Paria et La Blessure sont les deux meilleurs DVD sortis ces derniers mois, et deux des films les plus importants du cinéma français de ces dernières années. Deux œuvres absolues, magnifiques, poignantes, dont l’existence même tient du miracle.