Paranormal Activity
De Peli Oren
Éditeur : Wild Side Video
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h22
Sortie : 07/04/2010
Un jeune couple suspecte leur maison d'être hantée par un esprit démoniaque. Ils décident alors de mettre en place une surveillance vidéo durant leur sommeil afin d'enregistrer les évènements nocturnes dont ils sont les victimes. Les images récupérées de septembre à octobre 2006 ont été montées en un film de 86 minutes, "Paranormal Activity".
VIDEO GAG
Alors c'est ça le nouveau phénomène cinématographique dont tout le monde parle? C'est ça le succès surprise de l'automne aux Etats-Unis, devenu le nouveau film le plus rentable du ciné et sur qui personne ne misait un kopeck ? C'est ça le film qui ferait avoir une crise cardiaque à mamie et qui va faire flipper le plus blasé des aficionados de pelloche trash ? Et bien autant dire qu'on s'est un peu foutu de notre gueule quand même. Parce qu'à part quelques moments de trouille fugaces (allez, on l'avoue, certaines scènes arrivent à toucher une petite corde sensible), le film de Peli ne vaut finalement pas plus qu'une "reconstitution" à la Mystères de Jacques Pradel. Surtout que pour obtenir ces séquences clés (les fameux plans fixes nocturnes) on doit se cogner de gros interstices composés du quotidien de ce couple on ne peut plus banal. Bien sûr cela permet d'installer une certaine proximité avec ces M. et Mme "Tout le monde" en prenant aussi le temps d'y aller au fur et à mesure avec les évènements étranges. Mais quand même, l'ambiance de parquets qui grincent, de bois qui travaille, de tuyauterie qui tremble et autres démoniaqueries, tire des ficelles hyper sensibles qui finissent par lâcher à cause d'un final risible (on vous laisse la surprise!). Après, on pourra toujours affirmer que pour le spectateur réceptif à ce genre d'ambiance fantastique paranoïaque, c'est du pain béni imprimé sur celluloïd amplifié par un stress préétabli par la nature même du film qu'on va voir pour se faire peur. N'empêche, Le Projet Blair Witch, c'était quand même mieux, la bande à Myrick et Sanchez arrivant bien plus à impliquer le spectateur dans les aventures des trois loulous perdus en forêt et traqués par la vieille rombière, que ce jeune et joli petit couple de banlieue qui nuit après nuit force le sort à venir les réveiller à coup de porte qui claque et de somnambulisme possédé. Alors le film marchera, ou pas, selon la sensibilité propre à chacun, mais ce qui est clair c'est qu'il ne fera pas l'unanimité comme tente de nous faire croire son plan promo bien huilé et calqué sur les mécaniques Blair Witch et Rec (le teaser filmant les réactions du public était déjà utilisé pour le teasing du film de Balaguero et Plaza, on ne nous la fait pas). Un beau coup d'esbroufe finalement loin de glacer le sang, qui risque de faire jurisprudence. C'est peut-être ça le plus effrayant dans l'histoire.
Bonus
Les conditions de tournage de ce film « réaliste » laissent peu de marge de manœuvre à l’éditeur pour offrir au spectateur une image surprenante. A la limite, c’est tant mieux, puisque le film fonctionne sur son côté amateur. Il est donc entièrement logique d’être en présence d’une image « numérique » bien moins léchée que certaines grosses productions. En cela le transfert s’avère très convaincant. En ce qui concerne le son, le constat est à peu prés équivalent. Préférez la VO à la VF, le mixage d’origine rendant un peu plus justice aux intentions du réalisateur. Globalement satisfaisante d’un point de vue technique, c’est avec ses suppléments que la galette de Paranormal activity déçoit, la faute à un manque cruel de matière. The Oren Peli Project (un bonus d’une petite vingtaine de minutes) donne la parole au réalisateur qui revient sur son parcours et nous parle de la genèse de son film jusqu'à sa distribution. Destiné au grand public qui n’a pas forcément suivi l’affaire avant, pendant et après, ce supplément pourra se révéler intéressant mais ne passionnera pas non plus au plus haut point. On trouvera également la Bande-annonce du film ainsi qu’un Making of promotionnel de REC2 (aucun rapport avec la choucroute si ce n’est qu’il s’agit d’un futur titre de l’éditeur !). On ne gardera donc des suppléments de ce transfert numérique que la possibilité de visionner la fin alternative du film, et ce pendant le visionnage, offrant ainsi au spectateur la séquence initialement tournée mais bien moins percutante que celle retenue.